Les recherches sur les traitements des sections de la moelle épinière entraînant des paraplégies (paralysies de la moitié inférieure du corps) vont bon train. La partie semple pourtant très difficile. En effet en novembre 2011, le laboratoire Géron spécialisé dans les travaux sur les cellules souches a renoncé à greffer des cellules souches embryonnaires. Restent alors les cellules souches dites adultes. Les choses sont aussi compliquées : si les effets d’annonce sont fréquents, les résultats restent incertains. En 2010 le professeur Chazal de Clermont Ferrand a filtré les cellules souches de la moelle osseuse d’un patient paraplégique pour les implanter au niveau de la section de la moelle. On n’a jamais connu le résultat de ses tentatives. Il en est de même des Chinois.
Les recherches se sont bizarrement portées sur les cellules souches du bulbe olfactif après de multiples études britanniques : la piste semblait expérimentalement bonne. Il s’agit d’une émanation du cerveau qui se situe au-dessus de l’os à la base du crane en haut des fosses nasales et en avant. Ce bulbe envoie des nerfs qui tapissent la paroi du nez dans sa partie antérieure. C’est ce qui nous permet de respirer les odeurs. Il apparaît que les cellules souches prélevées à ce niveau se reproduisent très vite et peuvent être développées en lignées.
Il y a deux ans, sous la houlette du Pr Raisman, le Dr Pawel Tabakow, a opéré à Wroclaw en Pologne un patient du nom de Darek Fidyka. Il s’agit d’un Bulgare qui avait reçu un coup de couteau lui ayant sectionné une grande partie de la moelle épinière. Il semble qu’une régénération de celle-ci se soit faite lentement. Ce patient paraplégique a récupéré progressivement la sensibilité de la cuisse, puis a constaté l’amélioration de ses fonctions urinaires et génitales. Il marche désormais avec un déambulateur ; ce qui est un résultat notable. De plus il a recouvré une partie de l’odorat.
Ceci dit, ce succès indéniable voire enthousiasmant, est mis en cause par l’Université de Londres où précisément il a appris l’essentiel de la technique. Les neurochirurgiens s’étonnent qu’il n’ait pas travaillé en collaboration avec l’Angleterre pour réaliser un tel exploit dans un obscur hôpital de Pologne.
Dr Jean-Pierre Dickès
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