L’affaire du Synode est une gigantesque manipulation. L’Église va-t-elle rayer d’un trait de plume 2000 ans de son histoire en matière de morale ? Rappelons que Saint-Jean Baptiste a été décapité parce qu’il avait dénoncé publiquement le péché d’Hérode qui avait pris la femme de son frère Philippe. Que Saint Paul écrivait aux Corinthiens : « Ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni ceux qui se livrent à la sodomie, n’hériteront du royaume de Dieu » (1 Cor. 6, 10). Il en dit beaucoup plus même. Ce qu’il écrit est si terrible que le rapporter me verra poursuivi par la meute habituelle des SOS racisme, LICRA, MRAP, LDH, LGBT et autres officines dont les actions en justice visent en permanence le catholicisme et la liberté d’expression.
Or apparemment, dans le rapport (Relatio) de mi-parcours du synode, on apprenait que l’Église allait reconnaître le divorce, et que les homosexuels avaient des « dons » qu’ils avaient à apporter aux catholiques. On se demande de quoi il s’agit, à part des pratiques sexuelles bien concrétisées par le « sapin » de la place Vendôme. S’en servir n’eut pas été raisonnable… En tant que personne ou ami, bien sûr un homosexuel peut nous apporter quelque chose ; mais certainement pas en tant qu’homosexuel. Quoiqu’il en soit, les médias firent donner les trompettes de la renommée pour se féliciter de ce texte.
Le cardinal George Pell, archevêque de Sydney en Australie et théologien reconnu est furieux. Le 16 octobre il a fait une déclaration importante au Catholic News Service. Il est possible de la retrouver sur YouTube. Selon lui un tout petit groupe « radical » a poussé le synode à accepter l’homosexualité, la cohabitation, et faire d’autres changements de l’enseignement moral catholique. Il parle de « cabale ». Il était soutenu par à peine un tiers des pères synodaux. Ainsi il a trouvé une opposition résolue à une partie du texte préfabriqué par le cardinal Kasper. Lequel a rédigé à mi-chemin cette Relatio – nous dirions un rapport- très controversé car non conforme à ce que souhaitait la majorité. Particulièrement parce que tout l’enseignement de la Bible et de la tradition catholique n’était nullement mentionné. Selon le cardinal Pell, le document initial rédigé par Kasper était « tendancieux » et «biaisé». De plus il était «seulement à la pointe de l’iceberg. C’était un paravent. Ils veulent des changements plus importants : la reconnaissance des unions civiles, la reconnaissance des unions homosexuelles ». Le cardinal Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui lui-même est très progressiste, qualifiera la Relatio d’« indigne, honteuse, erronée ».
De son côté le cardinal Burke déclara que « Le Pape a fait beaucoup de mal [done a lot of harm] en ne donnant pas son opinion. » Selon lui, il a laissé l’impression d’approuver les parties les plus controversées de la Relatio, surtout en ce qui concerne le divorce. Il ajouta : « Le Pape, comme pasteur de l’Église Universelle, doit servir la vérité. Il n’est pas libre de changer la doctrine de l’Église sur l’immoralité des actions homosexuelles ou l’indissolubilité du mariage ».
Une crise donc semble s’ouvrir. D’autant que François misait en vain sur sa popularité et sa bonhomie pour emporter le morceau. Il s’est trompé. D’où la tentative de recommencer dans un an les mêmes débats.
Aux risques et périls de l’Église.
Jean Pierre Dickès
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