Les manifestations de Black Lives Matter sont également arrivées à Bruxelles où elles s’agrémentent d’un révisionnisme historique anachronique : inspirées par les émeutes qui ont éclaté à Minneapolis après la mort de George Floyd, le mouvement Black Lives Matter Belgium a organisé, malgré les règles sanitaires strictes, une manifestation à Bruxelles, lundi, sur la place de la Monnaie. Une autre manifestation plus importante est prévue dimanche prochain. Elle a reçu l’aval du bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close, qui accepte une action statique, sur la place Poelaert, devant le Palais de Justice de Bruxelles, a-t-il indiqué ce vendredi après-midi. Parallèlement à ces actions visibles, plus de 30 mille personnes ont signé une pétition pour demander la suppression des statues de Léopold II, le souverain belge qui a régné de 1865 à 1909 marquant l’ère du colonialisme belge.

La pétition en ligne demande de supprimer toutes ses statues car elles entreraient en conflit avec le caractère multiculturel et multiethnique de Bruxelles et de la Belgique, Léopold II étant accusé, par ces  « indigénistes » et « décolonialistes » d’avoir commis un génocide au Congo, ancienne colonie belge, et d’avoir commis des atrocités contre la population locale à cheval sur les XIXe et XXe siècles. « Bruxelles avec ses 118 quartiers représente près de 200 nationalités. Pour cette raison, les statues ne trouvent pas leur place dans la capitale de la Belgique et de l’Europe, ni dans le reste du pays », lit-on dans la pétition. Les auteurs se sont fixés pour objectif de faire retirer toutes les statues d’ici le 30 juin, 60e anniversaire de l’indépendance du Congo.

Ces derniers jours, certains monuments et bustes représentant l’ancien souverain ont été maculés ou déchirés. Une statue a été irrémédiablement brûlée à Anvers. À Gand, un buste de Léopold II a été peint en rouge sang et enduit de l’écriture « Je ne peux pas respirer », une expression symbolique des mouvements Black Lives Matter. Dans la ville flamande de Courtrai, le « Corso Leopoldo II » a été renommé pour ne pas désigner un « pluri-meurtrier » tel que défini par le conseil municipal.

Certains directeurs d’école en Belgique craignent que ces manifestations n’aillent jusqu’à exiger le changement des programmes scolaires « par sentiment de culpabilité du passé » évitant une discussion honnête sur le monarque et le condamnant par réseaux sociaux interposés sans possibilité de débat.

Le péril en Belgique est que quiconque tente d’ouvrir une discussion à ce sujet risque d’être accusé de racisme ou d’être nostalgique de la période coloniale de la fin du XIXe siècle.

Ce révisionnisme historique anachronique s’apparente à celui des fondamentalistes djihadistes de l’État islamique qui ont été capables, afin d’effacer l’histoire précédente de ces terres du Moyen-Orient, de détruire le temple romain de Palmyre en Syrie, toutes les découvertes archéologiques de Raqqa ou de Mossoul, et d’innombrables églises qu’ils ont rencontrées sur leur chemin de destruction. Il s’apparente aussi à celui qui a dicté la fureur des iconoclastes de la Révolution française ou de la Réforme protestante, révolutionnaires comme réformateurs étant mus par le désir utopique de régénérer l’humanité en créant un Homme nouveau en rupture brutale avec son passé, pour l’avènement d’un monde nouveau. Dans le cas des Black Lives Matter, ce révisionnisme historique consiste à considérer tout homme blanc coupable de tous les maux de l’univers face au Black victime éternelle du « privilège blanc », la régénération de l’humanité ne pouvant passer que par la culpabilisation du Blanc et le suprémacisme noir. 

Les barbares de Daesh avaient d’abord eu pour but de détruire tous les monuments historiques afin d’entamer un nouveau récit de propagande, les Black Lives Matter font de même, travestissant l’histoire selon leur grille idéologique et obscurantiste. Le roi Léopold II en fait les frais en Belgique…

Aux Belges, et à tous les Européens soumis aux mêmes méthodes d’intimidation et de propagande anachronique, de résister face à cette lecture destructrice du passé européen par des nouveaux arrivants qui n’ont jamais été colonisés mais colonisent par une surenchère victimaire la pensée occidentale et par une présence massive le sol du Vieux continent.

Francesca de Villasmundo

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