Dans La France Orange mécanique, sorti en 2013, son auteur, Laurent Obertone, démontrait l’aggravation de la violence dans la société française dans les années 2000-2010. Obertone constatait, preuves à l’appui, que l’État français, en comparaison des années 1950 et 1960, ne remplit plus le devoir de sécurité qui est le sien envers ses citoyens. Parmi les causes invoquées pour expliquer cette insécurité croissante, il exposait le « laxisme judiciaire et l’immigration massive ».
Depuis 2013, le laxisme judiciaire est toujours la mesure, plutôt démesure, des juges français. La libération, alors qu’il n’a même pas accompli la moitié de sa peine, de l’agresseur du jeune Marin Sauvajon, sauvagement tabassé à Lyon en novembre 2016, laissé pour mort sur le pavé et ayant contracté des séquelles à vie, en est bien une preuve supplémentaire.
Mineur au moment des faits, l’agresseur, un « djeune des quartiers » condamné bien faiblement à sept ans et demi de prison en 2018, vient de voir sa demande de liberté conditionnelle acceptée. Un comble quand on sait qu’il a fait l’objet d’une quinzaine de sanctions disciplinaires depuis le début de son incarcération, en novembre 2016, et que sa victime est handicapée à vie.
La mère de Marin ne comprend pas, comme bon nombre de Français d’ailleurs :
« Comment expliquer à quelqu’un qui lui a entre guillemets pris perpétuité dans son état et sera comme ça toute sa vie, qu’un autre, qui n’a pas manifesté de remords, est libéré plus tôt et s’en sort relativement bien. […] C’est juste pas entendable pour Marin ».
« J’essaye de ne pas être pleine de colère, mais il y a une certaine incompréhension. Je sais bien que les détenus vont rarement au bout de leur peine, mais là, à peine à la moitié, c’est trop tôt pour nous… ».
« La libération de l’agresseur est totalement inenvisageable.
Si Marin n’est pas mort ce soir-là, ce n’est pas parce qu’il a été épargné.
Marin aurait dû mourir ce soir-là … » – Audrey Sauvajon, mère de Marin#JeSoutiensMarin pic.twitter.com/8pKEp0UKYF— Tancrède ن (@Tancrede_Crptrs) May 6, 2020
« La libération de l’agresseur est totalement inenvisageable.
Si Marin n’est pas mort ce soir-là, ce n’est pas parce qu’il a été épargné.
Marin aurait dû mourir ce soir-là … » – Audrey Sauvajon, mère de Marin#JeSoutiensMarin pic.twitter.com/8pKEp0UKYF— Tancrède ن (@Tancrede_Crptrs) May 6, 2020
De son côté, la justice précise que cette libération n’a rien à voir avec le coronavirus, que l’agresseur était arrivé à mi-peine et qu’il avait fait valoir un projet professionnel à sa sortie de prison.
Pour l’heure la décision est en suspens, le parquet ayant fait appel. Mais cela ne change rien à l’ignominieuse indulgence des juges avec les bourreaux : avec eux c’est peine de mort pour les victimes, liberté pour les agresseurs.
Assurément La France Orange Mécanique a encore de beaux jours devant elle.
Francesca de Villasmundo
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