La police en rajoute une couche et c’est toute la société française, au bord de la crise de nerfs, qui applaudit. Et qui, comme elle, entre en résistance contre un pouvoir discrédité par son impuissance, son laxisme, son angélisme et son incapacité à résoudre ou simplement à gérer les problèmes cruciaux. Les manifestations des policiers en colère sont révélatrices de la profondeur du traumatisme qui plombe la France. Parties visibles du malaise général, ces rassemblements, que l’on peut qualifier de spontanés, puisqu’ils sont organisés hors des structures syndicales (qui n’ont plus la confiance des policiers*) pourraient servir de détonateur et déclencher un séisme politique au sommet de l’État. Logiquement, les démissions, du directeur de la police nationale, Jean-Marc Falcone, copieusement hué par des policiers lors d’une réunion à Évry, et du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, devraient être programmées, car ces deux-là sont responsables du trouble qu’ils entretiennent dans la gestion de la crise.
Malheureusement, l’indétermination chronique du président de la République, ne va pas entraîner de changements notables, et le renvoi des responsables de la sécurité du pays, n’est, pour l’instant, qu’un souhait partagé par beaucoup. Pourtant, c’est bien par là qu’il faille commencer : les remplacer par des gens capables et suffisamment courageux, pour reprendre la main. Ensuite, donner les moyens matériels aux forces de l’ordre pour qu’elles effectuent leurs missions dans les meilleures conditions possibles et leur accorder, dans tous les cas, un véritable droit à la légitime défense, avec un soutien inconditionnel de la part d’une hiérarchie qui donnera, toujours, des instructions bien clairement identifiées. Mais surtout, en complément, pour éradiquer la vermine qui gangrène nos cités, nos banlieues et tout le territoire français, il faut une réforme pénale suffisamment adaptée à la nouvelle délinquance et la justice doit être recadrée par des textes législatifs recommandant la tolérance zéro. Ce socle de mesures étant bien établi, la police pourra enfin remplir sa mission : assurer la sécurité des Français. Est-ce l’aspiration de ceux qui nous gouvernent ? Le doute s’installe…
La sécurité est la première des libertés. Pouvoir circuler et se promener en famille, partout en France, sans craindre une agression ou un attentat islamiste, est un droit fondamental. Et le premier devoir d’un gouvernement est de faire respecter ce droit. En finir avec « les territoires perdus de la République« , doit devenir la priorité absolue des forces de l’ordre, gendarmes et policiers. Le laxisme d’État n’a que trop duré. Nos gouvernants, en ayant la main molle, sont les premiers responsables de la dégradation de la situation sécuritaire de la France.
Les pressentiments du risque d’une guerre civile n’ont jamais été aussi palpables dans la société. Avant que l’anarchie ne s’installe, pour préserver la paix civile dans notre pays, il faut que la police retrouve tout son pouvoir, que la justice rende réellement la justice et qu’elle instaure pour toutes les infractions pénales, la tolérance zéro !
Claude PICARD
*) Pareillement pour les partis politiques traditionnels : selon une enquête (oct.2016) du CEVIPOF, 57 % des policiers sont prêts à voter Marine Le Pen à la présidentielle de 2017, alors qu’ils n’étaient que 30 % en 2012…
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