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La franc-maçonnerie planche sur le transhumanisme

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Ce samedi 30 mai, à partir de 14h, l’Hôtel de Ville de Lyon accueillera « les rencontres de la franc-maçonnerie lyonnaise 2015 ». Si l’initiative en revient au Grand Orient de France, bien d’autres obédiences maçonniques y participeront, telles la GLMF (grande loge mixte de France), la GLFF (grande loge féminine de France), le Droit Humain ou encore l’OITAR (ordre initiatique et traditionnel de l’art royal).

Le thème de la journée sera « l’homme augmenté dans un monde recomposé ». En fait, il s’agit bien du transhumanisme. Parmi les différents intervenants, on trouvera le député UMP et franc-maçon Jean-Louis Touraine, par ailleurs professeur de médecine, qui viendra présenter sa vision de la médecine de 2050, mais aussi le Professeur honoraire Charles Susanne qui sera explicitement en charge de la question du transhumanisme.

Ce n’est pas la première fois que Charles Susanne est amené à traiter du transhumanisme à l’invitation du Grand Orient. En 2013, déjà, il était intervenu à ce sujet.

D’autre part, le Grand Orient de France n’en a pas fini avec le sujet.

Enfin, signalons que le Droit Humain n’est pas en reste.

Rappelons cette tribune du Docteur Laurent Alexandre :

Le transhumanisme est encore quasi inconnu en France. Le terme « transhumanisme » remonte aux années 1950, mais sa popularisation date des années 1990. C’est à cette période que les chercheurs commencent à cerner les promesses de la convergence NBIC. Les nanotechnologies (N), la biologie (B), l’informatique (I) et les sciences cognitives (intelligence artificielle et sciences du cerveau) (C) progressent et convergent, en ce sens que les découvertes dans un domaine servent aux recherches dans un autre. Cette synergie décuple la puissance de la recherche et permet des avancées spectaculaires.   

Dans ce contexte, les transhumanistes soutiennent une vision radicale des droits de l’humain. Pour eux, un citoyen est un être autonome qui n’appartient à personne d’autre qu’à lui-même, et qui décide seul des modifications qu’il souhaite apporter à son cerveau, à son ADN ou à son corps au fil des avancées de la science. Ils considèrent que la maladie et le vieillissement ne sont pas une fatalité. La domestication de la vie pour augmenter nos capacités est l’objectif central des transhumanistes. Selon eux, l’humanité ne devrait avoir aucun scrupule à utiliser toutes les possibilités de transformation offertes par la science. Il s’agit de faire de l’homme un terrain d’expérimentation pour les technologies NBIC : un être en perpétuelle évolution, perfectible et modifiable jour après jour par lui-même.

 

L’homme du futur serait ainsi comme un site Web, à tout jamais une « version béta », c’est-à-dire un organisme-prototype voué à se perfectionner en continu. Cette vision pourrait sembler naïve. En réalité, un lobby transhumaniste est déjà à l’oeuvre, qui prône l’adoption enthousiaste des NBIC pour changer l’humanité. Ce lobby est particulièrement puissant sur les rives du Pacifique, de la Californie à la Chine et à la Corée du Sud, soit – et ce n’est pas un hasard – à proximité des industries NBIC, qui deviennent le coeur de l’économie mondiale. L’entrisme des transhumanistes est impressionnant : la NASA et Arpanet, ancêtre militaire américain d’Internet, ont été aux avant-gardes du combat transhumaniste.   

Aujourd’hui, Google est devenu l’un des principaux architectes de la révolution NBIC et soutient activement le transhumanisme, notamment en parrainant la Singularity University qui forme les spécialistes des NBIC. Le terme Singularity désigne le moment où l’esprit humain sera dépassé par l’intelligence artificielle, censée croître exponentiellement dès les années 2045. Ray Kurzweil, le « pape » du transhumanisme, dirige en personne cette université. Ce spécialiste de l’intelligence artificielle est convaincu que les NBIC vont permettre de faire reculer la mort de façon spectaculaire dès le XXIe siècle. Il a été embauché par Google comme ingénieur en chef pour faire du moteur de recherche la première intelligence artificielle de l’histoire.   

Google s’intéresse également au séquençage ADN au travers de sa filiale 23andMe, dirigée par la femme de Sergei Brin, le cofondateur de Google. Sergei Brin a appris qu’il avait de très fortes chances de développer la maladie de Parkinson – car il est porteur de la version mutée du gène LRRK2 – en faisant analyser son ADN par sa filiale. De quoi accentuer son intérêt pour les NBIC ! On aura compris que Google nous emmène vers une civilisation transhumaniste.

Laurent Alexandre est Chirurgien urologue, Président de DNAVision

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