Voilà qu’il y a un peu plus de quinze jours, le grand champion allemand de Formule 1 était victime d’un grave accident de ski et depuis il est toujours dans le coma. Depuis quelques jours, l’emballement médiatique s’est calmé. On peut maintenant revenir plus sereinement sur son accident et son traitement par les médias.
L’émotion mondiale, qu’a causée cet accident, a pu en choquer certains. C’est vrai, tout le monde craint pour la vie d’un homme qui après tout est comme un autre sauf qu’il s’appelle Michaël Schumacher. C’est ainsi et on ne pourra rien y changer. On sent toujours une pointe de jalousie dans ces propos qui en veulent à cet homme d’avoir réussi. Ceux qui connaissent un peu le monde du sport savent très bien qu’il n’y a pas que la chance et le talent mais aussi beaucoup de travail, d’abnégation et de sacrifice pour arriver au niveau et à la carrière qu’a réalisé « Schumi ». Son frère Ralf (ndlr : pilote de Formule 1 comme lui) n’a jamais pu faire la même carrière que lui. Enfant, il était issu d’une famille modeste. Aujourd’hui il est le deuxième sportif au monde le mieux payé avec des revenus annuels estimés à 80 millions de dollars. Sa fortune personnelle serait de 700 millions d’euros et il en gagnerait autant avec les revenus des sponsors et des produits dérivés. Est-il heureux de sa vie ? On ne peut le dire mais il a réussi et cette réussite il ne la doit qu’à lui-même et un peu à la chance et au talent. Combien de jeunes talents se sont grillés pour être allés trop vite et s’être laissés tenter par l’argent qu’on leur a fait miroiter ? De par sa célébrité, l’accident de celui qui est considéré comme le plus grand sportif allemand ne pouvait pas passer inaperçu mais son traitement médiatique est une autre chose.
A peine, la nouvelle est tombée que le CHU de Grenoble s’est vu submergé par les journalistes du monde entier. Le pauvre hôpital s’est vu confronté à une tempête médiatique qu’il n’aurait jamais imaginée. Il suffit de regarder certaines photos du parking où l’on voit les voitures de journalistes garées n’importe où. J’imagine l’agitation qui a dû courir au sein des rédactions pour avoir le scoop qui pourrait dire au monde entier que le grand « Schumi » était mort ou bien qu’il était sorti du coma. Or on sait bien que dans ce genre d’accident, il ne faut pas s’attendre à avoir des résultats avant un moment et que cela peut-être long. Pour pouvoir approcher le pilote, malgré la sécurité, un journaliste a été jusqu’à se déguiser en prêtre. On reste pantois devant un tel subterfuge. Voyons, un peu de déontologie svp ! Dans cette histoire, l’attachée de presse Sabine Khem a parfaitement géré la situation, distillant juste les informations qu’il fallait aux journalistes sans trop en dire.
On a aussi beaucoup parlé des hypothèses sur l’accident : hors-piste ou pas ? Le casque a-t-il été efficace ? La caméra a-t-elle pu filmer ? Ses skis étaient-ils bons ? Il y a de gros enjeux financiers du fait de la stature de la personne accidentée. Sans aucun doute, Michaël Schumacher a de grosses assurances et suivant l’issue, celles-ci n’ont sûrement pas envie de débourser des sommes conséquentes. C’est bien pour cela qu’il faut trouver des réponses et cela ne vient pas que de la famille qui s’est montrée particulièrement discrète. On n’a pas de photo de sa femme et de ses deux enfants ni de son frère Ralf. Ils ne se sont pas épanchés dans la presse pour raconter leur malheur et jouer le dolorisme dont se complait la presse people qui aime les gros titres accrocheurs. La famille s’est contentée de deux communiqués de presse. L’un était pour remercier des marques de soutien tout en demandant la discrétion de la part de la presse. L’autre était pour demander aux médias de quitter l’hôpital et de laisser le personnel médical faire son travail sereinement loin de tout ce tapage. Depuis, on n’a plus de nouvelles et on nous épargne le carnet de santé quotidien du pilote allemand.
Aujourd’hui personne ne peut dire comment va s’en sortir ce grand pilote aux nombreux records non battus à ce jour. Si son accident a fait l’objet d’un tapage médiatique parfois outrancier, la famille, elle, a préféré rester à l’écart et discrète. En tout cas, célèbre ou pas, la mort guette n’importe qui à tout instant. Paul Walker l’a prouvé avant lui.
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