Tout doit passer à la moulinette de la révolution arc-en-ciel, même l’un des mots le plus ancien de la terre et le plus usité. Amen a fait les frais le dimanche 3 janvier dernier de la folie gender.

Le plus sérieusement du monde, l’ironie ne fait de toute façon pas partie du monde puritain lgbtqi+ inclusif et le ridicule ne tue pas encore, le pasteur Emmanuel Cleaver, député démocrate des Etats-Unis, a conclu la prière d’ouverture du 117e Congrès des États-Unis par un vibrant « Amen and Awoman » ce qui signifierait « amen et femme ». Pour le pasteur-député, le mot « amen », de l’hébreu « vraiment, en vérité », rappelait excessivement le mot anglais « man » (homme), avec le besoin conséquent de tempérer le machisme du terme sémitique en ajoutant le mot dénué de sens « awoman » et créé sur le vif par Cleaver uniquement pour énoncer le mot « woman » qui en anglais signifie « femme ».

Ce jeu de mots, ayant donc pour objet de respecter la neutralité de genre, est immédiatement apparu à beaucoup comme un forçage inutile, irrespectueux de l’origine authentique et de la signification du mot ancien « amen ».

Difficile de croire en effet que le député et pasteur méthodiste de Kansas City ne sache pas que « amen » n’est pas la contraction du « a » et du « men » (hommes) anglais mais, dans le sens le plus répandu, une expression ancienne qui dérive de l’hébreu et signifie « qu’il en soit ainsi ».

Si les hommes avaient quelque chose à voir avec cela, les « men », la nouvelle distorsion politiquement correcte aurait au moins un sens étymologique. Mais non, « awoman », contraction du « a » et du « woman » anglais est un non-sens total, comme dire « allez en paix, ahommes et afemmes ».

Et c’est précisément la nouveauté qu’impose la révolution arc-en-ciel, la dernière folie de la croisade grotesque qui vise à genrer le langage : la grammaire et le sens intrinsèque des mots ne sont plus une limite insurmontable, loin de là.

Pour ces loufoques et si plein d’eux-mêmes militants lgbtqui+, il faut brûler le vocabulaire, qui est aussi, les pauvres, un mot masculin. Il ne suffit plus de traquer les préjugés incrustés dans la langue, tel l’exemple classique, celui du « gouvernant » qui commande un pays tandis que la « gouvernante » ne fait que nettoyer la maison, il faut déconstruire le langage en un baragouinent inaudible pour mieux œuvrer à la déconstruction des mentalités et des identités.

C’est ainsi que les progressistes interprètent cette bataille : ils ne font pas de prisonniers, dictionnaire compris. Le Congrès a déjà une proposition dans le dossier qui tend à exclure l’utilisation de mots qui divisent comme « père », « mère » ou « il » et « elle ».

Parions que quelqu’un se plaindra à Cleaver que « femme » discrimine les fluides de genre ?

En tout état de cause, cette innovation du pasteur démocrate en a fait bondir plus d’un, on ne sait pas trop si c’est à cause de la stupidité du geste, de l’ignorance flagrante ou de la distorsion de la réalité linguistique, certainement les trois à la fois. Ainsi, Emmanuel Cleaver a fini par être accusé, blâmé par les républicains pour avoir déformé le sens du mot hébreu en l’associant à des assonances sexistes inexistantes.

Parmi les parlementaires les plus critiques à l’égard de Cleaver se trouve le député Guy Reschenthaler, qui a publié un tweet au vitriol contre le pasteur progressiste, dans lequel il rappelle au clerc que « amen est latin », ce qui signifie « qu’il en soit ainsi » et que « l’on ne peut pas déterminer le sexe de ce mot. Malheureusement, les faits ne sont pas pertinents pour les progressistes. Incroyable. »

 

Même les représentants non politiques du monde conservateur, comme le blogueur Matt Walsh, ont censuré le choix du pasteur de diluer la formule liturgique millénaire « amen » dans le politiquement correct, Walsh ayant écrit :

« Les Démocrates ouvrent le Congrès avec une prière qui se termine par ‘amen and awoman’. Amen est un mot latin qui signifie ‘vraiment’ ou ‘qu’il en soit ainsi’. ‘Awoman‘ est un mot absurde qui ne veut rien dire. Les démocrates trouvent un moyen de rendre tout stupide et dénué de sens. Des clowns absolus, tous. »

La prière « neutre » au niveau du genre serait la énième sortie des démocrates américains sur le front de leur bataille idéologique contre la culture présumée macho qui prévaut dans les institutions américaines. Cette bataille a en effet été relancée récemment par Nancy Pelosi, présidente démocrate de la chambre basse du parlement américain, qui vient d’introduire récemment de nouvelles règles pour la Chambre des représentants, visant, à son avis, à aider l’Assemblée législative à devenir « plus inclusive » et moins sexiste et patriarcale. En raison des dispositions souhaitées par l’orateur progressiste, contenues dans un projet de 45 pages sur le point d’être approuvées par les députés fédéraux, toute mention de pronoms et termes spécifiques de genre tels que « homme », « femme », « mère » et « fils » seront supprimés.

Ils sont devenus fous, ils deviennent de plus en plus fous…

Francesca de Villasmundo 

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