Le journal La Croix est l’organe de presse de la Conférence des Evêques de France. Le progressisme de ce journal est à la hauteur de celui de ses maitres, et sa théologie, ou plutôt sa pensée, est aussi peu catholique que celle de la majorité de l’épiscopat français.
Ce journal a donc publié le 25 janvier 2016 une tribune intitulée « Les relations entre les francs-maçons et l’Église évoluent ». On y lit notamment :
Les catholiques ne sont pas toujours bien informés d’une querelle séculaire qui existe entre leur Église et les francs-maçons.
Selon les époques, la rivalité a été plus ou moins dure, l’Église romaine critiquant la maçonnerie et réciproquement. L’ancienne excommunication a disparu, en 1983, dans l’édition actuelle du droit canon ; mais une autre condamnation a été formulée, la même année, par le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Elle affirme que les fidèles qui s’inscrivent à la franc-maçonnerie « sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion ». On remarquera que cette désignation touche exclusivement les maçons et atteint seulement et douloureusement ceux qui, parmi eux, affirment avoir une foi catholique.[…]
Cette condamnation était compréhensible lorsque les maçons, dans les allées du pouvoir, poursuivaient des attitudes d’hostilité, voie de persécution, dans les États latins. Qu’on songe à la France de la IIIe République ou aux Italiens, quand Rome, jusque-là ville du pape, fut annexée au nouveau royaume d’Italie. Mais n’oublions pas qu’à la même époque l’Église catholique n’était pas sans reproche, s’employant à promouvoir une restauration monarchique du pouvoir.
On sait que beaucoup de maçons se veulent a-dogmatiques (opposés aux dogmes). Peut-être est-il utile de rappeler que la foi chrétienne ne porte pas d’abord sur des formules mais sur la découverte de « Quelqu’un ». Qu’en pensent les catholiques maçons ?
Dans le contexte actuel, le débat ne serait-il pas plus bénéfique qu’une condamnation ? Comment ne pas situer cet appel dans l’interpellation lancée par l’Année jubilaire sur la miséricorde ? « Qu’à tous, croyants ou loin de la foi,écrit le pape François, puisse parvenir le baume de la miséricorde comme signe du Règne de Dieu déjà présent au milieu de nous. “La miséricorde est le propre de Dieu dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde.” Ces paroles de saint Thomas d’Aquin montrent que la miséricorde n’est pas un signe de faiblesse, mais bien l’expression de la toute puissance de Dieu » (1).
À l’occasion de l’Année de la miséricorde, pourquoi ne pas écarter définitivement cette accusation de « péché grave », imputée uniquement, du moins de cette façon, aux « initiés » des obédiences maçonniques ?
Mensonge et désinformation. L’argument utilisé serait donc une évolution des circonstances avec une maçonnerie devenue moins anticléricale et une Eglise qui aurait besoin de monter plus de miséricorde. Tiens donc ! Sauf que la Franc-maçonnerie a toujours, et c’est son ADN, cette vélléité de destruction de la société naturelle. Que ce soit le divorce ou l’avortement, et encore aujourd’hui avec l’imposition à l’échelle planétaire de l’homosexualité et du terrorisme LGBT, cette politique de mort est voulue et conçue par les loges maçonniques. On ne comprend pas l’évolution du monde contemporain et la crise de l’Eglise si on ne perçoit pas le combat eschatologique livé par cette contre-Eglise.
Il est vrai que lorsque l’on voit le pape François qui refuse de condamner la Loi Cirina en Italie qui veut imposer le mariage homosexuel, ou bien le pseudo conservateur archevêque de Milan, Angelo Scola, demander l’instauration de fêtes islamiques dans les écoles de sa ville, on comprend pourquoi toute une frange de cette Eglise conciliaire souhaite une réconciliation publique avec la Franc-maçonnerie puisqu’elle en est directement issue. Le Synode sur la famille en avait été une terrible illustration. C’est pourquoi toute vélleité d’entente ou de paix avec ceux qui détruisent nos familles et nos pays est impossible.
C’est ce que disait haut et fort Mgr Lefebvre :
« L’Église est occupée par cette contre-église que nous connaissons bien, et que les Papes connaissent parfaitement et que les Papes ont condamnés tout au long des siècles, depuis maintenant bientôt 4 siècles. L’Église ne cesse de condamner cette contre-église qui est née avec le protestantisme, surtout, qui s’est develloppé avec le protestantisme et qui est à l’origine de toutes les erreurs modernes… libéralisme, socialisme, communisme, modernisme, sionisme…Nous en mourrons !… tout ce programme a été élaboré dans les loges maçonniques… maintenant on s’aperçoit… qu’il y a tout simplement une loge maçonnique au Vatican…quand on se trouve devant un Cardinal…on se trouve devant un franc-maçon ! »
Des propos que les catholiques et ceux qui refusent le nouvel ordre mondial feraient bien de prendre au sérieux. La franc-maçonnerie n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité historique et quotidienne, même si nous ne la percevons pas nécessairement directement.
La constitution In eminenti du pape Clément XII, n’en déplaise à La Croix, ne jette pas une condamnation temporaire sur les sectes occultes comme la Franc-maçonnerie :
« Nous avons appris par la renommée publique qu’il se répand au loin, chaque jour avec de nouveaux progrès, certaines sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou convents nommés de francs-maçons ou sous une autre dénomination selon la variété des langues, dans lesquels des hommes de toute religion et de toute secte, affectant une apparence d’honnêteté naturelle, se lient entre eux par un pacte aussi étroit qu’impénétrable, d’après des lois et des statuts qu’ils se sont faits, et s’engagent par un serment prêté sur la Bible, et sous les peines les plus graves, à cacher par un silence inviolable tout ce qu’ils font dans l’obscurité du secret.
Mais comme telle est la nature du crime qu’il se trahit lui-même, jette des cris qui le font découvrir et le dénoncent, les sociétés ou conventicules susdits ont fait naître de si forts soupçons dans les esprits des fidèles, que s’enrôler dans ces sociétés c’est, près des personnes de probité et de prudence, s’entacher de la marque de perversion et de méchanceté ; car s’ils ne faisaient pas le mal, ils ne haïraient pas ainsi la lumière ; et ce soupçon s’est tellement accru que, dans plusieurs Etats, ces dites sociétés ont été depuis longtemps proscrites et bannies comme contraires à la sûreté des royaumes.
C’est pourquoi, Nous, réfléchissant sur les grands maux qui résultent ordinairement de ces sortes de sociétés ou conventicules, non seulement pour la tranquillité des États temporels, mais encore pour le salut des âmes, et que par là elles ne peuvent nullement s’accorder avec les lois civiles et canoniques ; et comme les oracles divins Nous font un devoir de veiller nuit et jour en fidèle et prudent serviteur de la famille du Seigneur ; pour que ce genre d’hommes, tels que des voleurs, n’enfoncent la maison, et tels que des renards, ne travaillent à démolir la vigne, ne pervertissent le cœur des simples, et ne les percent dans le secret de leurs dards envenimés ; pour fermer la voie très large qui de là pourrait s’ouvrir aux iniquités qui se commettraient impunément, et pour d’autres causes justes et raisonnables à Nous connues, de l’avis de plusieurs de nos vénérables frères Cardinaux de la sainte Église romaine, et de notre propre mouvement, de science certaine, d’après mûre délibération et de Notre plein pouvoir apostolique, Nous avons conclu et décrété de condamner et de défendre ces dites sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules appelés de Francs-Maçons, ou connus sous toute autre dénomination, comme Nous les condamnons et les défendons par Notre présente constitution valable à perpétuité. »
Voilà la langage de l’Eglise catholique.
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