On évoquait au début du mois de mars la mise en place de la mission Eufor-RCA qui devait se déployer au mois de mars pour atteindre sa pleine capacité opérationnelle au mois d’avril. Les événements ukrainiens ont un peu occulté cette fameuse mission qui devait montrer l’efficacité européenne. Et pour cause… car on sait aujourd’hui qu’elle capote totalement. Si l’Etat-Major est opérationnel et se trouve bien à la base de Larissa en Grèce, cela s’arrête là. On est loin d’avoir obtenu les 1000 soldats nécessaires. L’Allemagne n’a rien fait et s’est contentée de paroles. Mais la crise ukrainienne est venue mettre aussi son grain de sable dans la mission. La Pologne qui s’était engagée à envoyer des troupes en RCA, a fait volte-face, de même que d’autres pays baltes tels l’Estonie et la Lettonie. Ce revirement est bien sûr dû aux événements en Ukraine et à la menace russe. Et la situation doit être grave car on se souvient que la Pologne avait été le premier pays à apporter son soutien à l’opération Sangaris avec l’envoi d’un C130 et d’un personnel logistique. Or la majorité des renforts devaient venir de ces pays. Mais d’autres états-membres de l’UE sont désormais réticents, se préparant à un conflit à l’Est. La situation en Centrafrique ne parait plus prioritaire alors que la situation humanitaire ne fait que se dégrader.
La question est de savoir maintenant si la mission Eufor-RCA verra vraiment le jour. Pour Jean Guisnel, même si c’était le cas, elle pourrait se composer d’effectifs de bric et de broc que les Français compléteraient avec des troupes supplémentaires. On peut donc comprendre les craintes de Catherine Ashton. La crédibilité européenne en prendrait un certain coup. Quant à la France, elle a parlé trop vite et reste toujours isolée tout en continuant de payer la facture.
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