Le président de l’Ossétie du Sud, Leonid Tibilov, a annoncé l’organisation d’un référendum pour le rattachement de son pays à la Russie prévu avant le mois d’août 2016. Vladimir Poutine a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de s’opposer à la volonté qui sera exprimée, tout en émettant certaines réserves.
«Un choix historique», selon Leonid Tibilov, rendu possible par les «réalités politiques actuelles». En rejoignant «ce pays frère qu’est la Russie, [il s’agit] d’assurer pour les siècles à venir la sécurité et la prospérité de l’Ossétie du Sud et de son peuple». « Je suis certain à 100 % que le peuple dira oui ».
Le président de Russie avait évoqué ce référendum le 14 avril dernier: « Nous ne pouvons pas nous y opposer. Rien ne nous retient, outre les intérêts du peuple sud-ossète lui-même, a déclaré le président russe. Simplement, nous ne savons pas encore ce qui reposera à la base de ce référendum, comment les questions seront formulées définitivement – en fonction de cela, nous y réfléchirons de plus près. » (Source Kremlin.ru)
L’Ossétie du Sud a unilatéralement proclamé son indépendance et fait sécession de la Géorgie en 1992, suite à un référendum non reconnu par la communauté internationale, (99% de oui!). Un deuxième référendum a été organisé en 2006 qui a abouti au même résultat mais n’a pas davantage été reconnu. Ce n’est qu’à la suite de l’attaque de l’Ossétie par l’armée géorgienne en 2008 que Moscou a fini par reconnaître son indépendance, suivie par le Nicaragua, le Venezuela, et les îles Nauru, mais toujours pas par l’ONU.
L’agression géorgienne de 2008:
En août 2008 un bombardement intensif de la population civile de Tskhinvali (Capitale ossète) par l’armée géorgienne ainsi que des attaques sanglantes des troupes russes déployées sous mandat de l’ONU dans le pays avaient entrainé la guerre éclair de Géorgie. Ces attaques de l’armée géorgienne étaient destinées à la fois à tester de la part des Américains la volonté russe de riposte et d’autre part à provoquer un nettoyage ethnique de la population en provoquant délibérément de fortes pertes civiles pour déclencher un exode massif de la population d’origine russe.
La riposte éclair de la Russie a très vite calmé Saakachvili, le président géorgien, homme des Américains, qui sert de nouveau ses maîtres en Ukraine actuellement, où il a été nommé gouverneur après avoir été chassé de Géorgie. La menace des troupes de l’OTAN qui manœuvrent dans les parages depuis 2008 et l’exemple de la Crimée qui a été préservée de la guerre grâce à son rattachement à la Russie, expliquent aisément cette volonté des Ossètes du sud de se rattacher à leur tour à la fédération de Russie, d’autant plus que l’Ossétie du Nord fait déjà partie intégrante de la Russie.
Aspiration au rattachement
En effet, c’est en octobre 2015 que Tskhinvali, la capitale de l’Ossétie du Sud, a évoqué pour la première fois le projet de ce référendum sur son rattachement à la Russie.
Ainsi le président des Ossètes du Sud avait déclaré à Kommersant, fin mars à propos du cas de la Crimée: « Personne n’aurait pensé, il y a encore quelques années, que l’organisation d’un référendum en Crimée était possible. Pourtant, quand les étoiles ont été favorables aux peuples de Crimée et de Russie, cette décision a été prise. Et il n’est pas exclu que les étoiles soient favorables aussi à l’Ossétie du Sud ».
Il est vrai que depuis 2008 la citoyenneté russe a déjà été largement accordée à tous les Ossètes du sud qui l’ont demandé, c’est-à-dire aux 99% des 50 000 habitants.
L’effet Saakhachvili
la Géorgie doit élire en octobre ses représentants au Parlement, et les observateurs annoncent la forte probabilité d’une revanche des partisans de l’ancien président, Mikhaïl Saakachvili. Le parti fondé par le gouverneur d’Odessa en Ukraine, est estimé dans les sondages à 40 % et compte sur une victoire. Des résultats redoutés en Ossétie du Sud, qui proclame son indépendance de la Géorgie depuis 1992. (Source: Lenta.ru)
Une alliance signée le 18 mars 2015 confie déjà la protection des frontières à la Russie et prévoit de rattrapper le niveau de vie de celui de l’Ossétie du Nord. Un grand pas est donc déjà fait dans le sens du rattachement.
Diplomatie…
Pendant ce temps, à contrario, Tbilissi attend les effets de l’accord d’association conclu avec l’UE, notamment la libéralisation des visas.
La question du rattachement de l’Ossétie à la Russie, on le voit, ne rencontre qu’un obstacle diplomatique: la Russie a-t-elle avantage à avaliser ce référendum alors qu’elle ne l’a pas fait les fois précédentes ? En cause l’effet domino: Si le rattachement avait bien lieu, il serait fort probable que l’exemple soit suivi par l’Abkhasie qui bénéficie aussi d’un statu équivalent à celui de l’Ossétie. Et bien d’autres territoires pourraient être tentés, d’une façon ou d’une autre, comme le Haut Karabakh (conflit entre les Arméniens chrétiens soutenus par la Russie, et les azerbaïdjanais musulmans) qui a encore été sous les feux de l’actualité dernièrement suite à des attaques meurtrières, ou bien encore la Transnistrie à la frontière entre la Moldavie et l’Ukraine…
… et aspiration des peuples
Et pourtant, depuis 1991 et la chute de l’empire soviétique, le masque du monde prétendument libre est tombé: l’aspiration des peuples (démocratie) n’est audible que pour ceux qui sont sensibles à la propagande de big brother quitte à maintenir des foyers de guerre partout en Europe… Ou plutôt POUR maintenir des foyers de guerre partout en Europe. Car, qu’ils se rattachent ou qu’ils ne se rattachent pas à la Russie, ces petits territoires reliquats de l’URSS, resteront de toute façon les prétextes aux conflits qui permettront aux forces américano-sionistes qui tiennent l’Europe sous leur coupe, d’empêcher tout rapprochement de l’Europe de l’Ouest avec l’Europe de l’Est russe, d’entretenir les conflits sans limite -aux dépends de milliers de victimes européennes- pour la prospérité des marchands d’armes et l’entretien de la monnaie tutélaire de domination qu’est le dollar.
Pendant ce temps les autorités vendues de l’Union payent très cher le soin d’assurer la sécurité de l’Europe à notre ennemi naturel et héréditaire qu’est l’Islam à travers la Turquie et son dictateur Erdogan!
Emilie Defresne
emiliedefresne@medias-presse.info
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !