Le 1er mai, France 2 lors du journal de 20 heures annonce que : « La Côte d’Ivoire a imposé en 2005 des barrières douanières sur le poulet (1.5€/kg), ce qui lui a permis en 15 ans de multiplier sa production par 4. La consommation a été multipliée par 2 et plus de 50 000 emplois ont été créés.»
Si on en croit le site de la FAO, il n’est nullement question de quadruplement de la production de poulets en 15 ans, mais de doublement, ce qui est en soi déjà bien. En effet, si en 2016, la production de viande de poulet était de 50.655 tonnes (contre 23.168 tonnes en 2009) et si en 2016 le cheptel de poulet était de 65.851.000 têtes (contre 29.817.000 têtes en 2004), l’évolution en 15 ans (2001-2016) est la suivante (indice 100 en 2001) :
- Viande de poulet : 216
- Cheptel de poulet : 214
Le scandale du poulet discount a frappé plusieurs nations d’Afrique occidentale, notamment le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Dans ces pays, nombres de petits paysans montaient à la ville vendre leur poulet, qui est la base de la nourriture en Afrique, du moins en ce qui concerne la viande. Or, il y eut un phénomène de poulet-discount, qui est en réalité du poulet-dumping, avec au banc des accusés la firme américaine McDonald’s et probablement le Kentucky Fried Chicken. Les beignets de poulets sont constitués de filets, ce qu’on appelle tout simplement « les blancs ». Une fois dépiauté des parties intéressantes, les carcasses contenant encore pas mal de viande étaient vendues à prix coutant en Afrique, au motif « qu’il ne faut rien gâcher » (ce qui est moral) et même « aider l’Afrique », ce qui l’est tout autant… si cela était vrai ! Car en fait, cette pratique économiquement déloyale ruine les petits éleveurs ce qui provoque : 1 – misère, 2 – exode rural, 3 – immigration en Europe… Merci pour nous. De même, le soutien à hauteur de 70 % des cotonniers américains par leur gouvernement, ce qui est impeccable sur le plan patriotique, a tendance quand le dit coton est exporté à léser les producteurs du Mali ou du Burkina Faso. Le résultat ? 1 – misère, 2 – exode rural, 3 – immigration en Europe… Merci pour nous (bis).
Le meilleur moyen de ne pas les avoirs chez nous, c’est encore qu’ils aient du travail chez eux. Et le petit paysan sénégalais, ivoirien, malien ou burkinabé, il n’immigre pas aux pays des Donalds…
Hristo XIEP
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