Xavier Patier, auteur de nombreux tomans et essais, a exercé des fonctions de dirigeant au service de l’Etat et en entreprise. Il vient de signer un essai politique intitulé La confiance se fabrique-t-elle ? qui dresse un portrait peu reluisant des « élites républicaines ». Des élites parisiennes qui se méfient des électeurs et qui détestent les référendums qu’elles appellent plébiscites. Des élites qui commencent à réfléchir à la façon de mettre fin à l’élection du président de la République au suffrage universel. Des élites qui préfèrent les diplômes et la cooptation, moins aléatoire. Des élites qui utilisent le mot « populisme » pour justifier au grand jour leur mépris du peuple. Xavier Patier a une formule bien sentie : « On dit que l’art contemporain est une invention des riches pour faire croire aux pauvres qu’en plus, ils sont bêtes. Le populisme est une invention des élites pour faire croire au peuple qu’en plus, il est immoral. »
L’auteur de cet essai prédit une déflagration politique en comparaison de laquelle les événements de mai 68 passeront pour des grèves salariales et des chahuts étudiants anecdotiques, car le drame qui nous attend n’opposera pas, comme alors, le parti de l’ordre au parti de la subversion, mais tout le peuple à tous les pouvoirs. L’enjeu ne sera plus le recrutement de la classe dirigeante, mais le remplacement d’un système par un autre système. Les Français déclassés n’ont plus rien à perdre et des pouvoirs en disgrâce sont capables de tout. Le choc sera donc très rude. Qui l’emportera ? Personne ne peut le dire. Xavier Patier envisage en tout cas que nous passions par une période de crédit social despotique.
La confiance se fabrique-t-elle ?, Xavier Patier, éditions Artège, 140 pages, 15,90 euros
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