Philippe Tourault est un historien spécialiste de l’histoire de la Bretagne. Il a déjà publié plusieurs ouvrages à ce sujet.
Dans l’opinion publique, la duchesse Anne reste la figure marquante de l’histoire de la Bretagne. Parce qu’elle a, alors qu’elle n’était qu’une femme-enfant, résisté les armes à la main aux tentatives d’annexion de son pays par le roi Charles VIII.
Le courage et l’obstination d’Anne ont fait oublier que ce n’est pas elle, mais son père François II, qui a dû le premier combattre, vers la moitié du XVe siècle, un souverain français, Louis XI. Parce que ce dernier redoutait d’avoir sur la frontière occidentale de son royaume un Etat puissant, il voulut s’en emparer.
Après l’édit d’Union de 1532, les gouvernements ont voulu aller plus loin pour effacer toute trace d’indépendance locale, renforçant la centralisation et brimant les aspirations des Bretons à la liberté et à la singularité. Dès lors, parmi les Bretons, on se rebelle, on se bat et parfois le sang coule. C’est notamment la révolte des Bonnets rouges sous Louis XIV. Sans oublier, bien sûr, l’opposition des Bretons à la Révolution et à l’Empire, avec la formidable Chouannerie, de 1793 à 1815.
Depuis le XIXe siècle, la lutte est devenue moins violente et s’est traduite de plus en plus par des revendications de décentralisation renforcée, et parfois d’autonomie, voire d’indépendance.
Ce livre est le récit de ces Bretons qui ont fini par vouloir bien être français, à condition de rester bretons, mais qui, si cette possibilité leur est refusée par des gouvernements jacobins, ont la tentation d’aller voir ailleurs, comme jadis Anne de Bretagne s’était tournée vers Maximilien d’Autriche.
La Bretagne et la France, Philippe Tourault, éditions Perrin, collection Tempus, 350 pages, 9 euros
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