A la synagogue Buffault à Paris, le premier ministre Édouard Philippe, une kippa sur la tête, a rempli ses obligations électorales envers le lobby qui n’existe pas. Invité par la communauté juive française, pour la fête de la nouvelle année juive, l’an 5778, il a renouvelé la soumission de l’establishment politique français aux désidérata de la petite mais puissante communauté qui voit de l’anti-sémitisme partout et en fait le Mal absolu à combattre. Même le terrorisme islamique est vécu principalement comme une attaque envers leur communauté alors qu’en réalité les églises et les chrétiens restent les premières victimes des actes meurtriers des égorgeurs mahométans.
Édouard Philippe, en présence notamment du ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer et de représentants des cultes, l’a dit hier soir : la lutte contre l’anti-sémitisme est selon lui aussi importante que la lutte contre «l’ultra-violence de la barbarie islamiste» car «le réveil de l’antisémitisme est le symptôme d’une crise de la démocratie». Le texte qui définira ce plan sera rédigé « avec » la communauté et visera à «combattre l’antisémitisme sur internet» et son «déferlement inacceptable qui ne doit pas demeurer impuni». Les synagogues feront l’objet d’une protection sécuritaire de « très haut niveau», ce qui n’est pas le cas pour les édifices chrétiens…
Tout le monde doit travailler ensemble contre l’anti-sémitisme a-t-il déclaré : «Et quand je dis ensemble c’est bien tous ensemble, toutes confessions, toutes philosophies confondues, contre cette bête immonde qu’est l’antisémitisme ». S’il a constaté la baisse des actes anti-sémites en 2016 (-58,5%), il a tout de suite clamé qu’il ne fallait pas crier victoire car l’anti-sémitisme se réinvente en « antisionisme». Gare à ceux qui n’aiment pas la politique de colonisation actuelle de l’État d’Israël, il faut se soumettre là-aussi à la doxa dominante sur cette question géo-politique.
Lutter contre l’anti-sémitisme devient donc une priorité de l’actuel gouvernement, comme il l’était de celui précédent et ainsi de suite depuis 70 ans dans la remontée du temps. La « bête immonde » n’est toujours pas exterminée malgré les plans qui se succèdent pour mettre fin à ses jours. Elle « «réapparaît encore» précise Philippe. Elle » emprunte à la fois à l’hydre et au phénix […] quand on le croit disparu, il réapparaît encore et encore».
Mais la veulent-ils vraiment, cette mort de la « bête immonde« , ces combattants à la kippa ? Si la bête immonde est toujours vivante ne serait-ce pas parce que cette fantasmagorie profite à tous ces politiciens corrects adoubés par le Crif, l’officine de la bien-pensance : ils ont ainsi une merveilleuse raison de mettre Internet sous coupe réglée, d’accroître la surveillance de la toile et l’espionnage des citoyens, de maintenir un sentiment de culpabilité et de crainte chez les Français et de neutraliser leurs adversaires politiques avec la reductio ad Hitlerum…
Francesca de Villasmundo
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