La LBCA ( Ligue belge contre l’antisémitisme) vient de faire son apparition en Belgique. Elle a été lancée officiellement ce lundi 27 janvier. On peut sans aucun doute faire le rapprochement avec la médiatisation forcenée de l’affaire Dieudonné. D’ailleurs on ne peut pas s’y tromper, il suffit de regarder la page d’accueil. On a un dossier exclusif : « Grand angle sur le député antisémite Laurent Louis » ou bien encore « Alain Soral, ennemi public n°2 » ou « le pitoyable bouffon Dieudonné ». Bref on a Dieudonné, Soral et quenelle. Son objectif est de lutter « contre toute forme d’antisémitisme ». Pour se faire, elle entend bien s’inspirer de ce qui s’est fait en France sous l’impulsion de Manuel Valls avec Dieudonné : « Dans l’exercice de sa mission, la LBCA agira sur le plan préventif en favorisant le dialogue et la pédagogie. Le dialogue est sans doute le meilleur des antidotes contre l’ignorance qui féconde la haine et l’exclusion. Mais quand la liberté d’expression sert impunément à discriminer, injurier et inciter à la haine, il faut alors recourir aux outils légaux mis à disposition à cet effet par l’État de droit. Ainsi, lorsque cela sera nécessaire, la LBCA agira également sur le plan répressif en sollicitant auprès de la justice l’application de la loi de 1981 contre la racisme et la xénophobie et la loi de 1995 contre le négationnisme. » Cette ligue a un comité d’honneur qui peut se composer de personnalités étrangères. Nous retrouvons l’imam Hassen Chalghoumi mais aussi sans surprise Beate Klarsfeld.
Cette toute nouvelle ligue n’a pas tardé à agir puisqu’elle a porté plainte contre le député fédéral Laurent Louis pour « antisémitisme et négationnisme ». Pour cela, elle a traqué ses moindres propos depuis 2010. Ces interventions lors de débats même «confidentiels», ont été repérées, vidéo à l’appui. Il est la cible numéro une sur la liste. Isaac Franco, vice-président de la LBCA, s’en explique : « «Notre volonté est bien de ne pas lui offrir une quelconque tribune. Tant qu’ils ne sont qu’une poignée derrière lui. Mais lorsqu’on va consulter les chiffres de fréquentations de son site et que l’on remarque qu’ils sont des dizaines de milliers à venir cliquer dessus, là, il représente une menace. Il faut la traiter. Il révèle l’adhésion à un discours de haine. Il révèle des pulsions souterraines. L’homme n’a pas d’importance en tant que tel, c’est ce qu’il représente qui interpelle.» Quant au principal intéressé, présent à la conférence de presse de lancement où était présenté son dossier à charge, il semblait plutôt en sourire. Cela ne serait pas son premier démêlé avec la justice.
La LBCA n’entend pas du tout concurrencer le MRAX (Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie). Pour Vincent Cornil, récent directeur du Mrax, l’apparition d’un mouvement de défense spécifique à une minorité n’a rien d’exceptionnel. « Le Mrax est pluraliste. Nous militons contre le racisme et défendons toutes les minorité de races, d’ethnies, etc. » De nombreuses associations portent déjà sur la défense d’une minorité spécifique. « C’est le cas pour les asiatiques, les noirs ou les musulmans, et nous ne voyons pas cela comme une menace » Et pour les Belges catholiques, il y a quoi ?
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