« Dans la semaine qui précède Yom Kippour, on procède aux «Kapparot» : on fait tourner autour de sa tête trois fois un poulet vivant (ou un poisson, ou une somme d’argent multiple de 18) en récitant les versets traditionnels ; puis on donne le poulet (ou le poisson ou la valeur monétaire) à une institution charitable. »
Cela, c’est ce qu’on lit aujourd’hui par exemple sur le site : http://www.loubavitch.fr/yom-kippour/kapparot
C’est la version soft!
La pratique des choses est quelque peu différente !
Les Kapparot, pratiqués la veille de Kippour, c’est la version familiale (et économique) du bouc émissaire: on fait tournoyer un poulet au-dessus de sa tête pour le charger de ses péchés… et ensuite, on l’égorge!
Hervé Ryssen en son temps avait alerté sur l’horreur de l’abattage de plus de dizaines de milliers de poulets abattus en plein air à New York, les cadavres entassés au soleil jetés dans des caisses, écrasés dans des sacs, ou laissés par terre, à tous les carrefours rien qu’à Brooklyn…
On imagine mal que ces cadavres soient ensuite « donnés » à qui que cela soit…
Les moutons de l’Aïd à côté – qui émeuvent tant la bienpensance – c’est de la petite bière (mais c’est vrai qu’il y a plus de sang dans un mouton que dans un poulet…)
Il y a eu des tas de vidéos hallucinantes sur cette barbarie qui ont bien entendu maintenant fortement tendance à disparaître du net…
La propagande a « remis » à la place des vidéos toutes mignonnes avec des petits gamins à kippa si attendrissants et évidemment des petits poulets blancs tous sereins, manipulés avec douceur …qui ne sont pas encore égorgés…
Il ne reste comme témoignage de cette sauvagerie que les vidéos de militants de la cause animale, révoltés par les conditions de transport de ces animaux entassés dans des cagettes, incapables de se mouvoir, laissés sans eau toute la journée, et égorgés au rasoir pour finir de façon répugnante ex-sanguiné dans un entonnoir…
Peta, association américaine connue pour sa défense de la condition animale, fer de lance de la dénonciation, a aussitôt été accusée de propager la « haine du juif ». Elle a été particulièrement active tant à New York que dans les autres villes américaines pour dénoncer cette pratique depuis dix ans.
Ses vidéos particulièrement éloquentes ont fait l’objet d’une chasse intensive sur le net par les « pratiquants « , notamment par les loubavitch…
On cherchant bien on finit tout de même par en retrouver :
https://www.youtube.com/watch?v=BbtN4DtaExE
Et bien sûr les rabbins régissent avec violence et hurlent alors… à l’antisémitisme!
http://www.travelbook.tv/video/jewish-chicken-sin-offering-protest-exposed-as-leftist/TvTXDabyNvA
Quand ils ne stigmatisent pas des “gauchistes” !
http://www.travelbook.tv/video/leftists-protest-yom-kippur-poultry-sacrifice-atonement-operation/eGRP66jvw9Y
Mais la réprobation actuelle existe aussi historiquement depuis longtemps chez les intéressés !
Face à la réprobation que cette barbarie suscite, cette année la ville de Tel Aviv en a interdit la pratique !
http://alyaexpress-news.com/2016/10/11/ceremonies-kapparot-yom-kippour-interdites-trois-villes-israeliennes/
Une première en Israël aussitôt suivie par Petah Tikva, Rishon Lezion. Un début !
Mais il est vrai qu’en matière d’orthodoxie religieuse, la ville « capitale du Moyen Orient des homosexuels et des trans » n’est pas forcément considérée comme la mieux placée pour incarner « les valeurs du judaïsme »…
Même si clairement Israël se considère comme l’état protecteur des homosexuels :
http://jssnews.com/2011/12/07/les-homos-et-israel-une-histoire-damour/
Le plus cocasse, c’est que dès le douzième siècle, des rabbins, et non des moindres, se sont élevés contre cette barbarie à commencer par Nahmanide, le rabbin Moïse ben Naḥman Girondi, (1194-1270), célèbre philosophe, médecin et kabbaliste sépharade, qui vécut la plus grande partie de de sa vie à Gérone en Catalogne.
Son argument de base, à l’encontre de cette pratique, était que « ce sacrifice se rapprochait trop des coutumes païennes » !
Visiblement il ne fut pas suivi dans son analyse, et son enseignement fut même très largement contrecarré dans le monde ashkénaze, notamment par des kabbalistes tels Isaïe Horowitz et surtout Isaac Luria qui a recommandé le choix d’un coq blanc en relation avec ce verset d’Isaïe [Is. I, 18] :
« Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; mais s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. »
La pratique de kapparot est alors devenue courante chez les Juifs ashkénazes et hassidim d’ Europe de l’ Est…
Les lecteurs plus curieux pourront suivre avec intérêt l’argumentation de l’article ci-dessous référencé d’où il ressort clairement que s’affranchir de cette coutume (comme de certaines autres) contribue à s’écarter de la communauté et… est la marque d’un péché d’orgueil !
http://www.beit-chalom.org/articles/78-kapparot-et-peche-dorgueil.html
Ou comment trouver l’humilité en se conformant au rituel de l’égorgement expiatoire d’un poulet…
Claude Timmerman
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