Pour évoquer cette incroyable aventure, il fallait un biographe d’exception. Ecrivain et journaliste de renom, Eric Roussel a bien connu Benoist-Méchin, dont il a publié les Mémoires, A l’épreuve du temps, et présenté son Histoire de l’armée allemande.
Non seulement il raconte cet itinéraire inouï avec son talent coutumier, mais il a découvert de nombreux inédits qui éclairent notamment la vie privée de ce personnage hors-série.
Mort à quatre-vingt-un ans, Jacques Benoist-Méchin (1901-1983) emporterait dans la tombe les secrets d’une personnalité énigmatique et d’une carrière paradoxale si Eric Roussel n’avait pas fait oeuvre d’archiviste. Cet homme paraît avoir vécu plusieurs vies : le rapport n’est pas toujours facile à établir entre l’esthète des années vingt qui fréquentait Proust, Ezra Pound, T.S. Eliot, Romain Rolland et le ministre de Vichy ; entre le représentant en Europe du groupe de presse Hearst et le vieil amateur de jardins, entre le traducteur de Joyce ou de Lou Andreas Salomé et l’historien de l’armée allemande, entre le germaniste et le grand connaisseur du monde arabe. Des plaisirs de la culture à l’exercice du pouvoir, du gouffre de la peine capitale à la sagesse solitaire de l’historien : Benoist-Méchin sut aussi ce qu’est un destin rompu et de cette expérience, il sut faire une œuvre et nourrir une pensée : il laisse une vingtaine de livres dont au moins trois chef-d ’œuvres : ses ouvrages sur l’armée allemande, sur la défaite de 40 et sur Frédéric de Hohenstaufen.
Jacques Benoist-Méchin est l’un des personnages les plus sulfureux et talentueux du XXe siècle. Comme si le talent littéraire jurait chez lui avec l’extrémisme de ses engagements politiques successifs. Jusqu’au bout de sa vie il fut une contradiction. Célébrées dans une petite église, ses obsèques réveillèrent d’anciennes fractures que l’on pensait oubliées, atténuées. Le prêtre qui officiait était un ancien déporté. « Au moment du sermon il déclara d’un ton rogue que ne se sentant pas le courage d’évoquer l’ancien ministre de Vichy, il préférait donner lecture de l’article nécrologique que j’avais (Eric Roussel) publié dans Le Monde, … Une grande partie de l’assistance manifesta de façon claire sa réprobation. Assis au premier rang Jean-Marie Le Pen semblait au bord de l’apoplexie. On frôla l’incident… »
Son style est porteur d’émotions, sa langue simple et nerveuse restitue les atmosphères. Enfin, ce qui est rare c’est qu’il a su se placer toujours à la hauteur de ses modèles. Il a voulu trouver comme l’ont tenté Plutarque, Racine, Corneille… « ce secret qui pousse certains hommes vers la grandeur. » L’oeuvre de Benoist-Méchin, ce mémorialiste, est à la frontière de l’histoire et de la philosophie, de l’essai et de la littérature. Pour cette raison, elle fut et demeure attrayante pour un large public.
« Jusqu’au bout de la nuit », est la biographie de référence attendue depuis de nombreuses années.
Plus d’informations, recensions et sommaire sur LIVRES EN FAMILLE
Jusqu’au bout de la nuit, les vies de Jacques Benoist-Méchin de Eric Roussel, Editions Perrin, 416 pages , 24.90 €
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Aucun « journaliste » « français » ne commentera l’étrangeté de telles découvertes…
lend lease
Un acte de guerre.
Je me demande pourquoi W. Poutine n’en a pas parlé avant son opération en Ukraine. Il n’a pas pu manquer d’être au courant de ce programme du Sénat dès le mois de janvier.
Les projets occidentaux en Ukraine ont été divers et variés.
Sur réseau international.net, un gros, gros indice, peut être trouvé dans la présence (et l’arrestation) du général canadien Trevor Cadieu.
On l’aurait extrait des vastes sous-sols de l’énorme usine à Mariopol.
Sa mission là-bas était de diriger un biolaboratoire (numéroté 1).
Comme quoi toutes les méchancetés dont on accuse l’Ukraine et l’OTAN ne seraient pas fausses.