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Juppé et la mort des moines de Tibhirine

Plusieurs sites ou français ou algériens comme celui des Affaires en justice en Algérie du 29 août, répercuté par le site Algérie politique de la même date, ont expliqué une bien curieuse affaire. De même il existe une série de cinq vidéos que peu de personnes ont regardé. Elles ont été réalisées par Marchiani, préfet du Var, ancien des services secrets français, qui apparemment avait des possibilités de contacts avec les ravisseurs islamistes. Pasqua alors qu’il n’était plus ministre, a accusé Juppé d’avoir une responsabilité dans l’assassinat des moines. Le juge Marc Trévidic chargé de l’enquête sur la mort des moines a demandé une levée du secret-défense sur ce drame. Apparemment plusieurs ministères étaient concernés.

Il faut se rappeler que Juppé était alors Premier Ministre. Charles Pasqua, alors qu’il n’était plus ministre de l’intérieur, avait été contacté par Marchiani chargé de s’occuper de l’affaire. Il lui dit qu’un contact avait été établi avec les ravisseurs. « Les terroristes avaient fait passer un message à l’ambassade de France qui allait un peu dans le même sens ». Bien évidemment, le gouvernement algérien avait servi d’intermédiaire. Pasqua demanda à Chirac le feu vert pour cette approche ; ce dernier le donna.

Cependant, Jacques Chirac n’avait pas informé Alain Juppé que le préfet du Var avait réussi à établir le contact avec les ravisseurs des moines.  En effet dans une affaire de cette nature, plus le secret règne, plus il y a de chances de succès. Mais le Premier Ministre était jaloux de Pasqua qui avait réussi auparavant une série d’opérations difficiles dont une libération d’otage. Mais une fuite intervint dans la presse. Juppé interrogea Chirac sur ce qui se passait ; ce dernier répondit de manière évasive. Plus tard Pasqua expliqua à Oméga TV en parlant de Juppé : «Il a fait une déclaration en disant, je ne comprends pas ce que fait Marchiani, le préfet du Var, en Algérie, et qu’en tout état de cause, il n’est chargé d’aucune mission par le gouvernement, la suite on la connait… Je veux dire que les preneurs d’otages ont considéré qu’ils avaient été menés en bateau ou bafoués par le gouvernement français… Est-ce que cela était suffisant pour qu’ils assassinent les moines, je n’en sais rien…».

Il est facile de commenter ces mots. En réalité, comme Juppé considérait que Marchiani n’avait été chargé d’aucune mission officielle en Algérie. Les ravisseurs des moines eurent l’impression d’avoir été roulés par quelqu’un non-mandaté pour régler la question. On peut penser alors qu’ils réagirent en se vengeant sur les moines en les égorgeant.                        

Jean-Pierre Dickès

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