« Nous avons péché contre la terre », a déclaré le pape François lors de l’audience générale du 22 avril 2020. Depuis la bibliothèque du Palais apostolique du Vatican, le jésuite argentin a renouvelé son appel à découvrir « une nouvelle façon de voir notre maison commune » à l’occasion de la 50e Journée internationale de la terre nourricière.

Quand ce ne sont pas les migrants et l’accueil, l’autre mission primordiale pour le monde dont se sent investi l’actuel pontife, plus agent d’influence des lobbies écologistes et de la pensée verte que Vicaire de Notre-Seigneur Jésus-Christ, est d’œuvrer à une très naturaliste « conversion écologique ».

Se référant, comme à son accoutumée, à Laudato si’ (2015) et Querida Amazonia (2020), ses propres exhortations apostoliques, comme si avant lui c’était le néant, il a réitéré son appel à une « conversion écologique » à l’occasion de ce Jour de la Terre. Il a souligné que la crise sanitaire enseignait combien les grands défis mondiaux ne peuvent être relevés qu’en étant solidaires et soucieux des plus vulnérables. « Nous avons besoin d’une nouvelle façon de voir notre maison commune », a affirmé le pape argentin :

« Nous avons péché contre la terre, contre nos voisins, et finalement contre le Créateur, le Père bienveillant qui pourvoit aux besoins de tous. »

Surfant sur cette vague émeraude bergoglienne, les médias du Vatican, Vatican News notamment, et Tv2000 de la Conférence Épiscopale italienne, ont pareillement acclamé, ovationné, porté aux nues, cette journée aux relents panthéistes et eugénistes.

Sur un quotidien italien, La Nuova Bussola Quotidiana, est sortie une analyse pertinente sur « le lien définitif » qui unit cette « pensée écologique (…) trait particulier de ce pontificat » et les « forces derrière le Jour de la Terre héritières des sociétés eugénétistes ».

En voici quelques extraits significatifs :

« Ce qui s’est passé hier, écrit le journaliste Riccardo Cascioli, c’est la fusion définitive de la pensée et de l’action entre le Saint-Siège et les lobbies écologiques du monde. »

Et de donner des exemples de ce lien :

« Mercredi, le pape François a consacré son audience au Jour de la Terre, interrompant pour l’occasion le cycle de catéchèse qu’il mène. Si la définition sans précédent et controversée des ‘péchés contre la terre’ a fait la une des journaux, l’horizon religieux qu’il a proposé est encore plus significatif, se référant, quoique sans la mentionner, à l’hypothèse Gaïa (la déesse grecque de la Terre) : c’est-à-dire l’idée de la terre comme étant un organisme vivant qui réagit aux agressions, ou plutôt se venge.

« Une raison de tant d’attention de la part du pape et des médias du Vatican était également le fait que le Jour de la Terre était consacré à l’encyclique Laudato Si’, dont c’est le cinquième anniversaire. Et c’est ici que la question devient intéressante, car elle achève le processus d’intégration entre un certain catho-écologisme, [qu’à MPI nous nommerons plutôt concilio-écologisme car ce n’est qu’une dérive de plus née du concept conciliaire soutenant que la doctrine n’est pas immuable mais évolue constamment, ndlr] promu par le Pape lui-même, et les mouvements derrière le Jour de la Terre. »

L’auteur de l’article, pour mieux appuyer son propos, retrace la genèse de ce Jour de la terre, une genèse qui relie cette journée mondiale aux lobbies eugénistes :

« Il est intéressant de savoir comment est né le Jour de la Terre et ce qu’il est réellement. Vatican News le définit comme un mouvement né d’en bas qui, au lendemain d’un accident pétrolier en mer, a décidé de réunir toutes les forces qui protestaient déjà contre la dégradation de l’environnement. La première grande manifestation de défense de l’environnement s’est donc tenue le 22 avril 1970 avec la participation de 20 millions d’Américains. Un mouvement spontané, né ‘d’en bas’, que le Pape voudrait (il l’a dit hier) voir se poursuivre aujourd’hui dans le monde entier.

« Dommage que les choses ne se soient pas passée ainsi. S’il est vrai qu’aux États-Unis plusieurs mouvements écologistes étaient déjà très actifs, réagissant surtout à la forte pollution atmosphérique des grandes villes américaines, leur convergence dans un moment politique de fort impact était une opération ‘d’en haut’, qui avait surtout deux protagonistes : le sénateur (démocrate) du Wisconsin Gaylord Nelson et le milliardaire Hugh Moore. Le premier était un environnementaliste convaincu, une sorte d’ancêtre d’Al Gore, l’autre toujours engagé à orienter la politique américaine vers le contrôle des naissances.

« Ce fut d’ailleurs Hugh Moore qui dès les années 50 à inventer l’image de la ‘bombe démographique’, qui est ensuite devenue universellement célèbre grâce au livre que le biologiste Paul Ehrlich écrivit en 1968. Et c’est toujours Hugh Moore qui inventa le slogan qui donnera la perspective définitive du Jour de la Terre : ‘La population polluante’. De cette façon, le mouvement écologique et le mouvement de contrôle des naissances (pour une histoire plus répandue sur l’origine du Jour de la Terrecliquez ici ) ont été soudés ensemble, tous deux héritiers des Sociétés Eugénistes nées aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. Depuis, les mouvements anti-natalistes et écologistes – du Sierra Club au Worldwatch Institute, de Planned Parenthood à Zero Population Growth – parlent le même langage, et ce sont évidemment des mouvements qui se sont développés grâce aux généreux financements des grandes fondations américaines.

« Au cours de ces 50 années, les forces derrière le Jour de la Terre non seulement n’ont pas édulcoré leur identité mais se sont considérablement développées en occupant des postes clés dans de nombreux gouvernements – à commencer par les États-Unis – et ont pris le contrôle des agences des Nations Unies, assumant une dimension mondiale.

« Et ces dernières années, malheureusement, ils ont occupé le Vatican,comme nous l’avons dénoncé à plusieurs reprises. Quand ils parlent de protection de l’environnement, ces personnages n’ont pas à l’esprit le soin de la création d’un point de vue chrétien; au lieu de cela, ils ont l’idée que l’homme est le véritable ennemi de la terre et donc sa présence doit être limitée : à la fois quantitativement (contrôle des naissances, en particulier dans les pays pauvres) et qualitativement (frein à la croissance économique jusqu’à la théorisation de la soi-disant ‘décroissance heureuse’). Ce sont également les piliers des politiques environnementales mondiales élaborées depuis les années 90 du siècle dernier et qui constituent également la toile de fond culturelle des accords internationaux sur le changement climatique.

« Donc, si le premier Jour de la Terre a marqué la souduredes différents courants eugénistes, la50e Journée de la Terre, avec la célébration de l’encyclique Laudato Si’ et la participation enthousiaste du Vatican, marque une autre soudure historique : celle entre ce mouvement mondial et le Saint-Siège… »

« Autrement dit, nous assistons à la remise de l’Église au pouvoir mondial » conclut le journaliste italien, proche des milieux conservateurs de l’Église conciliaire.

Sur ce point, nous le contredirons : cette occupation de l’Église par le pouvoir mondial ne date pas du pontificat de François mais remonte au concile Vatican II. En ouvrant les portes au monde séculier et aux mœurs contemporaines, à des théologiens et penseurs ennemis de la Tradition de l’Église catholique tout en étant alliés du pouvoir mondial par leur soumission intellectuelle à la conscience morale universelle née de l’après-guerre et dictant depuis au monde, et au monde catholique, le Bien et le Mal à la place de la loi divine naturelle, il a ouvert la voie durant ces 50 dernières années  à de magistrales erreurs non seulement doctrinales, liturgiques, et disciplinaires mais aussi sociétales, selon le mot à la mode, dont cet écologisme bergoglien n’est que la dernière en date.

L’évêque de la Tradition, Mgr Lefebvre, disait déjà en juin 1978 :

« Je crois sincèrement que nous avons affaire à une contrefaçon de l’Église et non pas à l’Église catholique. Pourquoi ? Parce-ce qu’ils n’enseignent plus la foi catholique. Ils ne défendent plus la foi catholique. Non seulement ils n’enseignent plus la foi catholique et ne défendent plus la foi catholique, mais ils enseignent autre chose, ils entraînent l’Église dans autre chose que l’Église catholique. Ce n’est plus l’Église catholique. Ils sont assis sur le siège de leurs prédécesseurs, tous ces cardinaux qui sont dans les congrégations et tous ces secrétaires qui sont dans ces congrégations ou à la secrétairerie d’État ; ils sont bien assis là où étaient leurs prédécesseurs, mais ils ne continuent pas leurs prédécesseurs. Ils n’ont plus la même foi, ni la même doctrine, ni la même morale même que leurs prédécesseurs. Alors ce n’est plus possible. »

Plus loin dans la même conférence :

« Je pense que l’on peut, que l’on doit même croire que l’Église est occupée. Elle est occupée par cette Contre-Église. Par cette Contre-Église que nous connaissons bien et que les papes connaissent parfaitement et que les papes ont condamnée tout au long des siècles. Depuis maintenant bientôt quatre siècles, l’Église ne cesse de condamner cette Contre-Église qui est née avec le protestantisme surtout, qui s’est développée avec le protestantisme, et qui est à l’origine de toutes les erreurs modernes qui a détruit toute la philosophie et qui nous a entraînés dans toutes ces erreurs que nous connaissons et que les papes ont condamnées : libéralisme, socialisme, communisme, modernisme, sillonisme et que sais-je ? Et nous en mourons. Les papes ont tout fait pour condamner cela. Et voilà que maintenant ceux qui sont sur les sièges de ceux qui ont condamné ces choses-là sont maintenant d’accord pratiquement avec ce libéralisme et avec cet œcuménisme. Alors nous ne pouvons pas accepter cela. 

« Et plus les choses s’éclairent, et plus nous nous apercevons que ce programme qui a été élaboré dans les loges maçonniques – tout ce programme, toutes ces erreurs ont été élaborées dans les loges maçonniques – et bien on s’aperçoit tout doucement et avec des précisions de plus en plus grandes qu’il y a tout simplement une loge maçonnique au Vatican. »

Sous ce pontificat bergoglien, les tenants du « modernisme, du libéralisme, du communisme », progressistes toujours en chemin vers un utopique bonheur humain parfait, d’avant la chute, niant la chute, une seule fraternité humaine originelle et un seul village global, ont tout simplement changé leur veste et endossé les oripeaux de l’écologisme malthusien et eugéniste, mais c’est la même Contre-Eglise qui est aux commandes pour pousser à cet « écologisme anti-humain » dénoncé résolument et fort justement par La Nuova Bussola Quotidiana.

Francesca de Villasmundo

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