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Jeudi Saint : institution du Sacerdoce et de l’Eucharistie

29consecration_jesus« Nous voici réunis à nouveau pour la messe chrismale. Ne peut-on pas dire que cette cérémonie et celles qui vont suivre au cours de ces quatre journées de la Semaine Sainte, qui vont se terminer dimanche par la Résurrection, sont des journées sacerdotales, essentiellement sacerdotales. Il est bon pour nous prêtres, chers amis et confrères dans le sacerdoce et vous qui dans quelques mois allez être ordonnés prêtres, de méditer un peu sur ces grands mystères.

Saint Paul dit que nous sommes les dispensateurs mysteriorum Dei; nous sommes les dispensateurs des mystères de Dieu. Et s’il y a de grands mystères, ce sont bien ceux qui vont se dérouler au cours de ces journées. Déjà dans la soirée, l’Eglise va évoquer la Sainte Cène et à cette occasion, la création du sacerdoce, l’institution du sacerdoce. Quel mystère ! Que Dieu veuille bien choisir les hommes pour les sanctifier, pour les consacrer à la continuation de son œuvre de Rédemption, en leur confiant son propre Sacrifice. C’est là certainement un grand mystère d’amour, de charité pour nous et pour tous ceux qui à travers le sacerdoce au cours des siècles, recevront les grâces de sanctification.

Grand mystère aussi que celui de la Passion de Notre Seigneur. Après la Sainte Cène, Jésus monte au Jardin des oliviers et là commence cette Passion incroyable, extraordinaire: Dieu souffrant. Dieu qui semble écrasé par la douleur, par le Sacrifice . Son Sang coule déjà, rien qu’à la pensée de son Sacrifice. Rien qu’à la pensée à la fois que son Sacrifice sera malheureusement incompris par beaucoup d’hommes. Et cependant à travers cette douleur, nous devons apercevoir aussi la joie immense de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Joie immense à la pensée qu’il rétablit la gloire, l’honneur de son Père. Désormais, l’humanité dans sa Personne rétablit le pont, rétablit le lien avec Dieu, avec la Trinité Sainte. La gloire parfaite, totale, complète est rendue à Dieu par Notre Seigneur Jésus-Christ. Se peut-il qu’il y ait quelqu’un qui puisse rendre dans une âme humaine et dans un corps humain, une gloire plus grande au Bon Dieu, à tel point que l’on pourrait dire que la Rédemption est terminée.

Même, si tous les hommes sont perdus, même si toute l’humanité doit être détruite et mourir même en enfer, la gloire du Bon Dieu a été rendue.

Notre Seigneur derrière ses souffrances, derrière le sang qui coule, garde la vision béatifique et par conséquent rend gloire à Dieu. Grand mystère encore.

Mystère des humiliations. Jésus-Christ humilié, humilié par les Princes des prêtres, humilié par la trahison de Judas, humilié par les mauvais traitements, les traitements honteux qu’il subit de la part de ses frères, de la part des Romains. Et puis le chemin de Croix, l’arrivée au Calvaire, le crucifiement.

Que de douleurs, que de souffrances, que d’humiliations ! Participons pleinement à ce mystère. Parce que Notre Seigneur nous ayant associés, particulièrement nous prêtres, à son Sacrifice, comment ne pas nous associer aussi, nous, à ses mortifications, à ses souffrances, à ses douleurs ?

Mystère de la mort de Notre Seigneur. Dieu meurt. Est-ce possible ? Non bien sûr. Dieu ne meurt pas, mais cependant comme l’homme Il a voulu exhaler son dernier soupir; Il a voulu que son âme se sépare de son Corps.

Et puis, ensuite, le grand mystère de la Résurrection. Mais avant, au cours de sa Passion, il est un geste qui doit nous toucher profondément de la part de Notre Seigneur et qui doit nous marquer pour toute notre vie sacerdotale, aussi, c’est le don qu’il nous fait de sa Mère : Voici votre Mère. Encore un don admirable, que le Bon Dieu nous fait : Que Marie soit la Mère du prêtre.

Eh bien, méditons pendant ces jours ces grands mystères qui ont pour origine, évidemment, la charité de Dieu, l’amour de Dieu. Dieu est charité. Rien ne s’est fait, rien ne s’est accompli depuis la Cène jusqu’à la Résurrection de Notre Seigneur qui ne soit fait sous le souffle de l’Esprit Saint, sous le souffle de la charité du Bon Dieu, pour nous d’abord, pour ses prêtres. Et ensuite pour tous ceux qui, par l’intermédiaire des prêtres, comme le dit l’oraison d’aujourd’hui, seront sanctifiés.

Aussi nous devons par la méditation de ces grands mystères, nous efforcer de nous y unir, de les pénétrer, de toujours mieux les connaître. Il faut reconnaître que c’est bien difficile, de pénétrer d’une manière très profonde ces mystères, parce que nous ne connaissons pas Dieu. Parce que Dieu est trop grand, pour nous.

Nous connaissons bien sûr son existence; nous connaissons ses perfections; nous essayons de connaître son infinité, sa grandeur. Mais si nous pouvions participer à la connaissance que la très Sainte Vierge a eue de son divin Fils et de ces mystères que je viens d’énumérer, auxquels Marie a participé d’une manière spéciale, nous comprendrions peut-être pourquoi la très Sainte Vierge est restée debout. Elle ne s’est pas écroulée comme elle aurait pu le faire, si elle n’avait eu que des connaissances humaines, si elle n’avait eu que des sentiments humains. Mais non, sa foi, sa foi qui déjà avoisine presque la vision béatifique, voyait tout ce qui se passait dans l’âme de Jésus. Elle savait parfaitement que Jésus était rempli en même temps, rempli de douleurs, de douleurs humaines, mais aussi l’homme de la contemplation perpétuelle, éternelle de Dieu, l’homme de la joie indicible et inégalée et toujours la même, imperturbable. Marie savait très bien tout cela et participait profondément à toutes les souffrances de son Fils, mais aussi à ses joies profondes.

Demandons à Marie de mieux connaître cette œuvre de la Rédemption de Notre Seigneur.« 

Extrait de l’homélie de Mgr Marcel Lefebvre, le jeudi (saint) 16 avril 1987

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