De la férie : messe du XV° dimanche après la Pentecôte

Sanctoral 

Saint Gorgon, Martyr

Gorgon était né à Nicomédie. Officier de la maison de l’empereur Dioclétien, il convertit à la foi du Christ, avec l’aide de Dorothée son collègue, tous les autres serviteurs du palais impérial. Un jour qu’ils assistaient l’un et l’autre aux tortures cruelles infligées à un Martyr en présence de Dioclétien, ils sentirent s’allumer en leur cœur le désir du martyre. Et tous deux s’adressant à l’empereur : « Pourquoi, lui dirent-ils, ne punir que celui-là, puisque nous méritons d’être condamnés comme lui ? Sa foi est aussi la nôtre et nous imiterons sa constance. » Aussitôt l’empereur ordonne qu’on les charge de chaînes, qu’on les flagelle jusqu’à ce que tout leur corps ne soit plus qu’une plaie, et que l’on répande sur leurs blessures du vinaigre mêlé de sel. Puis il commande de les attacher sur un gril et de les placer sur des charbons ardents. Enfin, après des tourments variés, ils moururent sur le gibet. Plus tard, le corps de saint Gorgon fut transporté à Rome et enseveli entre les deux Lauriers, sur la voie Latine ; mais on le transféra dans la basilique du prince des Apôtres, sous le pontificat de Grégoire IV.

Saint Pierre Claver, Confesseur, Patron des Missions

Saint Pierre Claver était Espagnol; sa naissance fut le fruit des prières de ses parents. A vingt ans, il entra au noviciat des Jésuites. Il se lia avec le saint vieillard Alphonse Rodriguez, Jésuite comme lui, et qui fut canonisé le même jour que lui, le 8 janvier 1888. Alphonse avait compris, d’après une vision, que Pierre Claver devait être un apôtre de l’Amérique; il lui en souffla au coeur le désir, et le jeune religieux obtint, en effet, de ses supérieurs, de s’embarquer pour les missions du nouveau monde. A son arrivée en Amérique, il baisa la terre qu’il allait arroser de ses sueurs. Il se dévoua corps et âme au salut des esclaves, pénétra dans les magasins où on les entassait, les accueillit avec tendresse, pansa leurs plaies, leur rendit les plus dégoûtants services et s’imposa tous les sacrifices pour alléger les chaînes de leur captivité. Il en convertit, par ces moyens héroïques, une multitude incalculable. Quand fut venu le moment de ses voeux, Pierre Claver obtint d’y ajouter celui de servir les esclaves jusqu’à sa mort; il signa ainsi sa formule de profession: Pierre, esclave des nègres pour toujours. Les milliers d’esclaves de Carthagène étaient tous ses enfants; il passait ses jours à les édifier, à les confesser, à les soigner. Il ne vivait que pour eux. Aux hommes qui lui demandaient à se confesser, il disait: « Vous trouverez des confesseurs dans la ville; moi, je suis le confesseur des esclaves. » Il disait aux dames: « Mon confessionnal est trop étroit pour vos grandes robes; c’est le confessionnal des pauvres négresses. » Le soir, épuisé de fatigues, asphyxié par les odeurs fétides, il ne pouvait plus se soutenir; cependant un morceau de pain et quelques pommes de terre grillées faisaient son souper; la visite au Saint-Sacrement, la prière, les disciplines sanglantes, occupaient une grande partie de ses nuits. Que de pécheurs il a convertis en leur disant, par exemple: « Dieu compte tes péchés; le premier que tu commettras sera peut-être le dernier! » Pierre Claver multipliait les miracles avec ses actes sublimes de charité. En quarante-quatre ans d’apostolat, il avait baptisé plus de trois cent mille nègres. Le Pape Léon XIII l’a déclaré Patron des missions auprès des noirs, en 1896.

Martyrologe

A Nicomédie, la passion des saints martyrs Dorothée et Gorgon. Parvenus aux plus grands honneurs auprès de l’empereur Dioclétien, ils protestèrent contre la persécution qu’il dirigeait contre les chrétiens; pour ce motifs furent, en sa présence et par son ordre, suspendus, déchirés à coups de fouets, puis, les entrailles mises à nu, arrosés de vinaigre et de sel, ils furent rôtis sur un gril ardent, étranglés enfin avec une corde. Plus tard, le corps du bienheureux Gorgon fut porté à Rome, et inhumé sur la voie Latine, d’où ensuite on le transféra à la basilique de Saint-Pierre.

Dans la Sabine, à trente milles de Rome, les saints martyrs Hyacinthe, Alexandre et Tiburce.

A Sébaste, en Arménie, saint Sévérien. Comme il était soldat dans l’armée de l’empereur Licinius et il visitait souvent les quarante martyrs détenus en prison, il fut par l’ordre du préfet Lysias, suspendu une grosse pierre aux pieds, battu de verges, et déchiré avec une telle cruauté qu’il rendit l’esprit dans les tourments.

Le même jour, saint Straton. Il fut, pour le Christ, attaché à deux arbres, écartelé, et consomma ainsi son martyre.

De plus, les saints frères et martyrs Rufin et Rufinien.

Dans la contrée de Thérouanne, en France, saint Omer évêque.

Au monastère de Clonmacnoise, en Irlande, saint Kiaran, prêtre et abbé.

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