De la férie : messe du dix-huitième dimanche après la Pentecôte
Sanctoral
Commémoration des défunts de l’Ordre Séraphique
Dans l’Ordre de saint François, commémoration des Frères, Sœurs, et Bienfaiteurs défunts de l’Ordre (Noir). Première classe, sans mémoire.
Saint Placide et ses Compagnons, Martyrs
Saint Placide appartenait par sa naissance à une des plus anciennes et des plus célèbres familles de Rome. Il fut confié, âgé de sept ans, à saint Benoît, pour être élevé à Subiaco, sous sa conduite. On le voit dès lors pratiquer rigoureusement les exercices de la vie monastique. L’obéissance l’ayant envoyé un jour chercher de l’eau dans le lac voisin, il tombe et est entraîné par les flots. Benoît, du fond de son monastère, a la connaissance miraculeuse de ce malheur; il appelle son disciple Maur: « Courez vite, mon frère, lui dit-il, l’enfant est tombé à l’eau. » Maur s’élance, muni de la bénédiction de l’abbé, marche sur les eaux, saisit par les cheveux l’enfant, qui surnage encore, et le ramène sur le bord. Depuis ce temps, Placide fit des progrès plus grands encore, au point que saint Benoît lui-même en était dans l’admiration. Le saint abbé envoya plus tard son bien-aimé disciple en Sicile pour y établir un monastère. Son austérité y devint de plus en plus étonnante et allait beaucoup au-delà des prescriptions de la Règle; il ne buvait jamais que de l’eau, faisant Carême en tout temps et souvent ne mangeant que trois fois la semaine et du pain seulement. Pour vêtement il portait un cilice; son siège était son unique lit de repos; son silence n’était interrompu que par les saintes exigences de la charité. Par sa vertu d’humilité, il attirait à lui tous les coeurs. Ses innombrables miracles le rendirent presque l’égal de saint Benoît: un jour, en particulier, il guérit par sa bénédiction tous les malades de son île réunis près de lui. Placide et ses religieux furent faits prisonniers, dans leur couvent, par des pirates cruels qui les maltraitèrent affreusement. Le Saint animait ses compagnons à la persévérance. Le tyran, outré de dépit à la vue de l’inébranlable constance des martyrs, les fit, à différentes reprises, fustiger très cruellement; mais Notre-Seigneur vint fermer et guérir leurs plaies. Placide exhortait le tyran et ses bourreaux à se convertir au christianisme; c’est alors qu’on lui brisa les lèvres et les mâchoires à coups de pierres et qu’on lui coupa la langue jusqu’à la racine. Mais le martyr parla aussi bien qu’auparavant. Le bourreau, n’étant nullement touché du prodige, inventa un nouveau supplice; il fit coucher le saint moine à terre et lui laissa toute une nuit sur les jambes des ancres de navire avec d’énormes pierres. Tous ses efforts vinrent échouer devant cet invincible défenseur de la foi. Placide et ses compagnons eurent enfin la tête tranchée.
Bienheureuse Félicia Meda, Clarisse (+ 1446)
Felicia était une descendante de la famille très distinguée et riche des Meda. Elle est née à Milan en Lombardie en 1378. Elle avait de bons parents, qui élevèrent cette enfant pieuse et douée dans la crainte de Dieu, et ne laissèrent rien de côté qui pût être utile à son développement spirituel. En très peu de temps, elle acquit une remarquable maîtrise de la langue latine. Elle a perdu père et mère très jeune et s’est ensuite unie encore plus intimement à Dieu. À l’âge de douze ans, elle fait vœu de chasteté perpétuelle, puis entre au couvent des Clarisses de Sainte-Ursule à Milan. Le diable s’efforçait de lui rendre la vie au couvent misérable en la soumettant à de fortes tentations et à des apparitions effrayantes. Mais Félicia ne se laissa pas vaincre. Par une prière fervente et les paroles du Psalmiste : « Ô Dieu, viens à mon secours ! Ô Seigneur, hâte-toi de m’aider ! » elle fit fuir les esprits des ténèbres et persévéra fermement dans sa vocation. À la mort de l’abbesse du couvent en 1425, la communauté choisit à l’unanimité Félicie pour lui succéder. À ce poste, elle a fait tout son possible, par ses paroles, ses actes et son exemple, pour promouvoir le véritable esprit religieux dans sa communauté, afin que sa réputation se répande partout, atteignant même les oreilles du pape Eugène IV. Elle amena le pape et le vicaire général des Observants, saint Bernardin de Sienne, à lui confier la création d’un nouveau couvent de Clarisses à Pesaro. Malgré son âge avancé, Felicia et sept compagnes ont fait le voyage de Milan à Pesaro à pied. Lorsque la fondatrice du couvent, la princesse de Montefeltro, lui offrit la voiture dans laquelle elle était venue rencontrer la nouvelle communauté, Félicia déclina humblement l’offre et entra dans la ville à pied avec le reste de ses compagnes. Félicie a passé quatre ans dans cette nouvelle fondation, a accueilli un grand nombre de nouveaux membres, les a élevés et fortifiés dans l’esprit de leur saint Père, saint François d’Assise. La bienheureuse Félicia Meda mourut en odeur de sainteté en 1446, et de nombreux miracles furent accomplis par Dieu en témoignage de la sainteté de sa servante. Son corps repose dans le couvent qu’elle avait fondé. Quatre cents ans plus tard, elle fut transférée à la cathédrale de Pesaro. Le pape Pie IX a solennellement inscrit la bienheureuse Félicia Meda parmi les bienheureux en l’an de grâce 1812.
Martyrologe
A Messine, en Sicile, l’anniversaire des saints martyrs Placide moine, l’un des disciples du bienheureux abbé Benoît, Eutyche et Victorin, ses frères, la vierge Flavie, leur sœur; Donat, Firmat diacre, Fauste, et trente autres moines, tous massacrés pour la foi du Christ par le pirate Manucha.
A Smyrne, l’anniversaire du bienheureux Thraséas, évêque d’Euménie, qui termina sa vie par le martyre.
A Auxerre, la mise au tombeau des saints Firmat diacre, et de sa sœur Flavienne, vierge.
A Trèves, les saints martyrs Palmace et ses compagnons. Ils subirent le martyre durant la persécution de Dioclétien, sous le préfet Rictiovare.
Le même jour, la passion de sainte Charitine vierge. Sous l’empereur Dioclétien et le consulaire Domitius, elle subit le tourment du feu et fut jetée à la mer. En étant sortie saine et sauve, elle eut alors les mains et les pieds coupés, les dents arrachées; puis s’étant mise en prière, elle rendit l’esprit.
A Ravenne, saint Marcellin, évêque et confesseur.
A Valence, en Gaule, saint Apollinaire, évêque: illustre pendant sa vie par ses vertus, sa mort fut embellie par d’éclatants miracles.
Le même jour, saint Attilan, évêque de Zamora, mis au nombre des saints par le Bienheureux pape Urbain II.
A Rome, sainte Galle veuve, fille du consul Symmaque. Après la mort de son mari, elle se retira près de l’église de Saint-Pierre, y passa de nombreuses années dans l’exercice continuel de la prière, de l’aumône, du jeûne et des autres œuvres saintes. Le pape saint Grégoire a décrit son très heureux trépas.
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