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Jeudi 31 octobre – De la férie – Saint Quentin, Martyr – Saint Alphonse Rodriguez, Frère coadjuteur de la Compagnie de Jésus – Bienheureux Christophe de Cahors, Prêtre, Premier Ordre franciscain

Saint Quentin, Martyr, trente-et-un octobre
Dans la capitale des Vermandois, en Gaule, saint Quentin, citoyen romain, de rang sénatorial.

De la férie : messe du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte 

Sanctoral 

Saint Quentin, Martyr

Saint Quentin fut un de ces jeunes Romains qui, comme saint Crépin et saint Crépinien, vinrent prêcher l’Évangile dans les Gaules et y communiquer le trésor de la foi qu’ils avaient reçu. Amiens fut le centre de son apostolat. Les miracles confirmaient son enseignement; il traçait le signe de la Croix sur les yeux des aveugles, et ils voyaient; il faisait parler les muets, entendre les sourds, marcher les paralytiques. Ces éclatants prodiges excitaient l’admiration des uns et la haine des autres. Quentin fut bientôt dénoncé à ce monstre de cruauté qui avait nom Rictiovarus, gouverneur romain, et il comparut devant lui: « Comment t’appelles-tu? lui demande le tyran. Je m’appelle chrétien.

Mon père est sénateur de Rome; j’ai reçu le nom de Quentin. Quoi! un homme de pareille noblesse est descendu à de si misérables superstitions! La vraie noblesse, c’est de servir Dieu; la religion chrétienne n’est pas une superstition, elle nous élève au bonheur parfait par la connaissance de Dieu le Père tout-puissant et de Son Fils, engendré avant tous les siècles. Quitte ces folies et sacrifie aux dieux. Jamais. Tes dieux sont des démons; la vraie folie, c’est de les adorer. Sacrifie, ou je te tourmenterai jusqu’à la mort. Je ne crains rien; tu as tout pouvoir sur mon corps, mais le Christ sauvera mon âme. » Une si généreuse confession est suivie d’une flagellation cruelle; mais Dieu soutient Son martyr, et l’on entend une voix céleste, disant: « Quentin, persévère jusqu’à la fin, Je serai toujours auprès de toi. » En même temps, ses bourreaux tombent à la renverse. Jeté dans un sombre cachot, Quentin en est deux fois délivré par un Ange, va prêcher au milieu de la ville, et baptise six cents personnes. Tous ces prodiges, au lieu de calmer le cruel Rictiovarus, ne servent qu’à allumer sa fureur. Il envoie reprendre le martyr et le fait passer successivement par les supplices des roues, des verges de fer, de l’huile bouillante, de la poix, des torches ardentes: « Juge inhumain, fils du démon, dit Quentin, tes tourments me sont comme un rafraîchissement. »

Le tyran invente alors un supplice d’une férocité inouïe et fait traverser le corps du martyr, de haut en bas, par deux broches de fer; on lui enfonce des clous entre la chair et les ongles. Enfin l’héroïque Quentin eut la tête tranchée. Les assistants virent son âme s’envoler au Ciel sous la forme d’une blanche colombe.

A Palma, dans l’île de Majorque, saint Alphonse Rodriguez, frère coadjuteur de la Compagnie de Jésus et confesseur.

Saint Alphonse Rodriguez, Frère coadjuteur de la Compagnie de Jésus

Saint Alphonse Rodriguez, fils d’un riche marchand drapier, naquit à Ségovie, en Espagne. Après avoir fait ses études au collège d’Alcala, sous la direction des Pères de la Compagnie de Jésus, il retourna à Ségovie à cause du décès de son père et dut s’occuper de l’administration des biens familiaux. Après avoir essuyé des revers de fortune, perdu sa femme et sa fille en l’espace de quelques mois, Alphonse Rodriguez abandonna le soin des affaires et se retira dans une chambre avec son fils à peine âgé de trois ans. Plein de sollicitude pour l’âme de son enfant, il pria Dieu de l’appeler à Lui s’il devait un jour L’offenser. Le Seigneur ravit ce petit ange à sa tendresse quelques jours après sa fervente prière. Durant six ans, saint Alphonse pratiqua dans le monde toutes les vertus chrétiennes. A l’âge de trente-sept ans, de plus en plus absorbé dans la pensée de la mort et de son salut éternel, il ne songea plus qu’à entrer dans un Ordre religieux. Sur le conseil d’un Père de la Compagnie de Jésus, il commença à étudier le latin, mais le succès ne répondit pas à ses efforts.

Laissant ce projet de côté, il pensa à se retirer auprès d’un ermite de Valence, mais son confesseur l’en dissuada.  Agé de trente-neuf ans, Alphonse entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, au couvent de St-Paul de Valence où on l’admit en qualité de Frère coadjuteur. Ses premiers pas dans la vie religieuse révélèrent le haut degré de vertu où il était déjà parvenu. Son humilité que rien ne pouvait déconcerter, sa patience devant les exigences les plus indiscrètes ou les reproches les moins mérités, sa scrupuleuse obéissance, son oraison continuelle suscitaient l’admiration et l’édification de tous ses confrères. Après six mois de noviciat, ses supérieurs l’envoyèrent sur l’île Majorque, au collège de la Ste Vierge du mont Sion où il prononça ses voeux simples et solennels le même jour. Pendant trente ans, saint Alphonse Rodriguez se sanctifiera dans le modeste emploi de portier, accueillant toutes les personnes qui se présentaient avec le même empressement que si c’eût été Notre-Seigneur. Le matin, au son de la cloche, il demandait à Dieu de le garder sans péché durant le jour, ensuite il se mettait sous la protection de la Très Sainte Vierge en récitant Ses Litanies. A sa prière incessante, il joignait une mortification extraordinaire. « En toutes choses, témoigna son supérieur, Alphonse cherchait ce qui répugnait le plus à la nature. » Ainsi, il ne voulait porter que des vêtements usés. Un crucifix et une image de la Très Sainte Vierge sans nulle valeur artistique ornait la cellule de ce pauvre de Jésus-Christ. Il couchait sur la dure et jeûnait souvent. Regardant le réfectoire comme un lieu de mortification, il offrait tous les sacrifices qu’il s’y imposait pour le soulagement et la délivrance des saintes âmes du purgatoire. Avant de sortir de la maison, saint Alphonse Rodriguez demandait à Notre-Seigneur de le faire mourir plutôt que de le voir consentir à aucun péché mortel.

Pendant ses visites, il observait une modestie si exemplaire, parlait si peu et rarement, que cet empire acquis sur ses sens l’avait fait surnommer: le frère mort. L’obéissance de saint Alphonse Rodriquez était aussi aveugle que parfaite, car ce bon Saint était convaincu qu’en accomplissant les ordres de son supérieur, il exécutait ceux du ciel même. Pour savoir jusqu’où sa sublime dépendance pouvait aller, le recteur du collège de Majorque lui commanda un jour de s’embarquer. Saint Alphonse partit aussitôt sans poser de question. Chemin faisant, un religieux vint lui dire que le supérieur le redemandait. « Où alliez-vous, lui demanda le recteur, puisque vous ignoriez le but du voyage et quel vaisseau vous deviez prendre? – J’allais faire l’obéissance, répondit le saint portier. » Alphonse Rodriguez reçut de Dieu le don de prophétie et celui des miracles. Après quarante-cinq années passées dans la pratique des plus admirables vertus, affligé depuis longtemps d’une douloureuse maladie, le saint religieux reçut le sacrement des infirmes. Ayant communié avec ferveur, l’agonisant ferma les yeux et entra dans un ravissement qui dura trois jours. Durant ce temps, son visage demeura tout rayonnant d’une céleste clarté. Le 31 octobre 1617, le saint Jésuite revint à lui, prononça distinctement le nom adorable de Jésus et Lui rendit son âme, à l’âge de quatre-vingt-six ans. Béatifié le 12 juin 1825 par le Pape Léon XII, il fut canonisé par Sa Sainteté Léon XIII, le 8 janvier 1888.

Son culte a été confirmé par saint Pie X le 12 avril 1905.

Bienheureux Christophe de Cahors, Prêtre, Premier Ordre franciscain

Il est né en Romagne vers 1172 et fut d’abord curé de paroisse en Italie, lorsqu’il rejoignit François d’Assise, en 1217. François l’envoya en Aquitaine, pour y prêcher et y implanter la fraternité nouvelle. Christophe s’établit dans le Quercy et parcourut le pays de Cahors en prêchant l’évangile et en soignant malades et lépreux. On signale sa présence, à Martel dans le Lot où il accomplit quelques miracles. Il annonça la chute imminente d’un énorme rocher du Mont-Saint-Cyr, et parvint à en persuader les habitants qui purent s’écarter en épargnant ainsi leur vie.

Il assista au chapitre provincial d’Arles (1224) où saint François apparut aux frères tandis que saint Antoine de Padoue prêchait. Lui-même fut favorisé d’une extase, le 3 octobre 1226 où il eut la vision de la mort de François d’Assise et put ainsi l’annoncer aux frères. Il mourut presque centenaire, dans la cité de Cahors, le 31 octobre 1272. On lui attribua de nombreux miracles de son vivant, et plus encore sur sa tombe.

Sa sépulture fut profanée par les Huguenots, en 1580, mais un reliquaire du XVIIè s. qui contenait quelques fragments d’ossements réapparut au XIXe s. Nous connaissons sa vie qui fut écrite peu après sa mort, par Bernard de Besse, un frère d’Aquitaine qui fut secrétaire du ministre général saint Bonaventure, auteur de plusieurs traités de vie spirituelle et d’une oeuvre à la louange de saint François. Le bienheureux Christophe est toujours vénéré dans le diocèse de Cahors où la cathédrale possède un tableau le représentant, près d’un autre tableau figurant saint Antoine de Padoue. Son culte a été confirmé par saint Pie X le 12 avril 1905.

Martyrologe

A Rome, les saints Ampliat, Urbain et Narcisse, dont parle saint Paul dans l’épitre aux Romains. Ils furent massacrés par les Juifs et les païens, en haine de l’évangile du Christ.

A Constantinople, saint Stachis évêque, qui fut ordonné premier évêque de cette ville par le bienheureux Apôtre André.

Dans la capitale des Vermandois, en Gaule, saint Quentin, citoyen romain, de rang sénatorial. Il souffrit le martyre sous l’empereur Maximien. Par la révélation d’un ange, son corps fut trouvé sans corruption, cinquante-cinq ans après sa mort.

A Milan, saint Antonin, évêque et confesseur.

A Ratisbonne, en Bavière, saint Wolfgang évêque.

A Palma, dans l’île de Majorque, saint Alphonse Rodriguez, frère coadjuteur de la Compagnie de Jésus et confesseur. Remarquable par son humilité et son application constante à la mortification, il a été inscrit au nombre des saints par le souverain pontife Léon XIII.

A Rome, la translation du bienheureux Némèse diacre, et de sa fille la vierge Lucille. Tous deux furent décapités le 8 des calendes de septembre (25 août).

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