Sanctoral
La Conversion de saint Paul
Paul de Tarse était juif de la tribu de Benjamin. Pharisien des plus zélés, l’épître le montre plein de haine « contre les disciples du Seigneur ». Il devient un « vase d’élection » tellement « rempli de l’Esprit-Saint » que toutes les nations boivent de sa plénitude, dit saint Ambroise, et apprennent par lui que Jésus est le Fils de Dieu. Cette fête n’avait pas pour objet, originairement, la conversion de saint Paul, mais une translation de ses reliques, et elle était en relation, par le temps, avec la fête de la Chaire de Saint-Pierre (huit jours plus tard). Cependant peu à peu on oublia ce rapport historique et, à la place d’une translation de reliques, on célébra la Conversion de l’Apôtre.  L’Église célèbre la conversion de l’Apôtre des Gentils à cause de l’importance de cet événement pour toute la chrétienté. La conversion eut lieu environ cinq ans (le martyrologe dit deux) après la mort du Sauveur ; elle fut soudaine, indépendante de l’action de saint Paul ; ce fut une Å“uvre de la grâce. L’Apôtre en parle souvent dans ses Épîtres, mais toujours avec un sentiment de saisissement et une reconnaissance profonde (la Sainte Écriture rapporte trois fois en détail cet événement capital dans la vie de l’Apôtre des nations, Act. IX, 1-22, XXII, 3-21, XXVI, 9-18). Saul, respirant encore menaces et meurtre contre les disciples du Seigneur, vint auprès du prince des prêtres, et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il y trouvait des hommes et des femmes de cette voie, il les conduisît enchaînés à Jérusalem. Comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout à coup une lumière du ciel brilla autour de lui. Et, tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il dit : Qui êtes-vous, Seigneur ? Et le Seigneur : Je suis Jésus que tu persécutes ; il t’est dur de regimber contre l’aiguillon. Alors, tremblant et frappé de stupeur, il dit : Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? Et le Seigneur lui répondit Lève-toi, entre dans la ville ; car c’est là que te sera dit ce qu’il faut que tu fasses. Or les hommes qui l’accompagnaient demeuraient tout étonnés, entendant bien la voix, mais ne voyant personne. Saul se leva donc de terre, et, les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ainsi, le conduisant par la main, ils le firent entrer dans Damas. Et il y fut trois jours ne voyant point ; et il ne but ni ne mangea. Or il y avait un certain disciple à Damas, du nom d’Ananie ; et le Seigneur lui dit en vision : Ananie. Et il dit : Me voici, Seigneur. Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, et va dans la rue qu’on appelle Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul de Tarse ; car il est en prières. (Saul vit aussi un homme du nom d’Ananie, entrant et lui imposant les mains, pour qu’il recouvrât la vue). Ananie répondit : Seigneur, j’ai appris d’un grand nombre de personnes combien cet homme a fait de maux à vos saints dans Jérusalem ; ici même, il a le pouvoir des princes des prêtres, pour charger de liens ceux qui invoquent votre nom. Mais le Seigneur lui repartit : Va, car cet homme m’est un vase d’élection, pour porter mon nom devant les Gentils, les rois et les enfants d’Israël. Aussi je lui montrerai combien il faut qu’il souffre pour mon nom. La conversion de saint Paul est en effet un événement décisif dans le développement du royaume de Dieu sur la terre. Grâce à saint Paul, l’Église fut délivrée des chaînes du judaïsme et se tourna vers les Gentils. Il apporta l’Évangile en Europe et jusqu’à Rome. Grâce à lui, l’Église fut une Église universelle, une Église catholique. Par conséquent, nous sommes même redevables à l’Apôtre des nations de notre christianisme. C’est pourquoi nous célébrons avec reconnaissance le grand événement de la conversion de saint Paul, dans laquelle la grâce triompha si visiblement de la nature et de la volonté humaines. Sans doute la volonté de saint Paul ne resta pas passive. La grâce s’unit à sa volonté : « La grâce de Dieu ne fut pas vaine en moi. »
Martyrologe
La Conversion de l’apôtre saint Paul, qui eut lieu la seconde année après l’Ascension du Seigneur.
A Damas, l’anniversaire de saint Ananie, qui fut disciple du Seigneur et baptisa le même apôtre Paul. Après avoir prêché l’évangile à Damas, à Eleuthéropolis et en d’autres lieux, Ananie fut enfin, sous le juge Licinius, frappé et déchiqueté à coups de nerfs de bÅ“uf; puis, accablé sous les pierres, il termina son martyre.
Dans la cité des Arvernes (auj. Clermont-Ferrand), en France, les saints Prix évêque, et Amarin, abbé de Doroang. Tous deux furent mis à mort par les chefs de la cité.
A Antioche, les saints martyrs Juventin et Maxime, qui sous Julien l’apostat reçurent la couronne du martyre. Saint Jean Chrysostome fit un sermon au peuple pour leur anniversaire.
De plus, les saints martyrs Donat, Sabin et Agape.
A Tomi, en Scythie, saint Bretannion évêque. D’une admirable sainteté et d’un zèle ardent pour la foi catholique, il brilla dans l’église sous l’empereur arien Valens, auquel il opposa une énergique résistance.
A Marchiennes, en France, saint Poppon, prêtre et abbé, célèbre par ses miracles.
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