Sanctoral
La Présentation au Temple de la Bienheureuse Vierge Marie
Après avoir célébré le 8 septembre la Nativité de la sainte Vierge, et quatre jours plus tard la fête du saint Nom de Marie, qui lui fut imposé peu après sa naissance, le Cycle célèbre en ce jour la Présentation au Temple de cette enfant de bénédiction. Ces trois premières fêtes du Cycle Marial sont un écho du Cycle Christologique qui célèbre de même la fête de la naissance de Jésus le 25 décembre, l’imposition de son saint Nom le 1er janvier, et sa Présentation au Temple le 2 février.
La fête de la Présentation de Marie repose sur une pieuse tradition qui tire son origine de deux Évangiles apocryphes dans lesquels il est rapporté que la sainte Vierge fut présentée au Temple de Jérusalem à l’âge de trois ans, et qu’elle y vécut avec d’autres jeunes filles et les saintes femmes qui les dirigeaient. Dès le VIe siècle, la fête de la Présentation existait en Orient. Grégoire XI en entendit parler et l’introduisit à Avignon en 1372 ; Sixte V la rendit obligatoire dans l’Église romaine en 1585 ; et Clément VIII l’éleva au rang de double majeur. Joachim choisit pour épouse, Anne, femme pleine de mérites et digne des plus grands éloges. Comme la première Anne, affligée par l’épreuve de la stérilité, avait obtenu, par la prière et par un vœu, de donner naissance à Samuel, celle-ci, à son tour, par des supplications et une promesse obtint du ciel de mettre au monde la Mère de Dieu : en cela donc aussi, elle ne le cède à aucune des femmes les plus illustres. Ainsi la grâce (car telle est la signification du nom d’Anne) enfanta la Souveraine (c’est ce que signifie le nom de Marie). Marie, en effet, a vraiment été établie la Souveraine de toutes les créatures, en devenant la Mère du Créateur. Elle voit le jour dans la maison de Joachim, dite de la piscine probatique, et plus tard est conduite au temple ; « plantée ainsi dans la maison de Dieu » et nourrie par l’Esprit-Saint, Marie, semblable à un olivier fertile, devient le sanctuaire de toutes les vertus, détachant son cœur de toutes les convoitises de cette vie et de la chair, et conservant son âme vierge aussi bien que son corps, comme il convenait à celle qui devait recevoir Dieu dans son sein.
Telle a été Marie, que sa vie est un enseignement pour tous. S’il ne vous déplaît pas d’en entendre la preuve, nous allons vous le démontrer ; celles d’entre vous qui aspirent à sa récompense doivent imiter son exemple. Que de vertus brillent en cette seule Vierge ! Nous admirons en elle un mystère de pudeur, une foi courageuse, une piété respectueuse. Vierge, elle passe sa vie dans sa demeure ; épouse, elle se livre aux soins domestiques ; mère, elle porte son Fils au temple. Oh ! Combien de vierges la verront s’avancer à leur rencontre ! Combien de vierges elle pressera dans ses bras et amènera au Seigneur, disant de chacune : Voilà celle qui n’a jamais connu d’autre alliance que celle de mon Fils ; voilà celle qui, par une inviolable pureté, s’est toujours montrée sa digne et fidèle épouse. Que dirai-je de la rigoureuse abstinence de Marie et de la multiplicité de ses bons offices : bons offices qui semblaient dépasser les forces de la nature, abstinence où la nature elle-même trouvait à peine le suffisant ! D’un côté, point d’instants inoccupés ; de l’autre, des jeûnes quotidiens. Et après cela, quand elle consentait à prendre quelque réfection, sa nourriture était des plus ordinaires ; elle en prenait juste assez pour ne pas mourir, et rien pour flatter son goût, il fallait que la nécessité vînt la contraindre d’accorder au sommeil, ce qu’elle redoutait de concéder à un désir de la nature ; et lors même que son corps reposait, son esprit veillait, repassant souvent en songe ses lectures, ou donnant suite aux pensées interrompues par le sommeil, s’occupant de ce qu’elle avait prémédité, ou préméditant ce qu’elle avait à faire.
Martyrologe
A Jérusalem, la Présentation au temple de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu.
Le même jour, l’anniversaire du bienheureux Ruf, dont parle l’Apôtre saint Paul, dans l’épitre aux Romains.
A Rome, la passion des saints Celse et Clément.
A Reims, en France, saint Albert, évêque de Liège et martyr, mis à mort pour la défense de la liberté de l’église.
A Ostie, l’anniversaire des saints martyrs Démétrius et Honorius.
En Espagne, les saints martyrs Honorius, Eutyche et Étienne.
En Pamphylie, saint Héliodore martyr, durant la persécution d’Aurélien, sous le préfet Aétius. Ses bourreaux s’étant convertis eux-mêmes à la foi, furent après lui jetés à la mer.
A Rome, le pape saint Gélase Ier, remarquable par sa science et sa sainteté.
A Vérone, saint Maur, évêque et confesseur.
Au monastère de Bobbio, la mise au tombeau de saint Colomban abbé, fondateur de plusieurs monastères et père d’un grand nombre de moines ; célèbre par ses nombreuses vertus, il mourut dans une heureuse vieillesse.
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