De la férie : messe du 1er dimanche après Pâques
Sanctoral
Saint Pierre Gonzalez, dit saint Elme, Dominicain (1190-1246)
Pierre Gonzalez naquit, l’an 1190, dans la ville d’Astorga, en Espagne, d’une famille distinguée. Son oncle, évêque de Palencia, charmé de ses talents, le pourvut d’un canonicat et le fit ensuite nommer doyen du Chapitre de sa cathédrale. Le jour de sa prise de possession, Gonzalez, naturellement vaniteux, voulut traverser la ville sur un cheval superbement paré. C’est là que la Providence l’attendait: sa vanité se repaissait des applaudissements de la foule, quand le cheval se cabra, renversant dans la boue l’orgueilleux cavalier, au milieu des huées de la populace. Cette humiliation fut un coup de la grâce. Pierre se releva tout confus, et dit à haute voix: « Puisque le monde se moque de moi, je me moquerai de lui à mon tour. » Il tint parole. Dans la solitude, le jeûne et la prière, il dompta son orgueil et devint un modèle de pénitence et d’humilité. Décidé à rompre entièrement avec le siècle, il se démit de sa dignité pour se faire humble enfant de Saint-Dominique et employer ses talents à gagner des âmes au Ciel. Il passait la plus grande partie des nuits à méditer, à prier, à étudier, et consacrait le jour à instruire les fidèles. Les libertins fondaient en larmes à ses sermons, et venaient à ses pieds avouer leurs désordres: il fut l’instrument d’une multitude de conversions. Le roi d’Espagne Ferdinand III voulut attacher Gonzalez à sa personne et l’emmener partout avec lui, même à la guerre. Le saint religieux profita de la confiance du prince pour procurer la gloire de Dieu et il vint à bout de réformer bien des désordres, vivant toujours à la cour ou dans les camps, avec la même austérité et la même régularité que dans le cloître. Quelques seigneurs licencieux résolurent de le perdre et gagnèrent à prix d’argent une courtisane pour le séduire. Gonzalez, comprenant les intentions de la malheureuse, allume un grand feu et se place au milieu, enveloppé de son manteau. A la vue de ce prodige, la misérable tombe à genoux et se convertit sincèrement; les seigneurs qui l’avaient gagnée en firent autant. Cependant, malgré toutes les sollicitations du roi, Gonzalez quitta la cour: ayant assez fait pour les grands, il aspirait à instruire et à consoler les pauvres habitants des campagnes. Il passa le reste de sa vie à les évangéliser, avec un incroyable succès: les montagnes les plus escarpées, les lieux les plus inaccessibles, la grossièreté ou l’ignorance des populations enflammaient sa charité; des miracles accompagnaient ses paroles et leur faisaient porter de merveilleux fruits, surtout parmi les marins espagnols. Un jour qu’il prêchait, le démon souleva un orage épouvantable, et la foule s’enfuyait déjà cherchant un abri, quand Gonzalez, par un grand signe de Croix, divisa les nuages, de sorte qu’il ne tomba pas une goutte d’eau. Il délivra très souvent par miracle des matelots qui avaient imploré son secours dans le danger. Pierre Gonzalez connaissant, par révélation, sa fin prochaine, voulut se retirer à Compostelle, pour y mourir entre les bras de ses frères en religion; mais il tomba gravement malade à Tuy où il prêchait le carême, et y mourut le jour de Pâques, l’an 1246, à l’âge de cinquante-six ans. Ses reliques reposent dans la cathédrale de cette localité. Saint Pierre Gonzalez, connu en Espagne sous le nom de saint Elme, est représenté marchant sur les eaux et tenant une flamme. Cette flamme désigne le feu de saint Elme. Il est quelquefois représenté avec cette flamme sur le front. Il est le patron des marins.
Martyrologe
A Rome, les saintes Basilisse et Anastasie, nobles matrones. Elles avaient été disciples des Apôtres. Comme elles demeuraient fermes dans la confession de la foi, elles eurent, sous l’empereur Néron, la langue et les pieds coupés; puis, frappées par le glaive, elles obtinrent la couronne du martyre.
Le même jour, les saints martyrs Maron, Eutychès et Victorin. D’abord exilés pour la foi dans l’île de Ponza, avec la bienheureuse Flavie Domitille, ils furent ensuite mis en liberté sous l’empereur Nerva.
A leur retour, ils opérèrent plusieurs conversions, et, durant la persécution de Trajan, furent mis à mort par divers supplices, suivant la sentence du juge Valérien.
En Perse, les saints martyrs Maxime et Olympias, qui sous l’empereur Dèce, furent meurtris à coups de bâton et de fouets garnis de plomb; on les frappa ensuite à la tête avec des bâtons, jusqu’à ce qu’ils eussent expiré.
A Férentino, en Latium, saint Eutyche martyr.
A Myre, en Lycie, saint Crescent, qui consomma son martyre par le feu.
En Thrace, les saints martyrs Théodore et Pausilippe, qui souffrirent sous l’empereur Adrien.
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