Sanctoral
L’Exaltation de la Sainte Croix
L’Eglise de Rome fêtait le 3 mai l’invention de la Ste Croix (fête supprimée par Jean XXIII en 1960) : c’est à dire l’anniversaire de son retour à Jérusalem par Héraclius (630), la date du 14 septembre étant déjà celle de la célébration des Sts Corneille et Cyprien. Puis par un glissement de mémoire, la fête du 3 mai devint celle de la découverte par Ste Hélène (320) et l’événement d’Héraclius fut commémoré le 14 septembre. Cette fête commémore aussi la dédicace des basiliques du Calvaire et du St Sépulcre (335). La réforme de Jean XXIII, ayant supprimée la fête du 3 mai, a élevé celle du 14 septembre au rang de IIème classe. Sous le règne de l’empereur Héraclius Ier, les Perses s’emparèrent de Jérusalem et y enlevèrent la principale partie de la vraie Croix de Notre-Seigneur, que sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, y avait laissée. Héraclius résolut de reconquérir cet objet précieux, nouvelle Arche d’alliance du nouveau peuple de Dieu. Avant de quitter Constantinople, il vint à l’église, les pieds chaussés de noir, en esprit de pénitence; il se prosterna devant l’autel et pria Dieu de seconder son courage; enfin il emporta avec lui une image miraculeuse du Sauveur, décidé à combattre avec elle jusqu’à la mort. Le Ciel aida sensiblement le vaillant empereur, car son armée courut de victoire en victoire; une des conditions du traité de paix fut la reddition de la Croix de Notre-Seigneur dans le même état où elle avait été prise. Héraclius, à son retour, fut reçu à Constantinople par les acclamations du peuple; on alla au-devant de lui avec des rameaux d’oliviers et des flambeaux, et la vraie Croix fut honorée, à cette occasion, d’un magnifique triomphe. L’empereur lui-même, en action de grâce, voulut retourner à Jérusalem ce bois sacré, qui avait été quatorze ans au pouvoir des barbares. Quand il fut arrivé dans la Cité Sainte, il chargea la relique précieuse sur ses épaules; mais lorsqu’il fut à la porte qui mène au Calvaire, il lui fut impossible d’avancer, à son grand étonnement et à la stupéfaction de tout: « Prenez garde, ô empereur! lui dit alors le patriarche Zacharie; sans doute le vêtement impérial que vous portez n’est pas assez conforme à l’état pauvre et humilié de Jésus portant Sa Croix. » Héraclius, touché de ces paroles, quitta ses ornements impériaux, ôta ses chaussures, et, vêtu en pauvre, il put gravir sans difficulté jusqu’au Calvaire et y déposer son glorieux fardeau. Pour donner plus d’éclat à cette marche triomphale, Dieu permit que plusieurs miracles fussent opérés par la vertu de ce bois sacré: un mort fut ressuscité, quatre paralytiques guéris; dix lépreux recouvrèrent la santé, quinze aveugles la vue; une quantité de possédés furent délivrés du malin esprit, et un nombre considérable de malades trouvèrent une complète guérison. A la suite de ces événements fut instituée la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix, pour en perpétuer le souvenir.
Martyrologe
L’Exaltation de la Sainte Croix, quand l’empereur Héraclius, vainqueur du roi Chosroès, la reporta de Perse à Jérusalem.
A Rome, sur la voie Appienne, le bienheureux Corneille, pape et martyr. Durant la persécution de Dèce, après avoir été relégué en exil, il fut déchiré à coups de fouets garnis de plomb, et décapité avec vingt et un chrétiens des deux sexes. Le même jour, un soldat nommé Céréal et Sallustie, son épouse, que le même Corneille avait instruits dans la foi, furent décapités. En Afrique, la passion de saint Cyprien, évêque de Carthage, très renommé pour sa sainteté et sa doctrine. Après un dur exil enduré sous les empereurs Valérien et Gallien, il eut la tête tranchée et consomma ainsi son martyre près de la mer, à six milles de Carthage. On célèbre la mémoire des saints Corneille et Cyprien le 16 des calendes d’octobre (16 septembre).
A Comane, dans le Pont, l’anniversaire de saint Jean, évêque de Constantinople, confesseur et docteur de l’église, surnommé Chrysostome à cause du fleuve d’or de son éloquence. Il fut envoyé en exil par le parti de ses ennemis, et au moment où le pape Innocent Ier rendait un décret pour son rappel, il rendit son âme à Dieu, par suite des mauvais traitements que lui infligeaient les soldats ses gardiens. Sa fête se célèbre le 6 des calendes de février (27 janvier), jour où son saint corps fut rapporté à Constantinople par Théodose le Jeune. Cet illustre prédicateur de la divine parole a été déclaré et constitué patron céleste des orateurs sacrés par le pape saint Pie X.
A Trèves, saint Materne évêque, disciple du bienheureux Apôtre Pierre. Il convertit à la foi du Christ les populations de Tongres, de Cologne, de Trèves et des provinces voisines.
A Rome, saint Crescent, jeune enfant, fils de saint Euthyme. Il mourut sous le glaive, pendant la persécution de Dioclétien et par ordre du juge Turpilius, sur la voie Salaria.
En Afrique, la passion des saints martyrs Crescentien, Victor, Rosule et Général.
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