Fête du Très Saint Sacrement

Que fêtons-nous, aujourd’hui ? Le nom le dit : Festum Sanctissimi Corporis Christi — la fête du Très Saint Corps de Jésus-Christ. C’est donc la fête du corps du Christ dans l’Eucharistie ou, plus précisément, la fête de l’institution de l’Eucharistie, ce qu’indique bien notre désignation française : la fête du Saint-Sacrement. Cette fête est, en même temps, un hommage au Christ qui, par l’institution de l’Eucharistie, a fait à son Église le plus grand présent. A vrai dire, le jour de l’institution de l’Eucharistie est le Jeudi-Saint. Mais le souvenir de la Passion du Christ ne permet pas une joie festivale ce jour-là. C’est pourquoi une fête spéciale du Saint-Sacrement nous permet de célébrer l’aspect joyeux du Jeudi-Saint. On a choisi, pour cette célébration, le jeudi qui suit la conclusion du cycle pascal. La liturgie de notre fête a été composée par le grand docteur de l’Église, saint Thomas, sur l’ordre du pape Urbain IV, en l’an 1264. Il est incontestable que nous avons là une œuvre classique de la liturgie. Nous remarquons, cependant, une grande différence entre l’Office de la fête du Saint-Sacrement et celui des fêtes plus anciennes. L’office des fêtes anciennes ressemble à un parc grandiose, mais sauvage ; l’office de la fête du Saint-Sacrement peut être comparé à un artistique jardin à la française. Les fêtes anciennes respirent l’esprit puissant de l’ère des martyrs, mais n’ont pas, d’ordinaire, une construction aussi délicate et artistique. Les fêtes modernes se distinguent par une construction systématique et diverses formes artistiques. La fête du Saint-Sacrement est une fête moderne et elle tient le premier rang parmi ces fêtes. C’est un véritable chef-d’œuvre artistique. Tant dans la prière des Heures que dans la messe, nous rencontrons sans cesse de nouvelles beautés architecturales. Examinons de près cet office classique. Les Matines commencent par un hommage au Christ-Roi : « Le Christ, le Roi, le Souverain des nations… » Depuis que nous célébrons la fête du Christ-Roi, nous sommes plus attentifs aux textes liturgiques qui proclament sa royauté. Nous le voyons, la Fête-Dieu est aussi une fête du Christ-Roi, un hommage au divin Roi qui, dans l’Eucharistie, règne sur les peuples. Puis, vient l’hymne. Les hymnes de la Fête-Dieu attestent toutes le grand talent poétique de saint Thomas. Malgré toute son originalité, saint Thomas, dans le rythme et la rime, suit les traces des célèbres compositions lyriques qu’Adam de Saint-Victor (1192) nous a laissées et qui forment l’héritage spirituel de l’abbaye royale des chanoines réguliers de Saint-Victor.

Sanctoral

Saint Barnabé, Apôtre

Le Lévite Barnabé, appelé aussi Joseph, fut ordonné avec Paul comme Apôtre des Gentils, pour annoncer l’Évangile de Jésus-Christ. Il vendit un champ qu’il possédait et en apporta le prix aux Apôtres. Envoyé à Antioche pour y prêcher, il y trouva un grand nombre de personnes converties à la foi du Christ. Sa joie fut grande et il les exhorta à persévérer dans la foi. Ses exhortations eurent un grand succès, parce que tous le regardaient comme un homme bon et plein de l’Esprit-Saint. De là il partit pour chercher Paul à Tarse, et revint à Antioche avec lui. Ils demeurèrent une année au milieu de la chrétienté de cette ville, et inculquèrent à ces hommes les préceptes de la foi et de la vie chrétienne : c’est là aussi que les adorateurs de Jésus-Christ reçurent pour la première fois le nom de Chrétiens. Or, les disciples de Paul et de Barnabé soutenaient de leurs deniers les Chrétiens de Judée et leur envoyaient des aumônes par ces deux Apôtres. Après avoir accompli ce devoir de charité, Paul et Barnabé revinrent à Antioche, accompagnés de Jean, surnommé Marc. Pendant que Paul et Barnabé servaient le Seigneur dans l’Église d’Antioche, jeûnant et priant avec les autres prophètes et docteurs, le Saint-Esprit dit : « Séparez-moi Paul et Barnabé pour l’œuvre pour laquelle je les ai pris. » Alors ils jeûnèrent et prièrent ; puis, leur ayant imposé les mains, les laissèrent partir. Ils se rendirent donc à Séleucie et de là dans l’île de Chypre ; ils parcoururent ensuite un grand nombre de villes et de pays, prêchant l’Évangile pour le plus grand bien de ceux qui les écoutaient. En dernier lieu Barnabé se sépara de Paul et s’embarqua pour Chypre avec Jean, surnommé Marc. Ce fut là que, vers la septième année de l’empire de Néron, le trois des ides de juin, il joignit aux travaux de l’apostolat la couronne du martyre. Sous l’empire de Zénon, on découvrit son corps dans l’île de Chypre : sur sa poitrine était l’Évangile de saint Matthieu, écrit de la main de Barnabé. Le corps de saint Barnabé fut en effet découvert à Salamine, vers 488, ce qui valut aux habitants de Chypre la reconnaissance de leur antique autocéphalie au regard du patriarche d’Antioche. Au XVIe siècle saint Antoine-Marie Zaccaria fonda à Milan une nouvelle famille de religieux qui prirent le nom de Barnabites, de l’église de Saint-Barnabé près de laquelle ils demeuraient. Saint François de Sales les estimait beaucoup, si bien qu’il disait gracieusement que lui aussi était barnabite, c’est-à-dire fils de consolation. La fête de saint Barnabé est entrée assez tard dans le Calendrier romain, tandis qu’elle apparaît déjà dans le calendrier de marbre de Saint-Jean-Majeur à Naples, au IXe siècle. A Rome, le nom de l’apôtre de Chypre se trouve, dès la première heure, rapproché de ceux d’Etienne et de Mathias dans la seconde section de la grande Intercession : Nobis quoque (Canon Romain). La fête est attestée à Rome au XIe siècle, et elle se développe au XIIe. La messe manque d’unité dans sa rédaction, empruntant ses chants à d’autres fêtes plus anciennes. Les oraisons sont reprises de l’ancienne messe de la dédicace de la basilique de St Nicodème au 1er juin, fête disparue depuis. Depuis le Code des Rubriques de 1960, c’est la seule fête de 3ème classe à avoir conservé le Credo.

Martyrologe

A Salamine, en Chypre, l’anniversaire de saint Barnabé apôtre, chypriote d’origine. Il fut avec saint Paul institué par les disciples apôtre des Gentils, et parcourut avec lui de nombreuses régions, remplissant le ministère de la prédication évangélique qui lui avait été confié. Revenu enfin dans l’île de Chypre, il couronna son apostolat par un glorieux martyre. A l’époque de l’empereur Zénon, son corps fut découvert sur la révélation qu’il en fit lui-même, et avec lui fut également trouvé un exemplaire de l’évangile de saint Mathieu, écrit de la main de Barnabé.

A Salamanque, en Espagne, l’anniversaire de saint Jean de Saint-Facond, de l’Ordre des Ermites de saint Augustin, confesseur: il fut remarquable par son zèle pour la foi, la sainteté de sa vie et ses miracles. Sa fête se célèbre le jour suivant.

A Aquilée, la passion des frères saints Félix et Fortunat. Durant la persécution de Dioclétien et de Maximien, ils furent étendus sur le chevalet, eurent les flancs brillés avec des torches ardentes, que la puissance divine éteignit aussitôt; on leur versa ensuite de l’huile bouillante sur le ventre: enfin, comme ils persistaient à confesser le Christ, ils eurent la tête tranchée, et terminèrent ainsi leur glorieux combat.

A Brême, l’anniversaire de saint Rembert, évêque de Hambourg et de Brême.

A Trévise, saint Parisius, natif de Bologne, confesseur et moine, de l’Ordre des Camaldules.

A Rome, la translation de saint Grégoire de Nazianze, évêque, confesseur et docteur de l’église. Le saint corps, apporté jadis de Constantinople à Rome et gardé longtemps dans l’église de la sainte Mère de Dieu au champ de Mars, fut de nouveau transféré en grande pompe par ordre du souverain pontife Grégoire XIII, dans une chapelle de la basilique Saint-Pierre, que le pontife avait fait décorer magnifiquement. Le jour suivant il le plaça lui-même avec honneur sous l’autel.

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