Après les 10 commandements et Adam et Ève a lieu la représentation de la fresque musicale « Jésus » depuis quelques jours au palais des sports de Paris.

La société SAJE, spécialisée dans la distribution de films et de spectacles à connotation chrétienne en assure la promotion. On lui doit la diffusion du film « Cristeros » dans les cinémas français en 2014,suite à la censure socialiste en 2012 qui a préféré écarter le film pour ne pas fortifier le « sentiment chrétien » en vue de la loi dite « du mariage pour tous. »

Si l’initiative de la société SAJE peut sembler louable, elle comporte toutefois un risque sur sa volonté d’évangéliser par l’intermédiaire de films proposant une vision trop sentimentale ou naturaliste de la Foi. Le film « la Résurrection du Christ » (Risen en VO) en est tout un symbole.

Il en va de même du spectacle musical sur Jésus. À la vue des différents clips, on constate la platitude niaise de la vision donnée du Christ. Ne reste qu’une version efféminée et mielleuse de Jésus-Christ qui met mal à l’aise celui qui aime le sacré servant des mystères de la Foi.

La dimension divine de Jésus est complètement écartée. En effet, comme le souligne le metteur en scène Christophe Barratier (réalisateur « des Choristes »), les miracles sont mis de côté car « trop ridicules à mettre en scène ». Il parle d’ailleurs de Jésus comme « d’un homme qui a bouleversé le visage de l’Humanité ». Rien sur sa nature divine. Par ailleurs, la fin du spectacle se conclut par la crucifixion. La résurrection ne serait qu’évoquée dans une chanson finale.

Cette volonté de détruire la nature divine du Christ  fait écho à ce qu’attendait l’auteur juif Rabi dans son ouvrage « Anatomie du judaïsme français » : « le jour où il sera débarrassé des récits de miracles et du mysticisme, le Livre de la Morale de Jésus sera l’un des plus précieux joyaux de la littérature juive de tous les temps ». Il n’y a pas de meilleure citation pour souligner le caractère consensuel du Jésus d’Obispo et Barratier, expurgé de toute caractéristique divine.

Obispo fait preuve de sincérité en soulignant que la figure du Christ le bouleverse et qu’avoir travaillé sur le spectacle l’a ramené à son enfance, avec le souvenir du prêtre qui lui faisait le catéchisme et qui a marié une partie de sa famille, période qu’il qualifie de « pure « et qu’il souhaite retrouver. Mais Barratier quant à lui, même s’il a conscience « d’un sujet qui le dépasse », souligne qu’il n’est aucunement question d’évangéliser avec ce spectacle car il s’agit de se concentrer sur le personnage de Jésus et non pas de Dieu. Pourtant, en réponse à Saint Philippe qui lui demande de lui montrer le Père, Jésus lui rétorque : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (St Jean 14:9)

Difficile de croire qu’un théologien est venu apporter son aide aux créateurs du spectacle !

Une analyse plus détaillée du spectacle entier serait à faire pour avoir le fin mot. Toujours est il que s’il peut constituer un moyen de faire connaître le Christ, il ne s’agit pas de se contenter de cela. Ce n’est qu’une amorce vers une vraie rencontre avec Notre Seigneur Jésus Christ car il est à craindre ce que les gens retiendront du spectacle : Dieu qui se fait homme ou un homme qui se fait Dieu ?


Alexis d’Artagnac

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