Jacques Trémolet de Villers est un célèbre avocat. Il est également un écrivain.
Les éditions Perrin ont eu la bonne idée de rééditer en format de poche ce livre qui connut précédemment un grand succès chez Les Belles Lettres.
Jacques Trémolet de Villers donne du procès de Jeanne d’Arc, qui dura cent jours, un texte exhaustif, établi avec une minutie de greffier, aux meilleures sources, notamment la minute française des interrogatoires publiée par le Père Paul Doncœur en 1952 d’après le réquisitoire de Jean d’Estivet et les manuscrits de d’Urfé et d’Orléans.
A toute question douteuse, Jeanne opposait une autre question, un trait d’humour, une demande de confrontation, d’enquête ou de délai. Elle savait déjouer tous les pièges, qu’ils viennent des hommes d’église ou de loi. Ses paroles ont un sens immédiat de réponse aux questions des juges. Elles ont aussi un sens figuré, allégorique, qui peut être moral, prophétique, spirituel.
Jeanne apparaît comme la figure de ce que doit être le chef temporel, qu’il soit militaire ou politique. Et elle trouve, en face d’elle, ceux qui vivent du pouvoir en rançonnant le peuple, les docteurs de l’Université de Paris, les mauvais clercs, évêques, chanoines, religieux ou séculiers qui font commerce de leurs « bénéfices » en oppressant les fidèles au nom de la religion dont ils sont les ministres. Comme Jésus – le Libérateur – Jeanne, la libératrice, est persécutée par les scribes, les pharisiens et les docteurs de la Loi, complices de l’usurpateur.
Jeanne d’Arc – Le procès de Rouen, Jacques Trémolet de Villers, éditions Perrin, collection Tempus, 368 pages, 9 euros
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