Interrogé sur l’activité parlementaire des 89 nouveaux députés du RN, l’ancien président du mouvement nationaliste a regretté « l’absence médiatique du Rassemblement national », sans présumer que celle-ci soit volontaire. C’est pourquoi il a appelé les nouveaux députés, qu’ils jugent « silencieux », à « réagir » en étant « agressifs à l’égard du pouvoir ». « Il y a une certaine absence médiatique du RN. Est-elle volontaire ? Ce n’est pas sûr », a déclaré le cofondateur du FN, âgé de 94 ans.
S’agaçant que « lorsqu’on fait référence à la droite, on entend parler en permanence des Républicains, mais jamais du RN », qui dispose pourtant d’un nombre record de 89 députés, Jean-Marie Le Pen a estimé qu’ « en politique, il ne suffit pas d’exister, il faut le faire savoir ». « Je les trouve silencieux. Ils doivent réagir », a-t-il dit.
Ainsi, face à l’ « opposition raisonnable » que souhaite incarner Marine Le Pen, président du groupe RN à l’Assemblée nationale, son père a jugé que « la position raisonnable, c’est d’être agressif à l’égard du pouvoir ». Face aux difficultés qu’Emmanuel Macron pourra rencontrer lors de son second mandat, Jean-Marie Le Pen a assuré que « le RN peut apparaître comme une alternative », se réjouissant que son ancien parti ait déjà gagné 89 députés à l’Assemblée. « Les cadres qui ont émergé à l’occasion de ces législatives doivent s’y préparer. 89 députés à l’Assemblée nationale, ce n’est pas encore le pouvoir, mais presque ! », a-t-il encore ajouté.
L’autre grande question de l’entretien portait sur l’élection future du prochain président du mouvement lors de son congrès à l’automne, fêtant par la même occasion les 50 ans de la création du mouvement. Jean-Marie Le Pen a indiqué qu’il ne prendrait pas position pour l’un ou l’autre des candidats. Entre Jordan Bardella et Louis Aliot, le nonagénaire affirme :
« Je ne soutiendrai personne ».
Ce sera la première fois que le prochain président du RN ne sera pas issu des rangs de la famille Le Pen. Une page qui se tourne : « Sic transit gloria mundi [locution latine qui signifie « c’est ainsi que passe la gloire du monde »]. C’est la logique des choses. Je trouve même assez étonnant que l’épisode Le Pen ait duré cinquante ans. C’est assez rare en politique » conclut le fondateur du Front National.
Francesca de Villasmundo
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