Je suis submergé par l’émotion à l’annonce de la mort d’un grand homme de l’Histoire de notre pays.
Il fait partie de l’Histoire de la France non par les fonctions qu’il y a occupé, mais tout simplement parce qu’il l’a aimée.
Pour lui, pas de nom de rue. Pas de monuments ou de statues. Ses décorations, il les a obtenues sur le théâtre des opérations militaires. À l’heure où les députés votent la censure non pas en fonction des intérêts de la Nation, mais en fonction de leur petit plan de carrière parlementaire, on se souviendra de l’homme qui n’a pas hésité à quitter son siège de député pour se battre en Indochine, puis en Algérie.
Jean-Marie Le Pen, c’est la vie au bout des idées.
Certains ont dit de lui qu’il ne voulait pas exercer le pouvoir. J’aimerais une bonne fois pour toute tordre le cou à cette idée idiote. Jean-Marie Le Pen n’avait pas d’ambition pour lui-même, mais pour ses idées. À l’heure où l’on distribue des sièges et des postes à des hommes, Le Pen s’est toujours effacé devant son projet pour la France. Or une telle posture ne permet pas que l’on transige devant ce qui est essentiel.
Voilà pourquoi certains ont imaginé que Le Pen se voyait uniquement en éternel opposant.
Mais n’est-ce pas une explication commode pour expliquer certaines stratégies ou prises de positions controversées ? L’observateur sérieux et bienveillant comme il faut l’être au moment où une immense figure comparaît devant son créateur se souvient combien Jean-Marie Le Pen a été combattu, (y compris physiquement) insulté et diffamé et n’y voit que la preuve du danger que le menhir représentait pour le système en place et les prébendes. Tout ce qui a été entrepris pour empêcher le fondateur du Front National d’accéder aux responsabilités est bien la preuve que Jean-Marie Le Pen, non seulement était prêt à exercer les plus hautes responsabilités, mais encore qu’il était disposé à le faire de façon désintéressée et compétente.
Alors bien sûr chacun jugera les stratégies mises en oeuvre par Le Pen notamment au moment de quitter la scène politique active. Certaines de ses actions laisseront des regrets, surtout lorsqu’on voit ce que le mouvement qu’il a créé est devenu.
Pour ma part, je n’oublierai jamais le jour où, très jeune homme, il m’a été donné de rencontrer celui que son entourage appelait le » Président « .
C’était à une conférence de presse qui avait été désertée par les médias de grand chemin au motif que Le Pen s’en était pris à des journalistes dont Jean- Pierre Elkabbach, Jean-François Kahn et Jean Daniel en disant qu’ils étaient une honte pour la profession. Il n’en fallait pas plus pour taxer Le Pen d’antisémitisme, alors qu’à l’époque il était extrêmement bienveillant à l’égard de l’État d’Israël comme rempart possible contre l’URSS. Le temps extrêmement long qu’il m’a consacré m’a permis de me rendre compte du décalage entre les réalités et le mensonge de la presse. Je puis dire aujourd’hui que ça a changé ma vie et ma perception.
Bien sûr, les réalités biologiques étant ce qu’elles sont, il fallait bien s’attendre à ce que Jean-Marie disparaisse.
Un peu comme ses parents, on ne se résigne que difficilement à voir partir ceux pour qui on éprouve de l’affection.
Mais à l’heure où un grand homme quitte ce monde pour un autre que nous espérons meilleur, qu’il me soit permis un moment de silence durant lequel je ne puis m’empêcher de ressentir une profonde admiration.
Adieu !
Jacques Frantz
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