L’ancien président, exclu du FN depuis 2015, les explique par la « dé-lepénisation » du discours politique, ce que d’autres appellent la « pasteurisation » du programme du mouvement.
» »Le RN a subi un échec. Il est lié au phénomène très banal qui s’est appelé, selon les moments, la ‘dédiabolisation’ et qui est en fait la ‘dé-lepénisation’, qui consistait à retirer au Front national les éléments les plus dynamiques de ses campagnes électorales », a déclaré celui qui a dirigé près de 40 ans le FN, dans son Journal de bord vidéo diffusé aujourd’hui jeudi 24 juin.
« Le FN était intéressant dans la mesure où il se présentait comme une alternative à l’ensemble du système, avec un programme », alors qu’en « essayant de devenir la droite de la droite, et d’être admis dans le concert – sans l’être en l’occurrence – des partis politiques de la Ve République, le RN n’a pas fait une grande action », a développé le père de l’actuelle présidente du parti, Marine Le Pen.
La France continue « à glisser vers le gouffre et le FN était le seul à avoir le courage de le dire. Le RN le murmurait mais ne le criait pas », selon lui. « La ‘dé-lepénisation’ justifie le recul d’une formation qui aurait dû, compte tenu des événements qui lui donnaient raison, progresser beaucoup plus que les autres », a-t-il ajouté.
Jean-Marie Le Pen a pareillement critiqué la « campagne neutre » du Rassemblement national où « on a vu ni affiches, ni tracts, ni contacts directs des candidats avec le public ». Ces régionales sont « un tour de froid » pour la présidentielle, et « il serait très important que les dirigeants du RN s’en rendent compte et reviennent aux thèmes les plus forts » du parti, a-t-il conclu.
Une analyse sans complaisance de la dédiabolisation entreprise par Marine Le Pen et les actuels cadres du RN.
Francesca de Villasmundo
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !