Le pape François ne lâche pas les rênes de l’Eglise conciliaire, pour l’instant. Lors de la conférence de presse dans les airs au cours de son voyage de retour du Canada, presque toutes les questions qui lui ont été posées portaient précisément sur la question d’une éventuelle renonciation. Et François s’est remis à réitérer ce qu’il répète dans toutes les interviews diffusées ces derniers mois : la porte de la démission est ouverte, mais l’idée d’entrer dans cette pièce ne lui est pas encore passée par la tête.

Il a déclaré que le moment viendra, peut-être bientôt, où il devra envisager de démissionner, et il le ferait s’il estimait que sa santé ne lui permettait plus de « servir comme il le devrait ».

Il a fait ces commentaires à la fin d’un voyage au Canada où, dans la ligne débutée sous le pontificat de Jean-Paul II des repentances anachroniques basées sur une histoire revisitée à charge contre l’Eglise catholique, il a demandé « pardon » auprès des peuples autochtones pour des soi-disant « crimes » commis par les autorités catholiques du passé. Des martyrs catholiques canadiens qui ont apporté la ‘bonne parole’ et la pratique de la charité à des peuples bien souvent aux mœurs sauvages et sanguinaires, il n’a point parlé en revanche…

Le pontife de 85 ans a souligné que pour le moment, il avait l’intention de continuer dans ses fonctions, et qu’il n’est pas certain qu’il démissionne du tout.

« Ce n’est pas une catastrophe de changer le pape, ce n’est pas un tabou, a-t-il déclaré aux journalistes depuis un fauteuil roulant dans l’avion reliant le territoire arctique canadien à Rome.

« La porte [à la retraite] est ouverte, c’est une option normale. Mais jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas frappé à cette porte. Je n’ai pas ressenti le besoin de réfléchir à cette possibilité, cela ne veut pas dire que dans deux jours je ne commencerai peut-être pas à y penser. »

Au cours des derniers mois, le pape François a souffert de problèmes de genou persistants qui ont eu un impact sur sa mobilité. Il a passé une grande partie de sa visite au Canada en fauteuil roulant. « Ce voyage a été intense », a-t-il déclaré. « Je ne pense pas pouvoir continuer à voyager avec le même rythme qu’avant à mon âge et avec la limitation de ce genou. »

Il a cependant déclaré qu’il souhaitait se rendre bientôt en Ukraine, mais qu’il devrait d’abord demander conseil à ses médecins.

El papa peut bien être fatigué, il n’en conserve pas moins toute son énergie pour fustiger « les traditionnalistes » qui sont sa bête noire. Interrogé sur le thème des moyens de contraception, il s’est animé dans sa critique des soi-disant « traditionalistes » dans l’Église, tout en laissant la porte ouverte à un changement de doctrine sur cette question.

« Le devoir des théologiens est la recherche théologique. Il n’y a pas de théologie avec un non devant. Ce sera au magistère de dire non mais le développement théologique doit être ouvert. Une Église qui ne développe pas sa pensée dans un sens ecclésial est une Église qui recule. C’est la pensée de nombreux traditionalistes. Ils ne sont pas traditionnels mais ils sont arriérés, ils remontent sans racines. L’arriérisme est un péché parce qu’il n’avance pas avec l’Église ».

Et l’Eglise selon Jorge Maria Bergoglio doit avancer, évoluer, en « harmonie » avec les modes, plus que jamais nihilistes, du temps présent. La mentalité bergoglienne se synchronise avec la mentalité moderne, balance toujours vers la nouveauté en rupture avec la Tradition catholique. François est et reste un digne fils de la révolution conciliaire et de sa doctrine de l’évolution doctrinale ouverte et « inclusive ».

Usant de ses habituelles formules à l’emporte-pièce, qui ne veulent pas dire grand-chose à part être offensantes, il a ajouté :

« La tradition est la foi vivante des morts, au lieu de cela leur attitude est la foi morte des vivants ».

Qui a la foi vivante des morts ? Celui qui ne prononce pas, par esprit moderniste et mondain, un non ferme aux moyens de contraception, ces moyens de la culture de mort ? Ou celui qui, en en s’appuyant sur l’enseignement pérenne de l’Eglise, défend la vie ? Qui a la foi morte des vivants ?

Francesca de Villasmundo

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