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Vue sur les jardins aujourd’hui

Créée en 1894 par un jésuite, le père Félix Volpette, l’association pour le jardin et le foyer de l’ouvrier plus tard rebaptisée du nom de son fondateur en « jardin Volpette » , fête cette année son 120ème printemps.

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Le drapeau de l’association

Cette association stéphanoise a eu pour objectif depuis sa création de mettre à disposition des foyers dans le besoin un moyen de subsistance, en l’occurrence un jardin. La culture de ce jardin concédé à une famille vivant en milieu urbain, lui permettait de subvenir à une grande partie de ses besoins alimentaires.

Il faut se remettre dans le contexte de la  fin du XIX° siècle. La révolution industrielle était passée par là. A saint-Etienne, ville de mines de charbon, une grande partie de la population vivait en zone urbaine tout en travaillant dur et souvent dès le plus jeune âge comme mineurs au fond de profondes galeries souterraines. Les conditions de travail étaient très rudes,  dans leurs travaux ces ouvriers souterrains étaient perpétuellement sous la menace des éléments que ce soit l’eau avec les nappes phréatiques ou le gaz avec les fameux « coups de grizou » synonyme d’explosions mortifères. Les salaires ne suivaient pas forcément et « joindre les deux bouts » était souvent très difficile pour ces familles de mineurs qui plus est très souvent assez nombreuses.

C’est dans cette situation de misère sociale que se sont développées les plus belles initiatives de ce que l’on a appelé le « catholicisme social ».

En mai 1891, le monde catholique a tressailli à la lecture de l’encyclique « Rerum novarum » du pape Léon XIII. Un document fondateur qui était destiné à rappeler aux chrétiens les principes évangéliques sur les grands thèmes sociaux comme la condition des ouvriers, « jugum prope servile » selon les termes de l’encyclique c’est à dire « presque ramenés au joug de l’esclavage ». Esclavage moderne instigué par la cupidité d’un capitalisme non maîtrisé et insensible.

Cette encyclique et l’écho qu’elle trouva chez un laïc français de l’époque, Albert De Mun qui s’en fit le porte-parole de fait, furent pour le père Volpette une seconde vocation.

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Le Père Volpette

En créant cette association de jardins ouvriers ce  jésuite avait un rêve d’après son biographe le père Louis Théolier, il souhaitait réussir «  à enraciner au sol les nomades de la cité moderne » .  Il le souhaitait dans le but de contribuer à construire un avenir stable. Et cela passait  inévitablement par permettre un retour à la terre et au soleil de tous ces mineurs déracinés des plaines du Forez.

L’aventure du début des jardins Volpette fut extrêmement riche. Ce fut une épopée aux dimensions hors-normes de son fondateur jésuite le père Volpette. Présent sur tous les fronts, cet ecclésiastique de terrain a su s’imposer dans tous les domaines par son ouverture et sa grande compétence.

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Leçon de jardinage du Père Volpette

Le père Volpette s’occupait  avec ardeur et dynamisme de tous les sujets. A la fois au four et au moulin, il récoltait des fonds pour son oeuvre, organisait le fonctionnement des jardins, donnait des leçons de jardinage, visitait les familles, le tout dans un esprit désintéressé de véritable Charité chrétienne nourrit par un apostolat intense auprès de toutes ces familles dont il devenait malgré lui la référence.

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Le Père Volpette dans une famille

Pour permettre à toutes ses ouailles de disposer d’un toit, il alla même jusqu’à mettre au point un modèle d’architecture de maison avec un cadre métallique et des briques suffisamment légères pour limiter tout risque d’accident en cas de mouvement imprévu des terrains souvent « minés » de multiples galeries souterraines que lui cédaient des compagnies minières pour ses œuvres et sur lesquels, après les avoir acquis, il installait ses familles nécessiteuses.

Dans un besoin de structuration de son oeuvre et pour subvenir aux besoins financiers de plus en plus importants auxquels il devait faire face. Le père Volpette fut aussi à l’origine de la création d’une « Caisse rurale », c’est à dire d’un système de « société de secours » sorte de banque mutuelle dont le principe donna naissance par la suite au Crédit Mutuel. Il mis en oeuvre également une sorte de système d’assurance-vie en cas de disparition du chef de famille.

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Une maison construite pour une famille d’ouvriers selon la méthode du Père Volpette

En dépit des difficultés de toutes sortes mais particulièrement administratives que lui ont imposés les gouvernements laïcistes et gauchistes du début du XX° siècle, ce religieux est parvenu à donner une dynamique considérable à cette association qui fut plébiscitée dans les milieux ouvriers de l’époque.

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La prière au jardin

Le père Volpette avait conçu l’organisation de ces jardins ouvriers avec l’Eglise au centre, comme en témoigne  les noms de saints dont furent baptisés les premiers champs qu’il acquit pour les partager en parcelles.

La vie aux jardins s’organisait à l’époque autour de la liturgie et des exigences du travail du jardin. Ainsi s’il pouvait être difficile de célébrer les Vêpres vers 17h en fonction de la saison, rien de ne s’opposait en revanche à la récitation en commun après le dîner des  Complies, prière du soir officielle de l’Eglise.

De même, dans le règlement, il était prévu que l’on puisse travailler au jardin toute la semaine sauf le dimanche où celui-ci devait pouvoir servir de lieu de détente familiale.

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En famille au jardin…

L’aventure de ces jardins ouvriers a traversé le XX° siècle, l’association continuant de rendre son précieux service à la Société. En 1946 on comptait sur Saint Etienne un record de 17 000 jardins ouvriers.

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La Vierge des jardins

La tradition catholique de l’association a aussi traversée le XX° siècle avec une dévotion particulière pour la « Vierge des jardins ». Une statue unique en son genre où l’on voit la Vierge Marie avec l’enfant Jésus d’un coté et tenant des fruits dans la main gauche pour représenter les fruits de la terre que devaient donner les jardins.

Aujourd’hui, les jardins Volpette continuent de rencontrer un grand succès et se développent dans l’agglomération stéphanoise. Les équipements des  jardins sont régulièrement modernisés. Les jardiniers ne cessent pas de faire preuve de solidarité.

L’association propose aussi des activités à différentes tranches d’âges. Ainsi des écoles disposent de leur propre petit lopin de terre, ce qui permet aux enseignants de faire découvrir aux petits citadins de saint-Etienne les plaisirs et les difficultés de l’entretien d’un potager. Une activité inter-générationnelle proche de la terre tout à fait dans l’esprit du fondateur de ces jardins.

Mais l’association tisse également de nombreux partenariats dans différents  domaines. Par exemple certains jardiniers contribuent activement à la préservation de semences naturelles et rares concernant certains légumes. C’est ainsi que la « batavia de saint-Etienne » une variété originale dans ses caractéristiques est parvenue jusqu’à nous.

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Des candidats aux élections municipales stéphanoise

Samedi dernier l’association fêtait ses 120 ans d’existence et de succès au palais des congrès de Saint Etienne (42).

L’occasion pour les stéphanois de redécouvrir tout un pan et non des moindres de leur histoire locale. Et en cette période d’élections, l’opportunité aussi pour les différents candidats de venir cultiver un terrain électoral non négligeable au regard du poids de cette association dans le paysage ligérien.

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