Né en 1860 à Canada Alamosa au Nouveau Mexique, Jason Betzinez a été dès les années 1920 un excellent fermier et surtout un forgeron réputé de l’Oklahoma où, avec quelques autres indiens Chiricahuas, il avait choisi de rester après la libération de la tribu. Il mourra centenaire, le 1er novembre 1960, à peine une année après avoir terminé d’écrire ce récit.
Ce livre est l’autobiographie d’un Apache ayant virtuellement connu à la fois l’âge de pierre et l’ère nucléaire. Petit garçon, Jason Betzinez chassait avec son arc et ses flèches à proximité de ces plaines du Nouveau-Mexique où furent expérimentées quatre-vingt ans plus tard les premières explosions atomiques. Lui et les guerriers de sa tribu combattirent leurs ennemis dans les déserts où furent testés des missiles géants quelques décennies plus tard. Peu d’êtres peuvent se targuer d’avoir connu des contrastes aussi saisissants.
Jason avait commencé par accompagner sur le sentier de la guerre son cousin Geronimo, le « Tigre humain » de la frontière du Sud-ouest, avant d’être incarcéré comme prisonnier de guerre dans un vieux fort espagnol de Floride jusqu’en 1914. Il a ensuite étudié à l’Ecole indienne de Carlisle, avant de devenir ouvrier sidérurgiste en Pennsylvanie, et de s’établir comme maréchal-ferrant et fermier en Oklahoma. Sa femme, une missionnaire blanche, était une Hollandaise, issue en droite ligne de la Maison d’Orange.
C’est l’occasion de s’intéresser à la révolte de Cochise et sa guerre à outrance contre les troupes de l’armée américaine, début d’une période de troubles qui ne s’achèveraient qu’avec la reddition finale de Geronimo en 1886. Un récit passionnant et un rare témoignage disponible en français de cette fin d’un monde pour les Apaches.
J’ai combattu avec Geronimo, Jason Betzinez, éditions du Rocher, collection nuage rouge, 314 pages, 21,90 euros
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