La cause pour la vie gagne du terrain en Italie depuis la nomination au ministère de la famille de l’homme de la Ligue Lorenzo Fontana, natif de Vérone. Et c’est précisément dans sa ville natale qu’une proposition visant à lutter contre l’avortement vient d’être votée par le conseil municipal. Une motion spécifique, approuvée par 21 voix sur 27, a statué que la commune financera dorénavant « des associations catholiques qui ont pour objectif de promouvoir des initiatives contre l’avortement ».
Cette décision, concomitante du 40e anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi 194 qui légalisa l’avortement en Italie, a été promue par le conseiller municipal de la Ligue, Alberto Zelger :
« On retient que la commune doit œuvrer pour la diffusion d’une culture d’accueil de la vie. »
« L’initiative de Vérone, a-t-il déclaré au quotidien italien Il Giornale, est seulement un premier pas pour promouvoir la culture de la vie. Elle a soulevé une tempête médiatique uniquement parce que la loi 194 a été pendant des années considérée un tabou. Beaucoup de villes m’ont manifesté leur souhait de copier cette décision, en me demandant copie de la motion. Des demandes sont même arrivées des États-Unis et d’Espagne. »
La motion anti-avortement 434, surnommée « Zelger » fait des émules à Trévise, Trieste, Potence, Sestri Levante, et autres cités italiennes…
Selon Alberto Zelger, pour inverser le déclin de la démographie, il est nécessaire de prendre conscience que les enfants sont le bien le plus précieux de la nation et qu’en conséquence « un peuple qui ne fait pas d’enfants ou les supprime avant la naissance ou promeut les unions homosexuelles en soi stériles, démontre ne pas avoir de projets pour le futur. Il est replié sur le présent et considère les enfants comme un obstacle pour la carrière, pour le loisir ou à cause de l’engagement économique nécessaire. Quand il y repense c’est trop tard ! » « Après 40 ans, ajoute Zelger, il est important de vérifier la loi » et son application abusive.
Pour soutenir une culture de la vie en Italie « il y a beaucoup d’obstacles à éliminer » clarifie le conseiller municipal : la culture dominante qui « impose à la femme de se réaliser dans le monde professionnel plutôt que de mettre au monde des enfants », les aides trop faibles aux mamans « qui resteraient volontiers avec leurs enfants au cours des premières années plutôt que de les envoyer à la maternelle. De fait la mère de famille ne peut pas choisir librement entre le travail et la famille ».
Cette motion de Vérone a soulevé des critiques : ses opposants, partisans de l’avortement, contestent la possibilité de donner des fonds municipaux à des organisations catholiques de préférence à des conseillers familiaux ou des structures médicales ou sociales. Des accusations balayées par Zelger :
« Il faut reconnaître que seulement les Centres Aide Vie et quelques autres associations catholiques ont comme but de sauver des enfants de la mort procurée par l’avortement. Mais l’avortement n’est pas une question de morale catholique : c’est une aberration reconnue même par le serment d’Hippocrate au IV siècle avant J.C. C’est nous qui avons trahi notre humanité, en obscurcissant la raison au nom du droit à la liberté de choix de la femme (et le droit à naître de l’enfant ?) »
L’ambition de Zelger est de remplacer, à terme, la loi 194 en faveur de l’avortement par une loi de soutien à la maternité, qui prévoit une correcte information sur la réalité biologique du fœtus mais aussi sur les conséquences physique et psychique de l’avortement :
« On peut y arriver par paliers comme ils sont en train de le faire en Russie où avec le communisme il y avait 4 millions d’avortements par an. Maintenant ils sont réduits de moitié, grâce aussi à un consentement éclairé obligatoire. Il faut aider les femmes qui vivent un moment qui peut être de grande fragilité… »
La culture de vie a remporté une belle victoire politique à Vérone, qui se déclare officiellement « Ville en faveur de la vie ». Que d’autres villes italiennes semblent prête à imiter…
Francesca de Villasmundo
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !