C’est la première fois dans l’histoire d’Israël qu’un Premier ministre en exercice est inculpé. 

Benjamin Netanyahu, premier ministre, chef du parti Le Likoud et au pouvoir depuis 13 ans dont 10 sans interruption, a été mis en examen, hier jeudi 21 novembre, par le procureur général Avichai Mandelblit, pour corruption dans la vaste enquête concernant Bezeq, abus de confiance et malversation dans trois affaires différentes. Celui qu’on surnomme « Bibi le roi d’Israël » risque une peine de plusieurs années de prison.

« Netanyahu, explique le quotidien israélien The Times of Israel, sera accusé de fraude et d’abus de confiance dans les affaires 1000 et 2000, ainsi que de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans l’affaire 4000, a déclaré le ministère public dans un communiqué, alors que M. Mandelblit s’est adressé à la presse dans son bureau du ministère de la Justice à Jérusalem à 19h30.

La décision du procureur général concernant le Premier ministre a été prise après un examen approfondi et minutieux des nombreuses allégations soulevées par les avocats du Premier ministre au cours des quatre jours de l’audience, début octobre 2019. Toutes les allégations ont été examinées en profondeur dans le cadre d’un processus de travail régulier de plusieurs heures au cours duquel le bureau du procureur de l’État a soumis des examens approfondis de centaines de pages concernant les allégations soulevées lors de l’audience », indique le communiqué.

Dans son discours, Mandelblit a déclaré que la décision avait été prise « uniquement pour des considérations juridiques et sur la base de preuves. Aucune autre considération ne m’a influencé ».

Il a affirmé que le discours « violent » contre le système judiciaire devait cesser et être « dénoncé ».

« Il y a une différence entre la critique et les théories du complot sans fondement », a-t-il déclaré en réponse aux innombrables attaques de Netanyahu et de ses partisans.

Il ajouté qu’il n’avait pas hésité à clore d’autres enquêtes impliquant le Premier ministre lorsqu’il n’avait trouvé aucune preuve d’actes criminels. 

« L’affaire Bezeq » est la plus sensible pour celui qui est devenu le plus pérenne des Premiers ministres de l’histoire d’Israël, avec 13 ans au pouvoir dont la dernière décennie sans discontinuer.

Dans ce dossier, la justice soupçonne Benjamin Netanyahu d’avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de cette société de télécoms, en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias du groupe, le site Walla.

« L’accusé Netanyahu a profité des avantages illicites susmentionnés des Elovitch, sachant qu’il acceptait un pot-de-vin en tant que responsable public pour ses actions liées à son rôle public », indique l’acte d’accusation du ministère de la Justice.

« En contrepartie de ces avantages, l’accusé Netanyahu a exécuté son autorité en se servant de son poste de haut rang pour mener des actions profitant à l’accusé Elovitch de manière significative, tout en s’écartant d’une conduite ordonnée. « 

Netanyahu devrait demander à la Knesset une immunité parlementaire qui pourrait cependant être rejetée. Et en attendant ce verdict il devra cependant se démettre de ses fonctions de ministres de l’Agriculture, de la Santé, des Affaires sociales et de la Diaspora, car les lois israéliennes interdisent à un ministre, et non au Premier ministre, de rester en fonction s’il est inculpé.

Mais Benjamin n’a pas dit son dernier mot : déjà il parle de complot, d’un «coup d’Etat» ourdi par la justice contre lui. Il a appelé à « enquêter sur les enquêteurs », à la base du dossier contre lui, et ses partisans à se mobiliser en masse en sa faveur, alors qu’une manifestation anti-Netanyahu est prévue en milieu de journée à Tel-Aviv.

Cette mise en examen pourrait donc sonner le glas de la vie politique du faucon Benjamin Netanyahu et précipiter la fin du « règne du roi Bibi », celui qui promet aux co-réligionnaires d’annexer les colonies : « Avec l’aide de Dieu, nous allons faire valoir la souveraineté juive sur l’ensemble des communautés, au titre de la terre (biblique) d’Israël, et au titre de l’Etat d’Israël« , avait déclaré, en septembre dernier, Netanyahu lors d’un discours dans la colonie juive d’Elkana, en Cisjordanie occupée. La colonisation est jugée illégale au regard du droit international. 

Francesca de Villasmundo

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