Les Israéliens protestent et le syndicat appelle à la grève après la mort de six autres prisonniers à Gaza
Les Israéliens protestent et le syndicat appelle à la grève après la mort de six autres prisonniers à Gaza

La grève générale bloque Israël. Et la colère monte contre Netanyahu. Les Israéliens qui souhaitent un accord avec le Hamas pour la libération des otages ont choisi de paralyser le pays pendant une journée. Les États-Unis travaillent sur une proposition « à prendre ou à laisser ».

« Faire trembler le pays »

Les familles des otages du Hamas en Israël avaient promis de « faire trembler le pays ». Et ces dernières heures, les menaces contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu ont été de plus en plus nombreuses : depuis la vidéo presque censurée qui insinuait la possibilité de viols de prisonnières jusqu’aux grèves visant à bloquer l’économie du pays après la découverte des corps de six autres otages, tués ces dernières heures, et le climat général d’échec des négociations au Qatar, où un équilibre entre la libération des kidnappés et le point crucial du couloir de Philadelphie.

« Chaque jour est comme un jeu de roulette russe auquel Netanyahu joue jusqu’à ce que tous les otages soient morts » : des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans la rue pour exiger un accord sur les otages de Gaza ce lundi 2 septembre.

L’administration Biden annonce avoir discuté avec l’Égypte et le Qatar d’une dernière proposition « à prendre ou à laisser » de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas

En pleine réunion du cabinet israélien, Netanyahu s’en est pris aux manifestants, affirmant que la grève générale dans le pays « est une honte. C’est comme dire à Sinwar : Vous avez tué six personnes, nous vous soutenons ici. « Nous demanderons clairement au Hamas un prix pour le meurtre des kidnappés », a-t-il ajouté, réitérant : « Nous devons rester sur l’axe de Philadelphie. C’est essentiel pour la sécurité d’Israël. Si nous le quittons, ce sera difficile pour nous de revenir ».

Depuis les États-Unis, le président Joe Biden, qui doit, pour son parti, arriver à un cessez-le-feu avant les élections de novembre, annonce avoir discuté avec l’Égypte et le Qatar d’une dernière proposition « à prendre ou à laisser » de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qu’il compte présenter aux parties dans les semaines à venir. Face à un nouveau refus, la tentative de médiation américaine pourrait s’arrêter là. « Nous ne pouvons pas continuer à négocier ainsi. Ce processus doit être arrêté à un moment donné », a soutenu un haut responsable de Washington, soulignant qu’avec Doha et le Caire, les médiateurs travaillaient déjà sur cette proposition avant que la récupération des corps de six jeunes otages n’ait accru la pression sur le gouvernement israélien.

Une grande grève pour récupérer les otages

Ce matin, après la grande manifestation de dimanche, des dizaines de manifestants ont commencé à bloquer la rue Ibn Gvirol à Tel Aviv, exigeant que le gouvernement parvienne à un accord avec le Hamas. Hier, des dizaines de milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues aux cris de « Maintenant ! Maintenant ! » lors de la plus grande manifestation de masse depuis le début de la guerre. Mais aujourd’hui, les manifestants se sont également rassemblés à l’échangeur de Shilat, près de Modin, et ont bloqué une route dans la ville de Rosh Pina, au nord du pays.

Les manifestations ont été annoncées hier par la Fédération du travail Histadrut, pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il fasse davantage pour parvenir à un accord : de cette manière, en impliquant le monde syndical, les organisateurs espèrent faire pression sur l’économie israélienne, au moins pour un jour.

Les manifestants criaient des slogans tels : « Vivants, vivants, nous les voulons vivants », « flics, flics, qui protégez-vous ? » et « honte, honte ». Des incendies ont également été allumés le long de la route, et des rubans jaunes brandis, en symbole de solidarité avec les otages. Un échantillon représentatif de la société israélienne, par âge et par classe sociale, est ainsi descendu dans la rue.

Francesca de Villasmundo

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