Le chef de la police israélienne a annoncé que, dans certains cas, il s’agissait d’incendies criminels. Pour Netanyahu, comme d’habitude, on a affaire à des attaques terroristes. La droite radicale du parti Jewish Home insinue, de son côté, que les responsables sont des Palestiniens.
Affirmation qui, à son tour, a provoqué une réaction de colère du président palestinien Mahmoud Abbas, qui a rétorqué que les Palestiniens ne mettraient jamais le feu à leur patrie historique. Les islamistes radicaux soutiennent, quant à eux, qu’Allah punit Israël pour avoir banni de la Mosquée al-Aqsa le prédicateur Azan.
Mais il y a une autre explication, celle que nous propose le célèbre jazzman hébreux Gilad Atzmon[1]. Laissons-lui la parole :
«Le paysage d’Israël est couvert de forêts de pins. Ces arbres ne sont pas de cette région. Les pins ont été introduits dans le paysage palestinien au début des années 1930 par le Fonds national juif (FNJ), dans une tentative de ‘conquérir l’arrière-pays’. En 1935, le FNJ avait déjà planté 1,750 millions d’arbres sur une superficie de 1.750 hectares. Au cours des cinquante années qui suivirent, le FNJ planta plus de 260 millions d’arbres, en grande partie sur des terres palestiniennes confisquées. Cela résultait d’une tentative désespérée de dissimuler les ruines des villages palestiniens qui avaient subi un nettoyage ethnique et de faire ainsi disparaître leur histoire.
Au fil des ans, le FNJ a tenté de façon brutale d’éliminer la civilisation palestinienne et son passé, mais il a également essayé de faire ressembler la Palestine à l’Europe. La forêt naturelle palestinienne a été éradiquée. De même, les oliviers ont été déracinés. Les pins les remplacèrent. Les Israéliens ont appelé la partie méridionale du mont Carmel leur ‘petite Suisse’. À présent, il ne reste plus grand-chose de cette ‘petite Suisse’.
Cependant, les résultats sur le terrain ont été assez dévastateurs pour le FNJ. Le pin ne s’est pas adapté au climat israélien, tout comme les Israéliens n’ont pas réussi à s’adapter au Moyen-Orient. Selon les statistiques du JNF, six arbres sur dix n’ont pas survécu. Les quelques arbres qui ont résisté se sont transformés en pièges à incendies. À la fin de chaque été israélien, chacune des forêts de pins israéliennes devient une zone potentiellement mortelle.
En dépit de sa capacité nucléaire, de son armée criminelle, de l’occupation, du Mossad et de ses lobbies dans le monde entier, Israël semble être vulnérable. Il est étranger à un pays qu’il a dévasté et dont il revendique la possession et prétend prendre soin. Comme le pin, le sionisme, Israël et les Israéliens sont des étrangers dans cette région.»
[1] http://www.gilad.co.uk/writings/2016/11/25/why-israel-is-burning
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