Ismaël Emelien, 30 ans, est un homme de pouvoir, toujours tapi dans l’ombre.
Il est « conseiller spécial » d’Emmanuel Macron à l’Elysée après avoir été celui du candidat Macron à l’élection présidentielle. Ismaël Emelien est à la fois le communicant d’Emmanuel Macron, son stratège, et son homme de confiance.
Mais que sait-on d’Ismaël Emelien ?
Son parcours politique commence en 2005, alors qu’il n’a encore que 19 ans. Etudiant à Sciences-Po Paris, il sert son professeur, Dominique Strauss-Kahn, dans sa campagne pour l’investiture socialiste à la présidentielle.
C’est là qu’il fait la connaissance de Gilles Finchelstein et rejoint le cercle chargé de rédiger les discours de DSK.
Gilles Finchelstein est alors directeur général de la Fondation Jean-Jaurès mais surtout directeur des études au sein de l’agence de communication Euro RSCG, rebaptisée Havas Worldwide.
En 2013, Ismaël Emelien, employé par Havas, est chargé de conseiller un certain Nicolas Maduro, candidat à présidence du Venezuela pour succéder à Hugo Chavèz.
A noter que les conseils d’Ismaël Emelien et de l’équipe Havas n’ont pas nécessairement été très efficaces puisqu’en quelques semaines, Maduro avait perdu quinze points dans les sondages. De quoi rappeler l’actuelle chute dans les sondages d’un certain Emmanuel Macron.
Mais ce professionnel de la communication formé chez Havas est rapidement embauché au service de Macron à Bercy. Et dès l’automne 2015, Ismaël Emelien travaille en secret au lancement En Marche.
Deux extraits du documentaire « les Coulisses d’une victoire » de Yann L’Henoret illustrent l’influence d’Emelien auprès d’Emmanuel Macron. Deux heures avant le débat télévisé du 20 mars, Ismaël Emelien conseille avec autorité : « Quand tu dis par exemple, moi j’augmente tous les salaires nets, tu perds des gens, ça fait trop papa Noël. Faut que tu dises, j’augmente tous les salaires nets, mais je demande beaucoup plus d’effort quand on est en recherche d’emploi […] Il faut que t’aies à chaque fois la caresse et la claque. Sinon t’es pas audible. »
L’autre extrait révélateur du reportage remonte au 1er mars 2017 quand Macron apprend que Fillon ne se retire pas de l’élection présidentielle. Richard Ferrand lui lit les éléments de langage concoctés par Ismaël Emelien : « Ismaël dit : Une chose importe, c’est pas ‘pas de commentaire à faire’, mais « JE n’ai pas de commentaires à faire », insiste bien sur le « JE ». Sur la dimension judiciaire : « Cela concerne François Fillon ET SES JUGES. Cette notion de « ET SES JUGES » lui paraît très importante. Et sur la dimension politique : « c’est les Français qui jugeront ». Ça fait trois mots, ça paraît basique, mais il dit c’est les trois phrases-clés. » « Je suis d’accord« , répond Macron avant d’aller réciter ces éléments de langage au mot près devant les caméras de télévisions.
Pour l’anecdote, Marie Emelien, sœur cadette d’Ismaël, milite elle aussi pour Macron. Cette jeune femme, ingénieur chez Bouygues Construction, est responsable du comité local LREM de Grenoble.
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