Hier, à Milan, est né de la rencontre entre le premier ministre hongrois et le ministre de l’Intérieur italien un axe anti-immigration Rome-Budapest qui veut changer les règles fixées par Bruxelles au sujet des débarquements et de l’accueil des clandestins. Salvini et Orban ont été très clairs : il faut « revoir les traités pour arrêter ensemble les migrants. » Ils ont également attaqué Emmanuel Macron :
« Il est à la tête d’une force européenne qui soutient l’immigration. »
Aujourd’hui est parvenue la réplique macronienne aux dirigeants hongrois et italien :
« Je ne céderai rien aux nationalistes et à ceux qui prônent ce discours de haine. S’ils ont voulu voir en ma personne leur opposant principal, ils ont raison »,
a-t-il lancé à des journalistes lors de sa visite au Danemark avant d’ajouter :
« Nous aurons dans les prochains jours et les prochains mois à prendre des décisions en profondeur pour traiter le sujet des migrations, cela suppose du sérieux et de l’esprit de responsabilité, en restant attaché à nos valeurs, comme le droit d’asile, avec une vraie politique vis-à-vis des pays d’origine et en interne. Ce n’est pas ce que proposent Orban et Salvini. »
De Paris arrive donc un message tout aussi clair pour Rome et Budapest : l’Europe est en train de se diviser sur le front de l’immigration avec d’un côté un bloc pro-migrants, où se place résolument Macron, et de l’autre un bloc pro-identités défendu par Salvini et Orban. Macron, en insultant cette position identitaire, ferme tout dialogue sur les traités et active à nouveau l’affrontement.
Matteo Salvini a commenté ironiquement les paroles de Macron :
« Le principal adversaire de Macron, sondages à la clé, est le peuple français. Plutôt que de donner des leçons aux autres gouvernements qu’il ouvre en grand ses propres frontières, en commençant par celles de Vintimille. Et qu’il arrête de déstabiliser la Libye pour des intérêts économiques. »
Francesca de Villasmundo
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