Scoop dans le landerneau journalistique proche du Vatican : des extraits d’une importante interview du pape François au magazine des Jésuites, La Civiltà Cattolica, viennent de paraître, hier soir, sur tous les supports médiatiques, à commencer par ceux du Vatican. Pour bien marteler l’importance du rapprochement luthero-catholique, à quelques heures du voyage plus apostat qu’apostolique du pape argentin en Suède pour commémorer les 500 ans de la réforme protestante !
Extraits parlants, choisis, reflétant le message bergoglien tout d’admiration de Luther et de haine du « prosélytisme » catholique envers nos frères chrétiens ! Quand Jorge Maria Bergoglio a une idée en tête, il ne la lâche plus : après l’accueil des migrants bien sûr, la bonne parole bergoglienne se polarise sur Luther et sa réhabilitation dans le monde catholique. Ces derniers temps le pape François, en de nombreuses occasions, s’est fait l’hagiographe de Martin Luther, son agent publicitaire, son fervent avocat, entre révisionnisme historique pro-protestant et culpabilisation catholique.
Le rapprochement avec les protestants dans la suite logique de l’œcuménisme conciliaire, telle est la raison primordiale pour François de ce voyage à Lund :
« Je n’ai qu’une seule parole à dire : me rapprocher. Mon espérance et mon attente sont de me rapprocher de mes frères et de mes sœurs. La proximité fait du bien à tous. (…) Il faut apprendre à aller au-delà pour rencontrer les autres. Si nous ne faisons pas ça, nous-aussi les chrétiens nous tombons dans les divisions. »
Rapprochement que Jorge Maria Begoglio a pratiqué depuis sa jeunesse avec enthousiasme. Ses rapports adultères avec le luthéranisme ne datent pas d’aujourd’hui :
« J’étais professeur et j’avais la chaire de Théologie spirituelle. J’ai invité le professeur de Théologie spirituelle de cette faculté [la faculté de Théologie luthérienne], un suédois, Anders Ruut, à donner avec moi des leçons de spiritualité. »
Aveu suivi d’une émouvante confidence personnelle, un peu de pathos ne fait pas de mal pour toucher la corde sensible des lecteurs catholiques et leur faire aimer les pasteurs protestants :
« Je me rappelle que c’était un moment vraiment difficile pour mon âme. J’ai eu confiance en lui et je lui ai ouvert mon cœur. Il m’a beaucoup aidé à ce moment-là. Puis il a été envoyé au Brésil (…) et là il a publié sa thèse sur « l’Église universelle du Règne de Dieu ». C’était une thèse critique. Il l’avait écrit en suédois mais il y a avait un chapitre en anglais. Il me l’envoya et je lus ce chapitre : un véritable joyaux… (…) (…) L’homme qui a fait tant de bien à ma vie, c’est Anders Ruut : je pense à lui avec beaucoup d’affection et de reconnaissance. »
Puisqu’il en est à la reconnaissance amicale, le pape nous gratifie ensuite d’une litanie évocatrice de ses amis pasteurs protestants, de sectes variées, avec qui il a prêché et célébré des « cultes » œcuméniques, tous des « bonnes personnes » nous rassure-t-il. Pour ces pasteurs-là aucun des mots durs dont il fustige parfois les prêtres catholiques…
Le top de l’interview reste cependant sa justification, c’est le cas d’employer le mot, de Luther et de son action révolutionnaire. Ce n’est pas la première fois, et malheureusement il est à craindre que ce ne sera pas la dernière fois, qu’il s’adonne à du révisionnisme historique en faveur du moine apostat. Sans gant ni fioriture, sans honte ni retenue, le pape argentin explique en quoi l’Église catholique peut apprendre de la tradition luthérienne :
« Me viennent en tête deux paroles : « réforme » et « Écriture« . J’essaye d’expliquer. La première est la parole « réforme ». Au début le geste de Luther était un geste de réforme dans un moment difficile pour l’Église. Luther voulait donner un remède à une situation complexe. Puis ce geste – aussi à cause de situations politiques, pensons au cujus regio eius religio – est devenu un « état » de séparation, et non un « processus » de réforme de toute l’Église, ce qui en revanche est fondamental, puisque l’Église est semper reformanda. »
Tout est trompeur dans cette réponse. Religieusement, Luther est parti de ses propres névroses concernant le salut éternel pour changer la doctrine et non pas d’un élan philanthropique pour la Sainte Église catholique. Politiquement, pour obtenir le soutien des princes allemands à sa révolution doctrinale il a théorisé, fin renard, que les biens de l’Église leur appartenaient, ce qui a fait pencher ces élites cupides de son côté ; quant au principe cujus regio eius religio qui a semé désordre et guerres il est lui-aussi d’origine protestante … Comme révision de la révolution protestante en faveur du bon moine Luther, le pape François est un maître ! Ami lecteur, relisez les différents articles parus sur MPI pour vous désintoxiquer des mensonges dont on abreuve le monde sur cet hérétique réhabilité par le Rome conciliaire.
Le pape persiste, imperturbable, sur sa lancée hagiographique du père de la première grande révolution européenne :
» La seconde parole est Écriture, la Parole de Dieu. Luther a fait un grand pas pour mettre la parole de Dieu dans les mains du peuple. »
Nouvelle tromperie bergoglienne : sur les murs des églises et des cathédrales décorés de fresques colorées, à travers les vitraux (il suffit de penser à ceux de Chartres), les fidèles voyaient se dérouler sous leur yeux l’Ancien et la Nouveau Testament. Ils connaissaient ainsi, qu’ils sachent lire ou pas, la Bible et l’enseignement catholique et non pas eu besoin de Luther pour cela. En revanche, en détruisant, par fureur iconoclaste, ces belles représentations, le protestantisme a coupé les fidèles les plus simples de l’histoire sainte et de la vie de Jésus, reflet de la vie évangélique. Car le peuple n’avaient pas l’argent pour s’acheter des bibles, objet cher et rare à l’époque, ni ne savait lire.
Elle est là la vérité historique. La Bible a été réservée à une bourgeoisie aisée, cette bourgeoisie protestante ancêtre des capitalistes d’aujourd’hui. En revanche par son concept du libre-examen de l’Écriture, « tout protestant fut pape, une Bible à la main » selon le mot de Boileau. Raison principale de la prolifération des sectes protestantes : il suffisait pour cela d’un homme envoûtant enseignant sa lecture personnelle de la Bible à un aréopage d’incultes et d’ignorants soumis à son charisme pour faire naître une nouvelle église protestante. Le protestantisme, c’est le règne de l’individualisme que déteste pourtant tellement François.
Qui nous propose pourtant de suivre la tradition luthérienne :
« Réforme et Écriture sont les deux choses fondamentales que nous pouvons approfondir en regardant vers la tradition luthérienne. Je repense maintenant aux Congrégations générales avant le conclave et de l’exigence vive et présente dans nos discussions d’une réforme. »
Nous pouvons retenir encore de cette interview que si le pape François évoque « le grand pas en avant » accompli vers l’unité par la déclaration commune entre luthériens et catholiques sur la justification, c’est sur la praxis d’une vie et d’œuvres communes qu’il mise « personnellement » pour « atteindre une forme haute et efficace de dialogue ». Car insiste-t-il à nouveau, « faire du prosélytisme dans le champ ecclésial est un péché. Le prosélytisme est une attitude peccamineuse. »
D’autres thèmes habituels ont été abordés, migrants, accueil, terrorisme amoindri par son invention du « terrorisme des paroles », « tuer au nom de Dieu qui est un blasphème », « l’œcuménisme de sang », avec les mêmes réponses alambiquées ou non-catholiques dont François nous a déjà gratifiées auparavant. Rien de nouveau sous le soleil conciliaire.
Il avoue vers la fin qu’il n’avait pas envisagé, lors de la préparation de ce voyage œcuménique et non apostolique, de dire une messe pour les catholiques suédois car « on ne peut pas être catholiques et sectaires. Il faut tendre à être avec les autres ». En clair, c’est à la grande Commémoration œcuménique des 500 ans de la Réforme que les catholiques sont invités à se rendre, pour promouvoir un « vivre-ensemble » religieux ! Autrement gare au sectarisme… Quel retournement des valeurs : à l’heure bergoglienne, ce ne sont plus les protestants qui sont sectaires mais les fidèles catholiques ! En ne disant pas de messe pour la communauté catholique, qui est pourtant une minorité en Suède, une des rares qu’il ne faut pas choyer semble-t-il, cet amoureux pourtant des minorités voulait « insister sur un témoignage œcuménique ». La messe, il la dira, finalement, à la demande pressente des Catholiques mais, précise-t-il, que cela soit bien compris, pas le même jour ni au même endroit que la grande rencontre œcuménique en l’honneur de la Réforme : « la rencontre œcuménique doit être préservée dans sa signification profonde selon un esprit d’unité qui est le mien. »
Que les catholiques le sachent donc : pour François ils sont la dernière roue du carrosse. Le pape argentin est le pape de l’œcuménisme, des chrétiens et en dernier des pauvres catholiques. Comment s’étonner ensuite de la désertification des églises et de la perte de la foi catholique dans le monde. Avec un tel pasteur, le troupeau se sent plus qu’abandonné : trahi !
Francesca de Villasmundo
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