Un sénateur de droite, Monsieur Bruno Retailleau, vient de faire une proposition d’interdiction des « listes communautaristes » aux élections. L’honorable parlementaire vise évidemment les listes de groupes musulmans qui ont tendance à se multiplier et dont les résultats, encore faibles, témoignent néanmoins d’une mobilisation de musulmans déterminés à agir en politique en tant que tels et à influencer notre destin national.
Même si l’initiative peut paraître a priori intéressante (et en laissant de côté l’aspect électoraliste d’un message destiné à retenir les électeurs qui seraient tentés par un vote national ou nationaliste), il s’agit d’une fausse bonne idée.
En effet, pour définir les « listes communautaristes », l’on se réfère immédiatement à l’aspect religieux. Et, comme notre bonne République, au nom de la laïcité, traite à égalité le catholicisme, religion historique depuis Clovis, et les tout nouveaux venus, notamment l’Islam, le couperet de Monsieur Retailleau, s’il s’imposait, frapperait aussi des mouvements catholiques comme Civitas.
En outre, un tel projet repose–peut-être sans que son auteur l’ait vraiment mesuré– sur une notion de laïcité intolérante : l’on peut se demander de quel droit le législateur viendrait interdire de fonder la doctrine d’une formation politique sur une vision religieuse de la société. Monsieur Retailleau ignore-t-il l’importance des théoriciens chrétiens en politique, depuis Saint-Augustin en passant par saint Thomas, Bossuet et la doctrine sociale de l’Eglise?
Il en va de même des insignes ou symboles : Civitas a pour sa part adopté le Sacré-Cœur, cher jadis aux Vendéens…Va-t-on le lui arracher ?
Nous pouvons compter sur les laïques, les francs-maçons et les libres-penseurs pour tourner la loi projetée contre la résistance catholique traditionnelle, et non contre l’islam, si elle était adoptée.
Le véritable problème n’est pas là : il est dans la présence nombreuse et démographiquement dynamique de l’Islam, et dans ses prétentions à déborder sur l’espace privé ou public–il ne fait pas de différence–avec les voiles, le burkini, le halal etc. En l’état actuel de la législation l’on ne peut réagir que par des initiatives ponctuelles telles que l’imparfaite mais tout de même existante loi sur le voile.
Une autre ligne de résistance à laquelle certains pensent serait de mettre hors la loi le salafisme, branche particulièrement dur de l’Islam politique. Après tout, nous pouvons douter que l’État tolérerait la création d’un parti national-socialiste. Dès lors pourquoi tolère-t-il la présence de groupes ou d’individus se réclamant du salafisme ?Complaisance ? Complexe de démocrates teintés d’anticolonialisme ? Timidité devant une religion violente ?
Mais ne rêvons pas : une telle mesure risquerait de se heurter à un chœur de pleureuses (qui réservent leur sévérité aux opinions dites « d’extrême droite « ), au nom de la liberté d’opinion . Nul doute que le parti de l’étranger et les libéraux-libertaires de droite et de gauche feraient de nouveaux cause commune contre une telle mesure de salut public …Il faut tenir compte du pourrissement de l’opinion, intoxiquée qu’elle est par les médiamenteurs.
La seule vraie solution est pour l’instant hors d’atteinte, mais il faut toujours y travailler : elle consisterait à rompre avec les fausses valeurs républicaines de Liberté sans contrepartie, d’Egalité sans discernement , de Fraternité sans paternité , de laïcité à tendance athée et de Droits de l’Homme sans devoirs. Seule cette rupture permettrait d’engager une vraie politique de remigration et de retrouver l’homogénéité de la nation. Les musulmans qui resteraient, en dehors de quelques exceptions (harkis… ) ne seraient pas citoyens et seraient soumis à un statut d’étranger résidents qui, tout en leur assurant une juste protection, les tiendrait rigoureusement éloignés de la politique et confinerait leur religion ( et non la nôtre) dans une sphère strictement privée et discrète. Le préalable à une telle politique, préalable qui n’est peut-être pas hors d’atteinte, est l’abandon du funeste droit du sol qui continue constamment de fabriquer par milliers des Français de papier pour leur malheur et pour le nôtre.
Tant que l’on n’osera pas (ou tant que l’on ne pourra pas pour des raisons de bornes juridiques que nous avons nous-mêmes posées à tort) désigner l’adversaire par son nom–et cet adversaire est l’Islam ou tout au moins l’Islam politique et l’Islam salafiste – les efforts du législateur seront inefficaces et contre-productifs. À proximité de la fête du Christ Roi qui rappelle le droit de Dieu sur toutes les sociétés et condamne la doctrine impie de la laïcité, rappelons-nous ce mot de Notre Seigneur : » la vérité vous rendra libres. »
François Marceron.
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !