« Charlie » infiltre l’université d’été de Civitas.
Le titre, en couverture du dernier Charlie hebdo, a de quoi faire sensation. Pourtant, la narration de ce séjour passé dans un « huis clos glacial » ne parvient pas à frigorifier d’horreur le lecteur. À défaut, la journaliste aura eu le mérite de parvenir à étaler en double page un article rempli de platitudes.
Décrivant son arrivée sur les lieux, elle tente de nous faire partager ses « sueurs froides » devant une pancarte de l’accueil qui invite le visiteur à porter une tenue décente. Puis laisse à notre appréciation l’affirmation d’une étudiante : « ma finalité, c’est mon foyer », ainsi que d’autres, analogues, cherchant ainsi à stigmatiser une atmosphère sexiste. Les abbés Billecocq et Beauvais sont décrits comme antimodernistes, anti- « mariage » gay et donc, pro famille. Quel scoop !
Plus loin, on regrette que le Front national devienne « un parti mou, qui s’éloigne de la chrétienté ». On rencontre aussi Henri, fustigeant « le complot judéo-maçonnique dans chaque phrase ». Et l’abbé Beauvais de préciser : « Nous n’avons rien contre la race juive (…) seulement un problème avec la domination juive ».
Ulrich noircira-t-il enfin le tableau ? Ce pré-séminariste « semble très heureux de son séjour. Il ne connaît pas grand-chose à Civitas, mais a entendu que l’institut était très dur à l’égard des homosexuels, ces « horreurs » que son pays d’origine « enferme à raison » ». Ulrich est gabonais.
En clôture de l’université, le président Alain Escada invite les participants à la défiance vis-à-vis des médias qui « déforment vos propos » et « visent à vous ridiculiser par tous les moyens ».
L’infiltrée, soucieuse d’y parvenir, n’a, semble-t-il, pas tant déformé. Rien de si scandaleux à se mettre sous la dent en somme. Les bouffeurs de curés restent sur leur faim.
En revanche, le CRAN, Conseil Représentatif des Associations Noires, pourrait s’émouvoir de la façon dont est dépeint notre Gabonais. Ça manque singulièrement de charité. Mais il est vrai que la charité, ce n’est pas le fort de Charlie hebdo.
Cerise sur le gâteau ? Des dessins ont tenté d’agrémenter l’article. Alain Escada et nos abbés y sont croqués très maladroitement, auréolés de mouches volantes pour leur donner un caractère nauséeux. On parvient toutefois à les reconnaître grâce aux noms étiquetés à proximité. Décidément, l’hebdo satirique ne se remet pas des attentats. Les islamistes lui ont fauché ses meilleurs dessinateurs. En parcourant le journal, Riss et Luz font encore illusion mais le diable a désormais bien du mal à mettre les rieurs de son côté.
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