Le président de la Commission nationale de protection de l’enfance de l’Inde poursuit imperturbablement sa campagne de persécution contre les établissements d’enseignement chrétiens. Après avoir menacé d’arrêter l’évêque de Jabalpur, il vise maintenant un centre pour enfants à Katni.
En Inde, le président de la Commission nationale pour les droits de l’enfant (NCPCR) Priyank Kanoongo mène une bataille personnelle contre les centres éducatifs catholiques. La dernière institution à se retrouver dans le collimateur en ce moment est l’Institut de soins pour enfants Asha Kiran, un refuge de la Congrégation de la Mère du Carmel, un institut de religieuses syro-malabares, dans la ville de Katni, située dans le diocèse de Jabalpur, celui-là même où, il y a quelques semaines, Mgr Gerald Almeida, avait été menacé d’arrestation.
Toujours la même stratégie de harcèlement
Le schéma est toujours le même : Kanoongo ordonne une inspection surprise dans un centre de jeunesse catholique. Et, invariablement, après interrogatoires et perquisitions, il produit des « preuves » de fraudes et de conversions forcées d’enfants. Des accusations qui sont souvent dégonflées lorsqu’elles parviennent devant les tribunaux. Mais le sentiment de menace et d’hostilité envers les chrétiens s’est accrus dans un État dirigé par le BJP où des élections locales doivent avoir lieu en novembre. À Katni, c’est Kanoongo personnellement qui a dirigé l’opération et a donné toutes les nouvelles en direct sur ses réseaux sociaux, criant sur la conversion forcée de garçons hindous qui, selon lui, seraient contraints de participer aux prières chrétiennes. Pour cette raison, il a porté plainte auprès des autorités policières en vertu de la loi anti-conversion draconienne en vigueur au Madhya Pradesh.
Les religieuses ont rejeté les accusations, expliquant que les cinq garçons en question sont en réalité les mêmes qui créent des problèmes de discipline depuis un certain temps et qu’ils n’ont pas été expulsés pour éviter de les renvoyer dans l’environnement difficile d’où ils sont venus. En pratique, Kanoongo utilise ces garçons à des fins politiques.
Les sœurs ont également raconté l’histoire du refuge : il a été ouvert à Katni en 2005 à la demande des chemins de fer indiens, pour répondre aux besoins des familles nécessiteuses qui, en Inde, vivent souvent à proximité des voies ferrées. Plus tard, afin d’offrir de meilleures installations aux enfants, il a été déplacé dans un lieu que le diocèse de Jabalpur a construit avec ses propres ressources. La Congrégation de la Mère du Carmel a également souligné qu’elle gère des refuges pour enfants depuis 80 ans, et que la coopération avec l’administration du district, le département de la protection de l’enfance, la police et les autres agences de la région a toujours été bonne : « Ils nous ont donné des corrections et des indications opportunes qui ont été très utiles », ont écrit les sœurs.
Enfin, ils ont révélé une autre contradiction profonde dans toute l’affaire :
« Ils sont allés chercher les enfants à 18h et les ont ramenés à 21h. Le personnel a reçu pour instruction de ne pas parler ni de prendre aucune mesure contre eux car s’ils portaient plainte, la direction et le personnel seraient envoyés en prison. Si tel est le cas, pourquoi les enfants ont-ils été renvoyés dans notre centre ? Si notre institution est de la nature que dénonce le président, ils auraient dû être transférés ailleurs immédiatement. Au lieu de cela, ils ont été ramenés ici. »
Léo Kersauzie
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