Tout était prêt pour un accord russo-ukrainien à Doha visant à mettre un terme aux attaques contre leurs centrales énergétiques respectives. Avec des perspectives plus larges. Mais l’attaque de Koursk a tout gâché. C’est ce que rapporte le quotidien américain le Washington Post.
L’Ukraine et la Russie devaient envoyer des délégations à Doha ce mois-ci pour négocier un accord historique
L’édition du 17 août du Washington Post, quotidien américain peut suspect de ‘complotisme’ rapporte cependant que l’offensive ukrainienne vers Koursk a fait dérailler les efforts secrets pour un cessez-le-feu partiel avec la Russie, selon des responsables :
« L’Ukraine et la Russie devaient envoyer des délégations à Doha ce mois-ci pour négocier un accord historique qui aurait mis fin aux attaques des deux parties contre les infrastructures énergétiques, ont déclaré des diplomates et des responsables familiers avec les négociations, cela aurait été un cessez-le-feu partiel et aurait offert un sursis aux deux pays ».
« Mais les négociations indirectes, avec les Qataris agissant comme médiateurs et rencontrant séparément les délégations ukrainienne et russe, ont été entravées par l’incursion surprise de l’Ukraine dans la région de Koursk, à l’ouest de la Russie, la semaine dernière, selon des responsables. L’éventuel accord et le sommet prévu n’avaient pas été rendus publics auparavant. »
Comme cela était évident, puisque certaines choses sont faites en secret pour obtenir le résultat souhaité.
Ainsi, il est fort probable qu’encore une fois, Zelensky, obéissant à ses ‘mécènes’, a saboté les possibilités d’un accord qui, évidemment, aurait ouvert la voie à un accord plus ambitieux. L’indiscrétion filtrée par le Washington Post sera probablement démentie – ou plutôt : nuancée –, comme cela s’est toujours produit auparavant, sinon le jeu du massacre (ukrainien) serait trop ouvert.
Il est fort probable qu’encore une fois, Zelensky, obéissant à ses ‘mécènes’, a saboté les possibilités d’un accord
Mais que tout cela est vrai, c’est ce que révèlent les détails publiés par WP, qui écrit que les Russes, malgré leur irritation face à l’attaque surprise, ont déclaré à Doha qu’« ils n’avaient pas annulé les négociations », ils ont simplement dit attendre. Et « même si l’Ukraine souhaitait toujours envoyer sa délégation à Doha […], le Qatar a refusé car il ne voyait aucun avantage à une réunion unilatérale ».
« En réponse aux questions du Washington Post, poursuit le média américain, la présidence ukrainienne a déclaré dans une note que le sommet de Doha avait été reporté « en raison de la situation au Moyen-Orient », mais qu’il se déroulerait sous forme de vidéoconférence le le 22 août, après quoi Kiev consultera ses partenaires sur la mise en œuvre de ce qui a été discuté ».
L’article explique qu’à Kiev certains étaient sceptiques quant à la sincérité de la Russie, mais que les négociations confidentielles avaient été couronnées de succès, s’il est vrai, comme le révèlent les sources du Post, que « les deux parties ont convenu de tenir un sommet à Doha, dont il ne restait que de petits détails à régler ».
Les questions critiques du Proche-Orient et de l’Ukraine sont des choses qui se renvoient l’une à l’autre
L’analyse du blog italien de géo-politique Piccole Note concernant le rôle de médiateur joué par le Qatar est intéressante. Elle considère le rapport pouvant exister entre les deux guerres à l’Est, celle entre l’Ukraine et la Russie, et celle entre Israël et le Hamas/Hezbollah :
« Il convient de garder à l’esprit que le Qatar a une nouvelle fois joué le rôle de médiateur, ayant longtemps participé à la médiation entre Israël et le Hamas. Ce n’est pas que le Qatar soit le seul à pouvoir exercer cette fonction : le fait est que, comme nous l’avons écrit à plusieurs reprises, les questions critiques du Proche-Orient et de l’Ukraine sont des choses qui se renvoient l’une à l’autre.
« Et la réponse de l’Ukraine aux demandes du WP, à savoir que les négociations ont échoué en raison de la situation au Moyen-Orient, si d’un côté est élusive, de l’autre, est extrêmement explicative.
« Nous avions écrit dans d’autres notes comment l’escalade au Moyen-Orient, provoquée par l’assassinat de Haniyeh et du numéro deux du Hezbollah, avait correspondu, non par hasard, à l’escalade ukrainienne avec l’invasion de Koursk, et que nous considérions qu’il n’était pas tout à fait aléatoire que l’invasion de Koursk était un moyen de faire pression sur Poutine pour qu’il demande à son tour à Téhéran de ne pas réagir au meurtre imprévoyant d’Israël.
« La révélation du Washington Post ne confirme certes pas les hypothèses précédentes, qui le restent, mais on peut dire qu’à partir d’aujourd’hui elles apparaissent moins aléatoires qu’auparavant.
« On peut noter que Zelensky a déclaré que l’offensive de Koursk devrait convaincre Poutine de négocier. Exactement le contraire : Poutine négociait, maintenant il ne peut plus le faire (au moins pour un moment). »
Francesca de Villasmundo
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