A l’occasion de la fête de l’Unité qui commémore la fin des Temps des Troubles en 1613, Vladimir Poutine a inauguré une monumentale statue du Prince Vladimir le Grand, au cœur de Moscou sur la place Borovitskaïa, sous le Kremlin. De même que le baptême de Clovis en 496 se confond avec le baptême de la France, le baptême du prince Vladimir 1er Sviatoslavitch en Crimée en 988, se confond avec le baptême de la Russie, dont la capitale a d’abord été Kiev avant d’être finalement Moscou, avec l’extension du pays vers l’Est. Après son mariage avec la sœur de l’Empereur de Byzance, le prince Vladimir renonçat au paganisme, à ses pratiques barbares et donc, en particulier, à ses nombreuses concubines. Cette statue est l’oeuvre du russe Salavat Chtcherbakov.
A cette occasion Vladimir Poutine a eu plaisir à développer une fois encore un thème qui lui est cher:
«Le prince Vladimir est resté dans l’Histoire à jamais comme l’unificateur et le défenseur des terres russes, en homme politique visionnaire», a déclaré Vladimir Poutine lors d’un discours sous la neige.
«Aujourd’hui, notre devoir est de rester unis contre les défis et menaces contemporains en nous appuyant sur notre héritage spirituel», a-t-il ajouté.
« Cette puissante unité a permis de mettre fin à la tragédie des Temps des Troubles, à expulser l’ennemi hors de la terre natale [des russes], pour défendre leur droit sacré à vivre selon leurs principes et leurs traditions, à préserver un État russe indivis, qui est l’un des centres de la civilisation mondiale. Et aujourd’hui, en se référant aux événements à travers les siècles, nous sentons toute la grandeur et l’héroïsme de nos ancêtres, qui se retrouvent chez leurs descendants pour défendre leur pays, son honneur et sa dignité. Notre force réside dans la fidélité aux traditions de l’unité nationale, dans la fidélité à cette liberté suprême qui donne une patrie à un homme, dans la fidélité et la liberté de son amour pour elle. Elle réside dans nos cœurs. «
«Aujourd’hui, notre devoir est de rester unis contre les défis et menaces contemporains en nous appuyant sur notre héritage spirituel», a-t-il ajouté. Patriarcat de Moscou
On remarquera que l’héritage spirituel russe est La Croix unificatrice en cette fête de l’Unité, inaugurée et dressée sans crainte de heurter les républiques musulmanes de la Fédération. Imagine-t-on François Hollande, flanqué de Mgr Pontier, Président de la CEF, inaugurant une statue de Clovis qui dresse une grande Croix au cœur de Paris tout prés du Pouvoir ?
L’érection de cette statue décidée l’année dernière a connu quelques rebondissements et oppositions. Elle devait être installée, initialement, en haut d’une des collines de Moscou, le Mont des moineaux, une zone boisée qui surplombe Moscou et la Moskova. la Croix de Vladimir aurait donc été visible de partout car la statue devait faire plus de trente mètres. Mais les opposants ont objecté qu’elle cacherait le monument de l’Université, un chef d’œuvre de l’art stalinien… le communisme n’a pas disparu de France, mais pas davantage de Russie, même s’il est très marginalisé. C’est pourquoi elle a finalement trouvé sa place en un endroit incontournable de la capitale, au pied des remparts du Kremlin, comme le montre bien la photo de tête. Elle a perdu 10 mètres par la même occasion, la perspective n’étant plus la même. Cela reste malgré tout une statue géante.
Le projet, soutenu par l’Eglise orthodoxe, intervient alors que Vladimir Poutine fait de plus en plus appel dans ses discours au patriotisme russe, et fait référence au passé héroïque de la Russie et à ses racines chrétiennes conservatrices. Source
En fait c’est la Société historique et militaire russe qui est à l’origine du projet. Mais imagine-t-on la Conférence des évêques de France (CEF) soutenir le projet d’ériger une immense statue de Clovis muni d’une grande Croix ? Les dirigeants de la CEF sont bien trop occupés à cirer les babouches des imams, et à promouvoir la dhimmitude.
L’érection de cette statue en un emplacement stratégique était un projet cher au cœur du Président russe. Ainsi avait-il déclaré à l’Assemblée fédérale de Russie le 4 Décembre 2014, quelques mois après la rattachement de la Crimée à la Russie:
« Ce fut en Crimée (…) que le Grand Prince Vladimir fut baptisé avant d’apporter le christianisme à la Rus. (…), le christianisme a été une puissante force unificatrice spirituelle qui a contribué à impliquer les diverses tribus et les unions tribales du vaste monde slave orientale dans la création d’une nation russe et de l’Etat russe. Ce fut grâce à cette unité spirituelle que nos ancêtres pour la première fois et pour toujours se sont considérés comme une nation unie. Tout cela nous permet de dire que la Crimée, (…), et Sébastopol ont une importance civilisationnelle et même sacrée inestimable pour la Russie. » Vladimir Poutine
Inauguration d’une église et prière:
Le 4 novembre est aussi une fête religieuse: Après avoir inauguré la statue du Prince Vladimir (saint pour les orthodoxes), le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, et le Patriarche Cyril de Moscou, ainsi que le premier ministre Dmitri Medvedev, sont allés prier devant la sainte Icône de Kazan, représentant la Mère de Dieu, avant de participer à la cérémonie d’ouverture d’une église et à l’inauguration de l’exposition: « Sainte Russie – Nation, le tout en l’honneur de la Journée de l’Unité ».
emiliedefresne@medias-presse.info
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