Cette étude a comme premier mérite de dissiper comme une douche froide certains mythes sur la diversité des origines des Québécois. Son premier tableau révèle en effet que les Canadiens-Français du Québec sont à 89,8 originaires de France, à 5 % originaires de l’Acadie, 1,5 % originaires de Grande-Bretagne, 1,4 % d’origine autochtone, 1 % d’autres pays européens, 0,6 % d’origine irlandaise et 0,4 % d’origine allemande. Rares sont les pays dont la population est si homogène sur le plan de ses origines.
Malgré tout, la conclusion est implacable : « En résumé l’analyse démontre que le nombre des immigrants est si élevé que les CFQ (Canadiens-français du Québec), qui étaient très largement majoritaires il y a une génération, deviendront minoritaires dans moins d’une génération. »
Et le pire est que, selon des données de l’Institut Fraser mises à jour en 2014, notre politique d’immigration massive coûte au Québec 4 à 6 milliards $ nets par année. Nous nous nous trouvons donc à financer notre propre extinction. Plus complaisants que ça… tu meurs !
Voici les faits saillants de l’étude dégagés par l’auteur :
I – Rappel de la littérature
♦ 95% des ancêtres des Québécois catholiques mariés entre 1945 et 1965 (baby-boomers) ont immigré de France avant 1760 (*Vézina 2005)
♦ En 1971, 79% des Québécois appartenant au groupe ethnique canadien-français (*Robert Maheu 1973)
II – Les résultats
♦ En 2014, le poids démographique des Canadiens français était de 64%
♦ Le poids démographique des Canadiens français à diminué de 0.5% par année au cours des dernières années
♦ Les projections supposent que les Canadiens français passeront sous la barre des 50% à l’horizon de 2035
♦ En considérant le taux d’immigration, la fécondité des natifs et des immigrés, les taux de mortalité, le taux de rétention des immigrants, le métissage et les migrations interprovinciales, on constate que le principal facteur causant la chute du poids démographique des Canadiens-français est de loin les niveaux élevés d’immigrants s’installant au Québec
♦ La comparaison des rapports de dépendances avec et sans immigration montre que l’immigration ne renverse pas la tendance du vieillissement de la population; elle ne fait que l’atténuer
III – Validation des résultats par rapport à d’autres études
♦ Les travaux de Jacques Henripin supposent que 50% des Québécois de l’an 2050 descendront des Québécois de 1981. En considérant l’ethnie canadienne-française, ses travaux pointent vers une minorité dans l’horizon 2030-2040 (*Henripin 1987)
♦ En janvier 2017 Statistique Canada publiait une étude affirmant que les immigrants de première et deuxième génération pourraient représenter 46 à 50% de la population canadienne en 2036 (**Morency 2017)
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http://canadiens-francais-vs-immigration.blogspot.ca/ |